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Phénomene naturel

La France veut faire preuve de vigilance face au risque de tsunamis

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Le 23 juin 2009, à l’occasion d’une audition publique, les responsables de la direction générale de la prévention des risques au MEEDDAT (1) et de la sous-direction affiliée à la gestion des risques au Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des collectivités territoriales ont annoncé la création d’un centre national d’alerte aux tsunamis début 2012 pour la Méditerranée et l’Atlantique Nord-Est. Ce dispositif aura pour fonction première d’alerter les autorités de sécurité civile dans les 15 minutes qui suivent un événement sismique présentant un risque de tsunami, survenu en Atlantique Nord-Est ou en Méditerranée occidentale. Dans un second temps, le système permettra de confirmer ou d’infirmer l’occurrence éventuelle d’un tsunami et ce, dans les vingt minutes suivantes. Les deux ministères à l’origine de cette annonce se sont engagés à dégager un budget de 14 millions d’euros pour soutenir la mise en place et le fonctionnement de ce centre.

Pourtant, selon l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, organisme d’information et de consultation à destination du Parlement, ces fonds ne seraient pas suffisants et devraient être revus à la hausse afin d’assurer au littoral méditerranéen une couverture optimale. Il déclare ainsi : « A moyen terme, toute la côte méditerranéenne devra faire l’objet de levés bathymétriques (2) entre 0 et 200 m, afin de pouvoir réaliser des modélisations numériques fiables et des cartes d’inondation et d’évacuation des zones habitées précises ».

Toutefois, les problèmes soulevés par la mise en place d’un système d’alerte efficace en Méditerranée ne sont pas seulement d’ordre financier. Comme le souligne l’Office parlementaire, l’installation de marégraphes (3) et de tsunamimètres (4) au large des côtes des pays du Maghreb implique une démarche diplomatique de la part des autorités françaises auprès des pays concernés.

Du point de vue de l’Outre-mer, un système d’alerte aux tsunamis semblable à celui implanté en Polynésie française est progressivement mis en place en Nouvelle-Calédonie, des dispositifs de sirènes ayant d’ores et déjà été installés. Mais, si des crédits ont pu être avancés en vue de l’acquisition de huit marégraphes, « ces derniers n’ont toujours pas été achetés faute d’accord sur le financement de leur maintenance ».

La situation est encore plus problématique aux Antilles, où l’Institut Géophysique du Globe de Paris est seul à gérer la participation française au système régional d’alerte aux tsunamis et ce, en l’absence de crédits supplémentaires. Si le risque ne nous semble pas aujourd’hui faire partie de nos priorités, il est à craindre qu’une fois que l’urgence sera là, il soit trop tard pour y remédier.

Cécile Cassier

1- Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire.

2- La bathymétrie consiste à mesurer la profondeur des fonds marins.

3- Un marégraphe est un instrument qui mesure le niveau de la mer à un point donné.

4- Le tsunamimètre est un capteur de pression installé au large qui est capable de détecter des vagues de très faible amplitude.

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Phénomene naturel

Inondation et pesticides : qu’en est-il ?

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Inondation du Doubs à Besançon

L’eau d’inondation présente un danger sanitaire très sérieux ; pollution et inondation vont de pair. En effet, l’eau d’inondation transporte et disperse entre autres les déchets de décharge publique, les produits dangereux et toxiques tels que les produits phytosanitaires, engrais, produits pétroliers, vernis et solvant, et les déchets d’origine animale ou humaine, provenant par exemple de fosses septiques, de centrale d’épuration ou de lisiers.

Cependant, il est difficile d’évaluer un risque général de contamination et de le quantifier pour les sols comme pour les êtres vivants, ce risque dépendant notamment de la localisation de l’inondation.

Concentrons-nous sur les multiples dangers liés aux terres agricoles. Tout d’abord, il est nécessaire de mentionner qu’en plus de créer un danger sanitaire lors d’inondation, les terres agricoles en culture conventionnelle sont reconnues comme l’une des causes principales d’inondation (une autre cause majeure étant le bétonnage, ou artificialisation des sols).

De fait, la disparition des haies empêche la régulation des ruissellements, et les cultures parallèles à la pente accroissent aussi l’écoulement, des pratiques qui amplifient ainsi l’érosion et le ruissellement. Cependant, les inondations sont aussi liées de près à l’usage d’engrais et de pesticides sur les terres agricoles. Les sols traités et labourés intensivement n’ont pas la même capacité que les sols non traités à absorber l’eau. Selon un constat du Rodale Institute, un institut non-lucratif de recherche sur l’agriculture biologique, un sol biologique riche en matière organique pourra absorber jusque 20 % d’eau en plus qu’un sol appauvri par les produits chimiques et un labour profond.

En plus d’exposer les populations à un risque accru d’inondation, l’agriculture conventionnelle expose ces mêmes populations à des risques sanitaires plus important lors d’inondation. L’impact des nitrates ou pesticides sur l’écosystème, déjà important en temps normal, est développé par l’inondation qui touche des zones plus éloignées en un temps moindre.

Malgré la complexité des phénomènes de transfert des produits phytosanitaires qui rend difficile de quantifier exactement les retombées sur l’écosystème lors d’inondation, il existe des éléments qui peuvent nous aider à comprendre les risques de contamination. Quelques-uns des éléments à considérer sont les propriétés chimiques des produits utilisés dans les champs alentour (tel que leur solubilité dans l’eau ou leur ionisation) ainsi que les conditions et types d’applications. Il est aussi essentiel de considérer que le transfert horizontal, par opposition au transfert vertical qui contamine les sols et nappes phréatiques, entraîne les produits par ruissellement de manière plus importante. Aussi, plus de 2 % de la quantité appliquée peuvent se retrouver entraînée et se répandre sur les habitations, rivières et littoraux. De plus, les pesticides employés sont en général très peu solubles dans l’eau ou se retrouvent en suspension, résistant ainsi à la dégradation en milieux aqueux ; certains peuvent prendre de plusieurs mois à plusieurs années avant de se dissoudre, ajoutant ainsi au danger pour les populations et écosystèmes concernés.

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Climat

La côte atlantique a sérieusement souffert des tempêtes hivernales

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tempête aquitaine

tempête aquitaine

Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) vient de publier le rapport final de l’Observatoire de la Côte aquitaine (1) sur les conséquences des tempêtes de l’hiver 2013-2014.

Entre décembre 2013 et mars 2014, huit tempêtes de fortes intensités ont frappé l’ouest du pays et, selon le BRGM, la puissance de la houle a été particulièrement élevée, en comparaison des données historiques, et voire même plus du double de celles des hivers précédents.

 Ces phénomènes répétitifs ont provoqué des reculs historiques du trait de côte sur la majeure partie des 240 km de côtes sableuses du littoral aquitain, avec par endroit des reculs supérieurs à 20 mètres.

C’est en Gironde que les conséquences ont été les plus spectaculaires avec des reculs enregistrés dépassant les 30 mètres et même les 40 mètres par endroits. A tire de comparaison, les valeurs des reculs se situent entre 1 à 3 mètres par an, avec des pointes à 6 mètres pour les années agitées. De plus, selon l’étude « les plages se sont fortement abaissées et aplanies, limitant ainsi leur résistance et celle des dunes adjacentes aux assauts de l’océan » ce qui pourraient avoir des conséquences non négligeables sur l’érosion lors des années à venir.

 Si les côtes ont souffert, la faune et la flore n’ont pas été épargnées par ces conditions météorologiques. Ainsi, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a mené des campagnes de comptage d’oiseaux marins échoués lors de ces tempêtes et, les chiffres sont éloquents. Fin février 2014, sur la partie côtière allant du pays Basque au Finistère sud ce sont plus de 21 000 oiseaux qui ont été retrouvés morts et près de 3 000 qui ont pu être acheminés vers des centres de sauvegarde. A priori, c’est le Macareux moine ou « perroquet de mer » qui a le plus souffert des tempêtes avec plus de 12 000 cas recensés. La raison principale de cette hécatombe semble être l’incapacité pour ces volatiles de se nourrir du fait des conditions météorologiques extrêmes. L’ampleur doit être bien plus importante car ces données ne représentent que le comptage fait par les bénévoles de la Ligue, et de nombreux cadavres non recensés ont été repérés par les pécheurs aux larges des côtes.

1 – L’Observatoire de la Côte Aquitaine, initié en 1996, a pour objectif de mettre à la disposition de la population des informations relatives notamment à l’érosion côtière et à la submersion marine et de fournir aux décideurs et gestionnaires un outil d’aide à la décision.

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ACTUALITE

Les cyclones gagnent du terrain, au nord comme au sud

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Trajets cumulatifs des cyclones
Trajets cumulatifs des cyclones

Carte des trajets cumulatifs de tous les cyclones tropicaux, durant la période 1985-2005

Au cours des 30 dernières années, les cyclones tropicaux ont vu la zone où ils atteignent leur intensité maximale s’étendre vers les pôles Nord et Sud, touchant des régions qui n’y sont pas préparées. Cette évolution s’est faite au rythme de 53 km par décennie dans l’hémisphère Nord et de 62 km dans l’hémisphère Sud. Au final, durant cette période, la zone d’impact maximal s’est élargie de 345 km, soit l’équivalent d’environ trois degrés de latitude.

Dénommés ouragans dans l’Atlantique et typhons dans le Pacifique, les cyclones tropicaux avec leurs vents dévastateurs (près de 380 km/h pour le typhon Haiyan, aux Philippines en 2013) menacent particulièrement les régions côtières. Simultanément, les pluies diluviennes qui les accompagnent causent souvent d’importantes inondations, achevant de « nettoyer » le paysage des territoires qui n’y sont pas préparés… Paradoxalement, les régions les plus proches de l’équateur, qui dépendent de la pluviométrie des cyclones pour participer à la reconstitution de leurs ressources en eau, tendent à voir les niveaux de ces dernières se contracter, les ouragans et autres typhons les fréquentant moins assidument. Toutefois, ce déplacement de la zone géographique des cyclones n’est pas identique partout. La partie Pacifique et celle du Sud de l’océan Indien sont les plus concernées.

Publiée le 14 mai dans la revue Nature, l’étude des climatologues américains, ayant constaté ce vaste mouvement de l’activité cyclonique vers les pôles, s’intéresse également au pourquoi de ce déplacement. Trois possibilités, intimement liées, sont envisagées : la hausse des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la diminution de la couche d’ozone stratosphérique et/ou l’augmentation de la pollution atmosphérique par des aérosols. En effet, parallèlement à ce déplacement vers les pôles, plusieurs autres études montrent une expansion des tropiques sur la même période. Ainsi, pour Jim Kossin, le principal auteur de l’étude, « L’expansion des tropiques semble influencer les facteurs environnementaux qui contrôlent la formation des cyclones tropicaux et leur intensification vers les pôles. » Or, les études attribuent, en partie, cette expansion des tropiques à la hausse des émissions mondiales de gaz à effet et des aérosols destructeurs de l’ozone stratosphérique. Bref, que des facteurs d’origine anthropique …

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