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Phénomene naturel

Revue de détail des moyens déployés face aux incendies de forêts

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Ces dernières années, en France, les moyens mis en place pour prévenir et lutter contre les incendies de forêts n’ont cessé de se développer. Des efforts qui ont porté leurs fruits puisque, depuis 2003, année record avec 73 300 hectares de surface ravagée, l’ampleur des feux de forêt a décru de manière constante pour atteindre 7 600 hectares en 2007. Si ce chiffre témoigne d’une réelle amélioration, il ne satisfait pas pour autant la Direction de la Défense et de la Sécurité Civile qui ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. Pour preuve, elle vient de lancer officiellement la campagne 2008 de lutte contre les feux de forêt, laquelle prévoit de renforcer aussi bien les services de prévention que les moyens d’intervention.

Jugeant que le meilleur moyen d’enrayer les incendies de forêts est encore de s’en prémunir, ce dispositif 2008 mise sur une démarche préventive. Outre la mobilisation du matériel et des hommes d’intervention à proximité des sites à risques, une importance accrue est accordée à la récolte de données météorologiques. Si cette nouvelle donne est valable pour l’ensemble du territoire, elle concerne en priorité l’arc méditerranéen et les départements du Sud, secteurs généralement les plus touchés par les vagues de sécheresse de la saison estivale. En effet, sur les 7600 hectares dévastés au cours de l’année 2007, 6400 étaient le fait de régions méditerranéennes.

Organe centralisant l’intégralité des informations réunies sur les 15 départements du Sud de la France, l’Etat major de zone (EMZ) Sud est doté d’une « cellule météo » à laquelle concourt Météo France. Celle-ci comprend des stations météorologiques automatiques fixes, auxquelles s’ajoutent des stations mobiles. Complémentaires, elles informent aussi bien sur la force et l’orientation du vent que sur les températures et l’intensité des précipitations. Elles mesurent également l’humidité de l’air et la teneur hydrique des végétaux.

A partir de ces éléments de base, on détermine un indice de risque connu sous l’appellation « indice forêt météorologique » (IFM). Parallèlement aux informations mentionnées précédemment, cet indicateur établit une continuité avec le passé climatique du terrain étudié, en analysant les réserves en eau du sol à différentes strates.

L’autre préoccupation essentielle, si l’on veut être en mesure d’anticiper les feux d’incendie, est l’identification des causes des incidents antérieurs. A l’heure actuelle, près de la moitié des feux recensés est encore d’origine inconnue. Mais si l’on se fie aux cas élucidés, un feu sur deux est dû à des imprudences et à des accidents divers. Ils résultent pour la plupart d’activités de loisirs, de travaux d’entretien agricoles et forestiers, ou encore de la détérioration de certaines installations telles que les lignes électriques.


Les Canadairs CL 415 sont utilisés en priorité pour l’attaque directe des incendies. La rapidité de leurs rotations après écopage, sur le plan d’eau le plus proche du lieu du sinistre, reste un atout incontestable.

Pourtant, même une prévention optimale n’élimine pas tout risque. Le cas échéant, il est primordial de prendre l’incendie le plus tôt possible afin de limiter la propagation des flammes. Cela implique que l’ensemble des moyens mobilisés, hommes et équipements, soient placés à proximité des sites identifiés comme étant à risques. Pour les seconder dans leurs missions, des moyens nationaux d’intervention seront mis cet été à leur disposition. Une aide non négligeable puisqu’elle sera composée au niveau terrestre de trois unités d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile (UIISC), soit l’équivalent de 650 hommes ainsi que de 900 sapeurs-pompiers mobilisables à tout moment.

Par ailleurs, une flotte aérienne polyvalente sera mobilisée à cet effet. Elle se composera de 3 avions de reconnaissance et de 24 aéronefs bombardiers d’eau, les célèbres Canadairs, ces derniers représentant une capacité totale de 128 300 litres. Lors des périodes à hauts risques (chaleur/sécheresse/vent), des circuits de guet aérien pourront être organisés.

Cible privilégiée de par son climat et l’ampleur de sa couverture forestière, la Corse fera l’objet d’une attention particulière. En effet, avec 80 % de sa surface recouverte de maquis et de forêts, l’île pâtit de surcroît d’une accessibilité réduite, liée à ses reliefs accidentés. Elle doit également faire face à de nombreux actes de malveillance. Sous la pression cumulée de ces différents facteurs, 6200 hectares de territoire corse ont ainsi été brûlés au cours des dix derniers étés, pesant pour près de la moitié des superficies touchées dans les départements méditerranéens. En septembre 2000, ces pratiques incendiaires avaient coûté la vie à deux sapeurs-pompiers des UIISC, lesquels tentaient d’éteindre un feu de maquis provoqué volontairement à Palasca en Haute-Corse.

Cécile Cassier

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Phénomene naturel

Inondation et pesticides : qu’en est-il ?

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Inondation du Doubs à Besançon

L’eau d’inondation présente un danger sanitaire très sérieux ; pollution et inondation vont de pair. En effet, l’eau d’inondation transporte et disperse entre autres les déchets de décharge publique, les produits dangereux et toxiques tels que les produits phytosanitaires, engrais, produits pétroliers, vernis et solvant, et les déchets d’origine animale ou humaine, provenant par exemple de fosses septiques, de centrale d’épuration ou de lisiers.

Cependant, il est difficile d’évaluer un risque général de contamination et de le quantifier pour les sols comme pour les êtres vivants, ce risque dépendant notamment de la localisation de l’inondation.

Concentrons-nous sur les multiples dangers liés aux terres agricoles. Tout d’abord, il est nécessaire de mentionner qu’en plus de créer un danger sanitaire lors d’inondation, les terres agricoles en culture conventionnelle sont reconnues comme l’une des causes principales d’inondation (une autre cause majeure étant le bétonnage, ou artificialisation des sols).

De fait, la disparition des haies empêche la régulation des ruissellements, et les cultures parallèles à la pente accroissent aussi l’écoulement, des pratiques qui amplifient ainsi l’érosion et le ruissellement. Cependant, les inondations sont aussi liées de près à l’usage d’engrais et de pesticides sur les terres agricoles. Les sols traités et labourés intensivement n’ont pas la même capacité que les sols non traités à absorber l’eau. Selon un constat du Rodale Institute, un institut non-lucratif de recherche sur l’agriculture biologique, un sol biologique riche en matière organique pourra absorber jusque 20 % d’eau en plus qu’un sol appauvri par les produits chimiques et un labour profond.

En plus d’exposer les populations à un risque accru d’inondation, l’agriculture conventionnelle expose ces mêmes populations à des risques sanitaires plus important lors d’inondation. L’impact des nitrates ou pesticides sur l’écosystème, déjà important en temps normal, est développé par l’inondation qui touche des zones plus éloignées en un temps moindre.

Malgré la complexité des phénomènes de transfert des produits phytosanitaires qui rend difficile de quantifier exactement les retombées sur l’écosystème lors d’inondation, il existe des éléments qui peuvent nous aider à comprendre les risques de contamination. Quelques-uns des éléments à considérer sont les propriétés chimiques des produits utilisés dans les champs alentour (tel que leur solubilité dans l’eau ou leur ionisation) ainsi que les conditions et types d’applications. Il est aussi essentiel de considérer que le transfert horizontal, par opposition au transfert vertical qui contamine les sols et nappes phréatiques, entraîne les produits par ruissellement de manière plus importante. Aussi, plus de 2 % de la quantité appliquée peuvent se retrouver entraînée et se répandre sur les habitations, rivières et littoraux. De plus, les pesticides employés sont en général très peu solubles dans l’eau ou se retrouvent en suspension, résistant ainsi à la dégradation en milieux aqueux ; certains peuvent prendre de plusieurs mois à plusieurs années avant de se dissoudre, ajoutant ainsi au danger pour les populations et écosystèmes concernés.

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Climat

La côte atlantique a sérieusement souffert des tempêtes hivernales

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tempête aquitaine

tempête aquitaine

Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) vient de publier le rapport final de l’Observatoire de la Côte aquitaine (1) sur les conséquences des tempêtes de l’hiver 2013-2014.

Entre décembre 2013 et mars 2014, huit tempêtes de fortes intensités ont frappé l’ouest du pays et, selon le BRGM, la puissance de la houle a été particulièrement élevée, en comparaison des données historiques, et voire même plus du double de celles des hivers précédents.

 Ces phénomènes répétitifs ont provoqué des reculs historiques du trait de côte sur la majeure partie des 240 km de côtes sableuses du littoral aquitain, avec par endroit des reculs supérieurs à 20 mètres.

C’est en Gironde que les conséquences ont été les plus spectaculaires avec des reculs enregistrés dépassant les 30 mètres et même les 40 mètres par endroits. A tire de comparaison, les valeurs des reculs se situent entre 1 à 3 mètres par an, avec des pointes à 6 mètres pour les années agitées. De plus, selon l’étude « les plages se sont fortement abaissées et aplanies, limitant ainsi leur résistance et celle des dunes adjacentes aux assauts de l’océan » ce qui pourraient avoir des conséquences non négligeables sur l’érosion lors des années à venir.

 Si les côtes ont souffert, la faune et la flore n’ont pas été épargnées par ces conditions météorologiques. Ainsi, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a mené des campagnes de comptage d’oiseaux marins échoués lors de ces tempêtes et, les chiffres sont éloquents. Fin février 2014, sur la partie côtière allant du pays Basque au Finistère sud ce sont plus de 21 000 oiseaux qui ont été retrouvés morts et près de 3 000 qui ont pu être acheminés vers des centres de sauvegarde. A priori, c’est le Macareux moine ou « perroquet de mer » qui a le plus souffert des tempêtes avec plus de 12 000 cas recensés. La raison principale de cette hécatombe semble être l’incapacité pour ces volatiles de se nourrir du fait des conditions météorologiques extrêmes. L’ampleur doit être bien plus importante car ces données ne représentent que le comptage fait par les bénévoles de la Ligue, et de nombreux cadavres non recensés ont été repérés par les pécheurs aux larges des côtes.

1 – L’Observatoire de la Côte Aquitaine, initié en 1996, a pour objectif de mettre à la disposition de la population des informations relatives notamment à l’érosion côtière et à la submersion marine et de fournir aux décideurs et gestionnaires un outil d’aide à la décision.

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ACTUALITE

Les cyclones gagnent du terrain, au nord comme au sud

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Trajets cumulatifs des cyclones
Trajets cumulatifs des cyclones

Carte des trajets cumulatifs de tous les cyclones tropicaux, durant la période 1985-2005

Au cours des 30 dernières années, les cyclones tropicaux ont vu la zone où ils atteignent leur intensité maximale s’étendre vers les pôles Nord et Sud, touchant des régions qui n’y sont pas préparées. Cette évolution s’est faite au rythme de 53 km par décennie dans l’hémisphère Nord et de 62 km dans l’hémisphère Sud. Au final, durant cette période, la zone d’impact maximal s’est élargie de 345 km, soit l’équivalent d’environ trois degrés de latitude.

Dénommés ouragans dans l’Atlantique et typhons dans le Pacifique, les cyclones tropicaux avec leurs vents dévastateurs (près de 380 km/h pour le typhon Haiyan, aux Philippines en 2013) menacent particulièrement les régions côtières. Simultanément, les pluies diluviennes qui les accompagnent causent souvent d’importantes inondations, achevant de « nettoyer » le paysage des territoires qui n’y sont pas préparés… Paradoxalement, les régions les plus proches de l’équateur, qui dépendent de la pluviométrie des cyclones pour participer à la reconstitution de leurs ressources en eau, tendent à voir les niveaux de ces dernières se contracter, les ouragans et autres typhons les fréquentant moins assidument. Toutefois, ce déplacement de la zone géographique des cyclones n’est pas identique partout. La partie Pacifique et celle du Sud de l’océan Indien sont les plus concernées.

Publiée le 14 mai dans la revue Nature, l’étude des climatologues américains, ayant constaté ce vaste mouvement de l’activité cyclonique vers les pôles, s’intéresse également au pourquoi de ce déplacement. Trois possibilités, intimement liées, sont envisagées : la hausse des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la diminution de la couche d’ozone stratosphérique et/ou l’augmentation de la pollution atmosphérique par des aérosols. En effet, parallèlement à ce déplacement vers les pôles, plusieurs autres études montrent une expansion des tropiques sur la même période. Ainsi, pour Jim Kossin, le principal auteur de l’étude, « L’expansion des tropiques semble influencer les facteurs environnementaux qui contrôlent la formation des cyclones tropicaux et leur intensification vers les pôles. » Or, les études attribuent, en partie, cette expansion des tropiques à la hausse des émissions mondiales de gaz à effet et des aérosols destructeurs de l’ozone stratosphérique. Bref, que des facteurs d’origine anthropique …

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