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Phénomene naturel

Palmarès 2006 des 10 événements météorologiques majeurs canadiens

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Chaque année, Environnement Canada (1) dresse la liste des 10 événements météorologiques qui ont marqué l’année. La onzième édition vient d’être publiée et liste, par intensité, les dix événements météorologiques marquants qui ont eu lieu au Canada en 2006.

1/ Série de tempêtes sur la Colombie-Britannique : En novembre, des pluies abondantes, des vents violents et des vagues énormes, une alerte de tsunami et pour finir de lourdes averses de neige et un froid implacable. Ce n’était pas tant la fréquence des tempêtes que l’intensité de la pluviométrie qui était particulièrement inhabituelle. Dans certains cas, il est tombé de 10 à 15 mm de pluie en une heure durant 15 heures consécutives. En conséquence, cette succession de tempêtes a causé de graves inondations, de nombreux glissement de terrain, des problèmes de salubrité de l’eau potable et d’importants dégâts matériels.

2/ Les 11, 13 et 15 décembre, la Colombie-Britannique, et plus particulièrement l’île de Vancouver, a connu les 3 tempêtes les plus violentes de son histoire. La tempête du 11 décembre ne s’est pas accompagnée des pluies de novembre, mais ses rafales ont tout de même paralysé un réseau électrique déjà fragile. Tout ce qui n’était pas fixe ou attaché au sol s’envolait. Deux jours plus tard, une autre tempête violente s’est encore une fois abattue sur la région, en faisant tomber d’autres arbres et lignes électriques. La troisième tempête, le 15 décembre, a été la plus violente. En début de journée, les vents ont franchi des records, hurlant en provenance du Pacifique, renversant des pinèdes âgées de deux siècles et justifiant la diffusion d’avertissements de vent d’ouragan.

3/ Cet été, 19 tornades ont frappé l’Ontario — soit 5 de plus qu’en moyenne, mais ce sont surtout trois violentes tempêtes estivales, avec des vents soufflant jusqu’à 180 km/h, qui ont créé une dévastation sans précédent partout en Ontario et dans l’ouest du Québec.

4/ Dans tout le pays, 2006 a vu le deuxième été le plus chaud jamais enregistré. Les températures se sont élevées en moyenne 1,4 °C au-dessus de la normale, les plus grands écarts ont été relevés près de la frontière entre les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut (+ 3°). Dans la province de la Colombie-Britannique, le 21 juillet, Lytton affichait une température saharienne à plus de 42 °C, dépassant le record établi en 1994. Les 21 et 22 juillet, 63 records quotidiens de température ont été battus dans la province. Côté Atlantique, Terre Neuve et Labrador baignaient dans les températures les plus chaudes jamais enregistrées en juin et juillet. Le Canada atlantique dans l’ensemble a connu son troisième été le plus chaud en près de 60 ans, seuls les étés de 1967 et de 1999 ayant été à peine plus chauds.

5/ En 2006, au centre du pays, sur les principales catégories de temps violent pour l’été (2), le plus grand nombre de rapports concernaient de grosses précipitations de grêle, environ une fois et demie le nombre normal. De fait, les averses de grêle ont été en nombre record dans les trois provinces puisqu’il y en a eu 221 au total, battant le record de 179 établi l’année précédente, causant de nombreux dégâts matériels et écologiques (de nombreuses récoltes et un grand nombre de jardins ont été détruits, tandis que des milliers d’oiseaux ont été retrouvés morts).

6/ A cause du long dégel de janvier, les mois de décembre à février ont constitué la plus chaude saison d’hiver en près de 60 ans d’annales météorologiques nationales, avec une température moyenne de 3,9 °C, ce qui correspond à des températures moyennes de 7 °C supérieures à la normale dans le nord du Canada. Ce temps exceptionnellement doux pour la saison a été apprécié pour les énormes économies d’énergie qu’elle a permises. La consommation de gaz naturel a été en baisse de près de 20 %. En 2006, moins de 15 % de la surface des lacs était glacée (plus de 50 % habituellement).

7/ La saison des incendies a été supérieure à la moyenne des 20 dernières années, tant en nombre qu’en superficie comparativement a la moyenne. Au 1er octobre, le Canada avait enregistré 9 482 incendies, soit 127 % de plus que de la normale. La superficie consumée a été de 2 031 702,5 hectares, soit 4 % de plus que la moyenne.

8/ La saison des ouragans a été proche de la norme sur 50 ans et la plus calme depuis 1997. Cependant, c’était nettement inférieur à ce qu’avait offert l’océan Atlantique depuis dix ans. Les pertes soumises aux compagnies d’assurance dues aux tempêtes tropicales du nord de l’Atlantique se sont chiffrées à moins de 0,5 % du record de dépenses de 2005.

9/ A la fin de janvier, le total des précipitations sur Vancouver était de 283,6 mm, battant d’un cheveu le record précédent de 281,8 mm établi en 1992 (normale de 154 mm), mais bien en deçà de la marque de 351 mm établie en novembre 1983. Le mois de janvier a aussi été celui d’un record de nombre de jours de pluie tous mois confondus — 29 sur 31 jours — et est arrivé à égalité comme le mois de janvier le plus doux jamais vu, à 6,3 °C. Toutefois, ce n’est pas tant la quantité de pluie tombée (bien qu’elle ait été impressionnante), que le fait qu’il ait plu si souvent. Trois semaines de pluie jour après jour sont inhabituelles, même pour Vancouver. Pendant cette période pluvieuse, les vancouvériens n’ont eu qu’une petite douzaine d’heures d’ensoleillement en 26 jours, comparativement à une normale de 54 heures.

Paradoxalement, à Tofino, sur la côte ouest de l’île de Vancouver, l’un des lieux les plus pluvieux du Canada, la pluie a cruellement manqué entre mai et août avec des niveaux 2 fois moins importants qu’à l’accoutumée. A titre d’exemple, le total des pluies d’août n’a atteint que 5,6 mm, bien loin de la norme de 92,7 mm.

10/ Globalement, cet hiver, la température a été très peu canadienne. Quand est arrivé janvier, un temps anormalement doux et sec pour la saison s’est installé. Quelques flocons tombaient sur des parties du Québec et de l’Ontario alors que des régions de la Colombie-Britannique — y compris Vancouver — recevaient de la pluie ou du grésil. Un front chaud inhabituel a traversé le sud de la Saskatchewan et du Manitoba, apportant avec lui des températures supérieures au point de congélation. Terre-Neuve était froid et venteux, mais ensoleillé.

De manière générale, au Canada, le réchauffement planétaire de ces dernières années est particulièrement visible. En moins de 4 ans, 2 des 6 grands plateaux de glace qui se dressaient à la limite nord du Canada, dans le Nunavut, depuis plus de 3 000 ans, ont disparu. Le détail du détachement d’un de ces plateaux, celui d’Ayles, a été rendu public grâce à des photos satellites. Le 13 août 2005, ce bloc de glace couvrant 88 km2, dont l’épaisseur atteignait jusqu’à 37 m se détachait, causant des vibrations perçues par des capteurs sismiques situés à 250 km. Depuis, cet immense glacier s’est éloigné de 50 km et ‘ne couvre plus’ qu’une superficie de 66 km2.

Alex Belvoit
1- Equivalent du ministère de l’écologie en France

2- vents, tornades, fortes pluies et grêle
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Phénomene naturel

Inondation et pesticides : qu’en est-il ?

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Inondation du Doubs à Besançon

L’eau d’inondation présente un danger sanitaire très sérieux ; pollution et inondation vont de pair. En effet, l’eau d’inondation transporte et disperse entre autres les déchets de décharge publique, les produits dangereux et toxiques tels que les produits phytosanitaires, engrais, produits pétroliers, vernis et solvant, et les déchets d’origine animale ou humaine, provenant par exemple de fosses septiques, de centrale d’épuration ou de lisiers.

Cependant, il est difficile d’évaluer un risque général de contamination et de le quantifier pour les sols comme pour les êtres vivants, ce risque dépendant notamment de la localisation de l’inondation.

Concentrons-nous sur les multiples dangers liés aux terres agricoles. Tout d’abord, il est nécessaire de mentionner qu’en plus de créer un danger sanitaire lors d’inondation, les terres agricoles en culture conventionnelle sont reconnues comme l’une des causes principales d’inondation (une autre cause majeure étant le bétonnage, ou artificialisation des sols).

De fait, la disparition des haies empêche la régulation des ruissellements, et les cultures parallèles à la pente accroissent aussi l’écoulement, des pratiques qui amplifient ainsi l’érosion et le ruissellement. Cependant, les inondations sont aussi liées de près à l’usage d’engrais et de pesticides sur les terres agricoles. Les sols traités et labourés intensivement n’ont pas la même capacité que les sols non traités à absorber l’eau. Selon un constat du Rodale Institute, un institut non-lucratif de recherche sur l’agriculture biologique, un sol biologique riche en matière organique pourra absorber jusque 20 % d’eau en plus qu’un sol appauvri par les produits chimiques et un labour profond.

En plus d’exposer les populations à un risque accru d’inondation, l’agriculture conventionnelle expose ces mêmes populations à des risques sanitaires plus important lors d’inondation. L’impact des nitrates ou pesticides sur l’écosystème, déjà important en temps normal, est développé par l’inondation qui touche des zones plus éloignées en un temps moindre.

Malgré la complexité des phénomènes de transfert des produits phytosanitaires qui rend difficile de quantifier exactement les retombées sur l’écosystème lors d’inondation, il existe des éléments qui peuvent nous aider à comprendre les risques de contamination. Quelques-uns des éléments à considérer sont les propriétés chimiques des produits utilisés dans les champs alentour (tel que leur solubilité dans l’eau ou leur ionisation) ainsi que les conditions et types d’applications. Il est aussi essentiel de considérer que le transfert horizontal, par opposition au transfert vertical qui contamine les sols et nappes phréatiques, entraîne les produits par ruissellement de manière plus importante. Aussi, plus de 2 % de la quantité appliquée peuvent se retrouver entraînée et se répandre sur les habitations, rivières et littoraux. De plus, les pesticides employés sont en général très peu solubles dans l’eau ou se retrouvent en suspension, résistant ainsi à la dégradation en milieux aqueux ; certains peuvent prendre de plusieurs mois à plusieurs années avant de se dissoudre, ajoutant ainsi au danger pour les populations et écosystèmes concernés.

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Climat

La côte atlantique a sérieusement souffert des tempêtes hivernales

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tempête aquitaine

tempête aquitaine

Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) vient de publier le rapport final de l’Observatoire de la Côte aquitaine (1) sur les conséquences des tempêtes de l’hiver 2013-2014.

Entre décembre 2013 et mars 2014, huit tempêtes de fortes intensités ont frappé l’ouest du pays et, selon le BRGM, la puissance de la houle a été particulièrement élevée, en comparaison des données historiques, et voire même plus du double de celles des hivers précédents.

 Ces phénomènes répétitifs ont provoqué des reculs historiques du trait de côte sur la majeure partie des 240 km de côtes sableuses du littoral aquitain, avec par endroit des reculs supérieurs à 20 mètres.

C’est en Gironde que les conséquences ont été les plus spectaculaires avec des reculs enregistrés dépassant les 30 mètres et même les 40 mètres par endroits. A tire de comparaison, les valeurs des reculs se situent entre 1 à 3 mètres par an, avec des pointes à 6 mètres pour les années agitées. De plus, selon l’étude « les plages se sont fortement abaissées et aplanies, limitant ainsi leur résistance et celle des dunes adjacentes aux assauts de l’océan » ce qui pourraient avoir des conséquences non négligeables sur l’érosion lors des années à venir.

 Si les côtes ont souffert, la faune et la flore n’ont pas été épargnées par ces conditions météorologiques. Ainsi, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a mené des campagnes de comptage d’oiseaux marins échoués lors de ces tempêtes et, les chiffres sont éloquents. Fin février 2014, sur la partie côtière allant du pays Basque au Finistère sud ce sont plus de 21 000 oiseaux qui ont été retrouvés morts et près de 3 000 qui ont pu être acheminés vers des centres de sauvegarde. A priori, c’est le Macareux moine ou « perroquet de mer » qui a le plus souffert des tempêtes avec plus de 12 000 cas recensés. La raison principale de cette hécatombe semble être l’incapacité pour ces volatiles de se nourrir du fait des conditions météorologiques extrêmes. L’ampleur doit être bien plus importante car ces données ne représentent que le comptage fait par les bénévoles de la Ligue, et de nombreux cadavres non recensés ont été repérés par les pécheurs aux larges des côtes.

1 – L’Observatoire de la Côte Aquitaine, initié en 1996, a pour objectif de mettre à la disposition de la population des informations relatives notamment à l’érosion côtière et à la submersion marine et de fournir aux décideurs et gestionnaires un outil d’aide à la décision.

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ACTUALITE

Les cyclones gagnent du terrain, au nord comme au sud

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Trajets cumulatifs des cyclones
Trajets cumulatifs des cyclones

Carte des trajets cumulatifs de tous les cyclones tropicaux, durant la période 1985-2005

Au cours des 30 dernières années, les cyclones tropicaux ont vu la zone où ils atteignent leur intensité maximale s’étendre vers les pôles Nord et Sud, touchant des régions qui n’y sont pas préparées. Cette évolution s’est faite au rythme de 53 km par décennie dans l’hémisphère Nord et de 62 km dans l’hémisphère Sud. Au final, durant cette période, la zone d’impact maximal s’est élargie de 345 km, soit l’équivalent d’environ trois degrés de latitude.

Dénommés ouragans dans l’Atlantique et typhons dans le Pacifique, les cyclones tropicaux avec leurs vents dévastateurs (près de 380 km/h pour le typhon Haiyan, aux Philippines en 2013) menacent particulièrement les régions côtières. Simultanément, les pluies diluviennes qui les accompagnent causent souvent d’importantes inondations, achevant de « nettoyer » le paysage des territoires qui n’y sont pas préparés… Paradoxalement, les régions les plus proches de l’équateur, qui dépendent de la pluviométrie des cyclones pour participer à la reconstitution de leurs ressources en eau, tendent à voir les niveaux de ces dernières se contracter, les ouragans et autres typhons les fréquentant moins assidument. Toutefois, ce déplacement de la zone géographique des cyclones n’est pas identique partout. La partie Pacifique et celle du Sud de l’océan Indien sont les plus concernées.

Publiée le 14 mai dans la revue Nature, l’étude des climatologues américains, ayant constaté ce vaste mouvement de l’activité cyclonique vers les pôles, s’intéresse également au pourquoi de ce déplacement. Trois possibilités, intimement liées, sont envisagées : la hausse des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la diminution de la couche d’ozone stratosphérique et/ou l’augmentation de la pollution atmosphérique par des aérosols. En effet, parallèlement à ce déplacement vers les pôles, plusieurs autres études montrent une expansion des tropiques sur la même période. Ainsi, pour Jim Kossin, le principal auteur de l’étude, « L’expansion des tropiques semble influencer les facteurs environnementaux qui contrôlent la formation des cyclones tropicaux et leur intensification vers les pôles. » Or, les études attribuent, en partie, cette expansion des tropiques à la hausse des émissions mondiales de gaz à effet et des aérosols destructeurs de l’ozone stratosphérique. Bref, que des facteurs d’origine anthropique …

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