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Pollution - Déchêts

Transports : les émissions de gaz à effet de serre toujours à la hausse

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Un récent rapport fourni par l’AEE (Agence européenne pour l’environnement) indique que les émissions de gaz à effet de serre dues au secteur des transports au sein des pays membres de l’organisation (1) continuent à décoller. Ce bilan remet en cause les objectifs défendus par l’Union européenne lors de la Conférence de Bali qui prescrivait de réduire de 25 à 40 % les rejets polluants.


Evolution des gaz à effet de serre des 32 pays membres de l’AEE (hors émissions des secteurs aériens et maritimes

Principale responsable de l’intensification de la pollution due aux transports, la voie aérienne arrive en tête, accusant la hausse la plus élevée. Entre 1990 et 2005, l’UE a vu ses émissions totales de CO2 issues de l’aviation grimper de 73 %. Les offres low cost des compagnies aériennes, de plus en plus alléchantes, ont certainement encouragé l’engouement de ces dernières années en faveur de l’avion.

En terme de proportionnalité, la voiture conserve sa première place des sources de pollution liée aux transports. Les efforts des constructeurs en matière d’innovation technologique se sont effectivement avérés incapables de contrer l’essor des parcs automobiles.

Ceci peut s’expliquer par la croissance soutenue du transport de marchandises qui, sous l’impulsion de la demande en produits domestiques, représente une large part de l’activité routière. Entre 1995 et 2005, l’affretage par camions dans les pays de l’AEE a enregistré une augmentation de 38 %.

La solution des agrocarburants reste elle aussi problématique, en vue de la pression environnementale que ceux-ci exercent sur les forêts tropicales et les populations avoisinantes. Il apparaît de plus en plus évident qu’ils ne pourront pas suppléer intégralement les combustibles fossiles.

Pour l’Agence, seul un changement des comportements actuels pourra renverser la vapeur. En ce sens, elle dénonce d’une part l’accroissement du nombre de véhicules en service, mais également un usage irresponsable, à l’image du recours excessif à la climatisation augmentant de manière significative la consommation globale de carburant.

Il revient aux décideurs gouvernementaux de responsabiliser les citoyens, en instaurant des mesures incitatives susceptibles de convaincre les conducteurs à opter pour un mode de transport plus propre. A titre illustratif, la recrudescence des automobilistes isolés pourrait facilement être atténuée si des concepts tels que le covoiturage étaient davantage promus, notamment dans le cadre d’initiatives d’entreprises. La marche à pied et le vélo, options idéales, restent également tributaires de la gestion de l’espace urbain.

S’appuyant sur ces constats, le dossier évoque les alternatives à envisager et leur faisabilité. Il s’intéresse tout particulièrement aux transports en commun qui, bien qu’en légère hausse, ne sont pas utilisés au mieux de leur capacité. Ainsi, l’argument principal invoqué par les réfractaires aux services de bus et aux lignes ferroviaires est le manque de fiabilité.

Au final, alors que 54 % des citoyens de l’UE se disent prêts à payer plus cher au nom d’un mode de transport moins polluant, la fonctionnalité et le coût semblent encore les critères principaux motivant leurs choix, au détriment de la performance environnementale.

Cécile Cassier
Graphe source AEE

1- Pays membres de l’AEE: les 27 membres de l’Union européenne, plus l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse et la Turquie.
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

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La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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