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Pollution - Déchêts

Pollution en pays bigouden

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POINT DE VUE

Les méthodes de l’agriculture traditionnelle sont hélas connues. Les pesticides sont utilisés à fortes doses : fongicides pour les champignons et maladies, herbicides pour détruire les mauvaises herbes, insecticides pour détruire les insectes et réducteurs de croissance pour les céréales, etc.

Des épandages de composts urbains non-analysés mais donnés gratuitement, ainsi que de boues de stations d’épurations sont pratiqués. Les incidences sur l’eau sont déjà connues en terre Bretonne. Les excès de nitrates provoquent la propagation des algues vertes sur tout le littoral de la Baie d’Audierne. Les surfeurs de la Torche connaissent ce problème qui va en empirant. Ils subiront bientôt la pollution par les pesticides.

Mais le pays bigouden (Bretagne) subit également une culture terriblement destructrice pour l’environnement : la bulbiculture. En effet, 500 hectares de bulbes sont cultivés intensivement sur le site de la Torche, à proximité du littoral et des habitations. Les épandages sont les mêmes que pour l’agriculture mais plus nombreux…

Ces surfaces cultivées depuis plus de 20 ans assimilent tous ces produits, qui peuvent rester très longtemps dans le sol et s’accumuler au fil des années. Les sols étant totalement pollués, les bulbiculteurs sont obligés d’utiliser de plus en plus de pesticides. En cultures alternatives, des légumes et céréales sont mis en place. Ces légumes sont vendus après récolte. Que donneraient les analyses de ces produits s’ils étaient correctement analysés ? Pensons aux consommateurs !

Il faut savoir qu’un produit pulvérisé en plein champ n’atteint la plante qu’à 50 % au plus, le reste diffusé dans l’atmosphère, pollue tout l’environnement, et ceci sur des kilomètres aux alentours. De plus, le sol bigouden très sablonneux ne filtre rien. Tous les résidus hautement toxiques se retrouvent à la mer, dans la nappe phréatique, ou dans nos ruisseaux. Les puits des habitations de la Torche sont pollués. Certains habitants n’ont pas l’eau courante. Comment font-ils ?

Le climat breton aggrave également le problème : vent, humidité, brouillard. La propagation de ces produits toxiques en est facilitée.

Depuis les années 50 et 60. le rôle de l’agriculteur était de nourrir la population. Depuis nous connaissons de très grandes dérives, l’hyper productivisme règne en maître. Pourtant il n’a plus de raisons d’être. Nous avons des excédents qui nous coûtent très cher en production et en stockage. Nous donnons beaucoup de subventions à une agriculture qui pollue et qui cause d’énormes dégâts à notre environnement. Qui payera la remise en état de tous ces terrains ? Comme d’habitude le contribuable français et européen ! Les porcheries et les poulaillers génèrent une pollution que nous ne maîtrisons plus. Pourquoi autoriser des extensions de ces structures alors que le marché est saturé et les prix en forte baisse ?

Impacts sur la santé

Les pesticides utilisés par l’agriculture en général génèrent des pathologies de toutes sortes. Les populations les plus exposées sont les agriculteurs, les horticulteurs et surtout les enfants vivant à proximité de ces surfaces exploitées. Il devient très dangereux de vivre à la campagne. Les pesticides agissent par contact, ingestion, inhalation et provoquent des lésions cutanées, des effets neurologiques, des troubles hépatiques. Nombre de ces produits sont cancérigènes, mutagènes et/ou reprotoxiques.

Le professeur BELPOMME , cancérologue, chargé du plan cancer (auteur de : Ces maladies crées par l’homme) nous met en garde devant ce problème de SANTE PUBLIQUE MAJEUR. Il démontre que 70% des cancers ont des origines environnementales.

Le Professeur SULAN de Montpellier constate une explosion des cancers des testicules. Il observe également la raréfaction des spermatozoïdes, ce qui engendre des stérilités masculines. Il observe également un nombre important de malformations génitales chez le nouveau-né.De plus, de nombreuses malformations sont observées sur le fétus, le placenta étant une vraie éponge. Tous ces problèmes apparaissent surtout chez les agriculteurs et chez les personnes habitant la campagne…

De nombreux chercheurs constatent par leurs recherches une féminisation des espèces.

Ce qui est très dangereux, c’est l’effet « cocktail », c’est-à-dire le mélange désordonné de toutes ces molécules. Nous n’en connaissons pas l’incidence exacte, mais cela pourrait s’avérer être de vraies bombes.

Solutions ?

Il faudra vérifier la composition des composts urbains qui ne sont pas suffisamment compostés faute de temps et de place, en faire une analyse poussée pour éviter l’épandage de produits qui s’avèrent toxiques. Je pense qu’à long terme, il faudra privilégier l’épandage de compost végétal analysé, plus adapté à la nature du sol. Mais cela aura un coût que ne veulent pas assumer les agriculteurs. Pourquoi ne pas le leur donner. Nous ferions des économies à long terme.

Il faut donc arriver à produire moins, des produits de meilleure qualité et ne plus utiliser de pesticides. Le problème est que les contrôles qui seront nécessaires sont très difficiles à mettre en place. Nos agriculteurs ont pris de mauvaises habitudes. Les pesticides ont remplacé la main de l’homme dans les champs. Mais le machinisme agricole s’est fort bien adapté pour une culture sans traitements. Nous devrons arriver peu à peu à aller vers une culture propre, avec des rotations de cultures, jachères pour le repos des terres et des pratiques qui protègent nos terres.

Il est démontré que les rendements des agriculteurs biologiques atteignent de très bons niveaux pour des produits de qualités qui leur sont payés plus cher. Les agriculteurs traditionnels voient leurs résultats diminuer de par l’appauvrissement de leurs terres . La dépollution demandera beaucoup de temps et d’argent. Donc réfléchissons et agissons.

Il est vrai que les lobbies agricoles sont nombreux et puissants. Les enjeux économiques sont énormes. Nos hommes politiques ne veulent pas voir la gravité du problème. La remise en cause sera très longue et très difficile. Mais nous n’aurons pas le choix.

C’est à nous citoyens de ce pays à nous poser les questions, parce que l’homme est en bout de chaîne. Il subit toutes les conséquences de ces agissements, tant dans son environnement que dans son alimentation. La santé et la vie sont tout de même plus importantes que tous ces profits qui tôt ou tard auront un effet boomerang. Ne nous laissons pas empoisonner, parce que d’autres solutions existent. Il suffit de travailler sur d’autres procédés, ce qui est tout à fait faisable. Il est très dommage que nos décisions environnementales soient conçues pour le court terme. Il serait temps d’anticiper. Notre survie en dépend.

Martine Le Scoul

A lire, sur Univers-nature, le dossier : Homme, nature et pesticides

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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

pesticides warning

La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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