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Des représentations en contradiction

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Prédateur en France : un statut à haut risque !

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Des représentations en contradiction

Les emblèmes de combats différents

En plus d’être associés à des caractères et des valeurs positives ou négatives, le loup, le lynx et l’ours sont aujourd’hui les emblèmes de combats et revendications. Les années 1970 ont vu l’émergence de la conscience environnementale. La défense des causes environnementales a permis à une certaine population de trouver un nouveau cheval de bataille autour duquel se regrouper.
Le débat sur l’installation définitive de ces superprédateurs* sur le territoire français subit une double appropriation d’une part des écologistes et d’autre part des éleveurs, et à moindre échelle, des chasseurs. Si pour les écologistes, le retour naturel du loup au sein des montagnes françaises est la preuve évidente et victorieuse de la bonne santé de notre écosystème montagnard, il ne représente pour les éleveurs qu’une nouvelle contrainte dans un contexte déjà difficile.

3.1. Un symbole écologique

En tant que superprédateurs, le loup, l’ours et le lynx se situent au sommet de la chaîne alimentaire. Leur présence au sein d’un écosystème atteste donc de la présence en nombre suffisant de proies, notamment d’ongulés*sauvages. De plus, les grands prédateurs limitent la compétition interspécifique qui pourrait s’installer entre les chamois et les mouflons, ou entre les chevreuils et les cerfs. En effet, la
probabilité de capture d’une proie d’une espèce donnée augmente avec la densité de cette dernière. Cela signifie que les populations proies les plus représentées diminuent. Elles atteignent alors un effectif relativement identique aux autres populations proies, sur lesquelles elles exerçaient une concurrence. A terme, la prédation en réduisant la densité des proies agit comme facteur limitant les risques d’épidémies, lesquels augmentent avec la promiscuité des individus.

On constate également que la régulation des effectifs d’herbivores a des effets bénéfiques sur le milieu forestier.

Couple de mouflons et leur progéniture – Photo PNM – Parc National du Mercantour

"Le Parc national du Mercantour ne peut s’associer à certaines des affirmations qui figurent dans ce dossier. En outre, en aucune manière, le Parc national n’a cautionné et/ou coédité ce dossier"

Traces de loups – Photo P. LE MEIGNEN – Parc National du Mercantour

Les dommages sur les arbrisseaux notamment sont moindres du fait de la pression allégée des herbivores en plus petit nombre. L’effet bénéfique des prédateurs sur le milieu naturel est donc incontestable.
Enfin, leur éthologie* suppose que le milieu naturel soit en bon état, afin d’assurer la tranquillité de leur habitat. Ceci est d’autant plus significatif en ce qui concerne les superprédateurs qui ont été durant des siècles persécutés sur nos territoires. Ils sont donc également marqués par la peur de l’homme. La réussite et la durabilité de leur installation dans les milieux naturels sont pour les scientifiques et les écologistes une marque de victoire et par conséquent une lueur d’espoir dans leur lutte pour la préservation de la nature. Gérard CAUSSIMONT écrit à ce propos : “le prestige et le caractère symbolique de l’ours en font un rempart contre la banalisation des milieux naturels pyrénéens.” ( L’ours des Pyrénées, in La Voie du Loup n°2, France Nature Environnement, 1998).

3.2. Une nouvelle contrainte pour les éleveurs

Pour les éleveurs, en revanche, ce renouveau de la nature sauvage constitue plutôt une régression. Leur profession est en effet marquée par des siècles de lutte contre les ennemis des troupeaux dont les superprédateurs font bien sûr partie. Dans un secteur en crise, cette faune sauvage n’est donc pas la bienvenue. Elle s’ajoute en effet à d’autres contraintes avec l’effet d’une goutte d’eau qui ferait déborder le vase. L’élevage ovin est à 85% exercé en zone défavorisée et les revenus des éleveurs étaient en 1997 de 47% inférieurs à la moyenne nationale. La présence des grands prédateurs, protégée par l’opinion publique (essentiellement citadine), ne fait qu’ajouter au malaise de professionnels qui se sentent abandonnés, réduits à s’effacer pour laisser la place à ce qu’ils ont combattu par principe et par obligation.

Le loup médecin des caribous : une légende Inuit.
“Au commencement, il y avait la Femme et l’Homme, et rien d’autre ne marchait sur la terre, ne nageait dans l’eau ou ne volait dans l’air. Jusqu’au jour où la Femme creusa un grand trou dans la terre et se mit à pêcher. L’un après l’autre, elle tira du trou tous les animaux. Le dernier qu’elle sortit du trou était le caribou. Alors Kaïla, qui est le Dieu du Ciel, dit à la Femme que le caribou était le plus grand cadeau qu’il lui faisait, parce que le caribou servirait à faire vivre l’Homme.
La Femme libéra le caribou et lui ordonna d’aller partout sur la terre et de se multiplier. Et le caribou fit ce que la Femme lui ordonnait. Et, rapidement, le pays fut rempli de caribous de sorte que les Fils de la Femme chassèrent bien, furent bien nourris et vêtus et qu’ils eurent de bonnes tentes de peau pour y vivre, tout cela grâce au caribou.
Les Fils de la Femme ne chassaient que les caribous gros et gras, car ils ne souhaitaient pas tuer les faibles, les petits et les malades, parce qu’ils n’étaient pas bon à manger et que leurs peaux n’étaient pas bonnes.
Et après un certain temps, il arriva qu’il y eut davantage de caribous faibles et malades que de caribous gros et gras. Et quand les Fils de la Femme virent cela, ils furent mécontents et ils se plaignirent à la Femme.
Alors la Femme fit des incantations magiques et elle parla à Kaïla et lui dit : “Ton travail n’est pas bon car les caribous deviennent faibles et malades et si nous les mangeons, nous deviendront faibles et malades aussi.”
Kaïla l’entendit et il dit : “Mon travail est bon. Je vais parler à Amarok qui est l’esprit du Loup et il parlera à ses enfants. Et ils mangeront les caribous malades, les faibles et les petits, afin que le pays soit réservé aux caribous gros et gras.”
Et il en fut comme Kaïla l’avait voulu. Et c’est pourquoi le caribou et le loup sont un, car le loup maintient le caribou en bonne santé.”
Farley MOWAT, Mes amis les loups, 1963.

Comme si cette humiliation n’était pas assez grande, on entend aujourd’hui leur dicter des méthodes de travail, leur apprendre à connaître un milieu que, pour la plupart, ils fréquentent depuis leur naissance. Ce milieu que l’on désigne comme sauvage et naturel a depuis longtemps été l’objet d’une appropriation de la part de la population montagnarde, que ce soit par l’établissement de propriétés au sens juridique du terme, ou encore au travers d’une administration et gestion quotidienne. Le loup, l’ours et le lynx deviennent donc des symboles de l’intervention arbitraire de l’Etat, des “écolos” et des donneurs de leçons en tout genre. Pourtant, le rôle environnemental du berger et de l’éleveur est reconnu comme essentiel. Leur présence et survivance permettent l’entretien des alpages, contribuant ainsi à la présence d’une faune et d’une flore spécifiques intéressantes du point de vue de la biodiversité. De plus, le pastoralisme constitue un moyen de lutte contre la désertification des milieux ruraux montagnards et joue donc un rôle social non négligeable.

Au final les éleveurs et les bergers se sentent donc dépossédés d’un rôle qui leur était jusque-là unanimement reconnu : celui de faire vivre les montagnes et de contribuer au respect de l’environnement à travers un élevage extensif. Un phénomène de “paranoïa” voit alors le jour et beaucoup considèrent l’installation de ces prédateurs dans les montagnes comme l’expression directe d’une volonté d’en finir avec le pastoralisme. Ce sentiment est largement développé dans le rapport de la Commission Parlementaire sur la présence du loup. Largement opposés à l’installation durable du loup dans les montagnes françaises, Daniel Chevallier et Robert Honde s’y font l’écho des angoisses des éleveurs ovins en écrivant : “(…) aujourd’hui, ce n’est plus le loup, mais l’homme lui-même qui constitue en montagne “l’espèce en voie de disparition”. ”.

3.3. Une attaque envers les chasseurs

Malgré leur qualité de marqueurs du milieu naturel, ces superprédateurs sont considérés par de nombreux chasseurs comme un danger et une remise en question de leur activité. Cette remise en question, bien qu’elle ne soit pas la première, revêt un nouvel aspect sous la forme de la possible concurrence induite par cette présence faunistique. En effet, il ne s’agit pas seulement de s’opposer au fait de ne pas pouvoir faire figurer ces fauves au tableau de chasse, mais plutôt d’être obligé de leur céder une part du gâteau. Ces prédateurs constituent en effet de formidables concurrents, spécialistes en matière de chasse puisqu’il s’agit de leur mode de vie et de survie. Les sociétés primitives de chasseurs prenaient d’ailleurs exemple sur eux pour affiner leurs techniques de chasse et allaient jusqu’à revêtir leur peau pour mieux s’imprégner de leur esprit chasseur.
Aujourd’hui, les chasseurs les accusent de réduire de façon dangereuse pour les écosystèmes et pour leur pratique les effectifs d’herbivores.

Notons que selon la Statistique fédérale suisse de la chasse (voir site de l’OFEFP http://www.buwal.ch) de 1998, les chasseurs ont abattu 62500 ongulés sauvages, chamois et chevreuils confondus, tandis que 207 cadavres de chevreuils et 94 de chamois avaient été dénombrés comme ayant été la proie des lynx.
D’autre part, il a été largement démontré que ces prédateurs avaient un effet bénéfique sur leurs proies et le milieu naturel. En effet, ils ne s’attaquent la plupart du temps qu’aux individus substandards, c’est-à-dire malades, blessés, vieux ou encore faibles.
Des études menées par l’ONC* tendent à démontrer que les femelles chevreuils adultes et très âgées constituent l’essentiel des prélèvements effectués par le lynx. L’effet sur la santé des populations est donc bénéfique. Cela permet en effet aux autres de se développer dans toute leur splendeur, constituant ainsi un trophée potentiel pour le chasseur.
Cependant, l’installation définitive de ces prédateurs au sein de notre territoire suppose un

Les prédateurs en éliminant principalement les animaux faibles ou maladifs participent activement à la sélection naturelle, ci-dessus un superbe chamois – Photo G. ROSSI – Parc National du Mercantour

"Le Parc national du Mercantour ne peut s’associer à certaines des affirmations qui figurent dans ce dossier. En outre, en aucune manière, le Parc national n’a cautionné et/ou coédité ce dossier".

inévitable partage des proies d’ongulés sauvages entre chasseurs et prédateurs. L’alternative d’une réduction des plans de chasse est bien sûr très mal acceptée par les chasseurs. Pourtant, elle semble inévitable dans la mesure où une réintroduction trop importante de grands herbivores sauvages risquerait de menacer l’écosystème forestier par la pression exercée par ceux-ci. De plus, l’abondance des prédateurs est fonction des ressources alimentaires. Les effectifs de ces derniers pourraient alors augmenter, ce qui est contre la volonté initiale des chasseurs. La présence du loup, de l’ours et du lynx remet donc en cause le libre exercice de la chasse et constitue pour les chasseurs une agression supplémentaire d’“écolos” peu respectueux de leurs traditions.
La fonction symbolique de ces prédateurs est-elle donc incontournable? La somme des contradictions qui s’y expriment sont à l’origine de nombreux conflits. Chaque groupe d’intérêts, chaque acteur récupère ces superprédateurs pour exprimer, extérioriser et rendre emblématique ses propres préoccupations, peurs et préjugés.

Loups des Abruzzes – Photo PNM – Parc National du Mercantour

"Le Parc national du Mercantour ne peut s’associer à certaines des affirmations qui figurent dans ce dossier. En outre, en aucune manière, le Parc national n’a cautionné et/ou coédité ce dossier".

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Un son, non des sons, la nature est pleine de chants et cris

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chant oiseauxLes sons de la nature

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Dans la nature, le chant des oiseaux laissent place à de nombreux sons et cris d’ animaux lorsque la nuit arrive. Dans l’obscurité notre aptitude à capter des sons est étonnante, celui qui a passé une nuit en forêt le sait bien.

Si l’observation d’animaux sauvages est un privilège rare, notre oreille capte leur présence.

Dans cette page, Univers-nature et les éditions Chiff-Chaff vous propose de fermer les yeux et au calme, d'écouter... le son des insectes, des mammifères, des oiseaux, des batraciens... classé par milieu naturel.

cris mammifèredans le ciel

sons insectesdans la forêt

sons et cris naturedans la campagne

la tempête
l’alouette
l’hirondelle de fenêtre
la chouette hulotte
le pic vert
le roitelet huppé
la tourterelle des bois
le verdier d’Europe

une branche qui grince
le blaireau
le brame du cerf
le chevreuil
le grillon des bois
le lynx
le renard
le sanglier
le termite

le criquet des clairières
la grande sauterelle verte
la grande cigale commune
le grillon provençal

brame cerfà la montagne

renard et sanglierà la mer

dans les zones humides

le bouquetin
le chamois
le loup
la marmotte

la mer calme
la baleine grise
la baleine boréale
le cachalot
groupe de cachalots
le dauphin
le globicephale noir
le macareux moine
le marsouin
le narval
l’orque
le phoque gris
le pingouin
le rorqual

le crapaud calamite
la grenouille verte
le flamand rose
la loutre
le ragondin
la rainette verte

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Dossier sur la salamandre, un amphibien urodèle

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La salamandre tachetée

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Salamandra salamandra

Fiche d’identité

salamandre– classification : amphibien
– famille : urodèle
– alimentation : vers, mollusques, insectes, etc…
– habitat : proximité des ruisseaux, sources, lacs…
– moeurs : crépusculaire et nocturne
– reproduction : ovovivipare (l’incubation des oeufs se fait dans les voies génitales de la femelle)
– longueur : 20 cm en moyenne, plus rarement 25
– longévité : 25 ans maximum
– maturité sexuelle : environ 4 ans
– prédateurs : hérisson, couleuvre à collier…
– distribution : Europe centrale et méridionale

Comment la reconnaître

Ce petit animal facilement reconnaissable pourrait par sa forme, être confondu avec un lézard, mais la salamandre est dodue, brillante, et de couleur noir tachetée de jaune. Les dessins qu’elle porte sur son dos sont en quelque sorte sa carte d’identité, en effet chaque salamandre possède un dessin différent, celui-ci ne variant pas dans le temps.

Sa morphologie

Sa peau fine, est constituée de plusieurs couches. La couche superficielle tombe environ tous les mois ( c’est une mue), elle commence à se détacher près de la bouche, et glisse ensuite le long du corps.
Sa peau très vascularisée contient de nombreuses glandes, dont certaines lui permettent de maintenir l’humidité corporelle qui lui est nécessaire. Une autre glande produit un venin laiteux irritant, qu’elle rejette lorsque un danger se présente (glande parotoïde, qui se trouve entre ses yeux).

Ses pattes au nombre de quatre sont pourvues de doigts (4 sur les mains et 5 sur les pieds).
A l’âge adulte, elle a des poumons, et son odorat est très développé, lui permet de dénicher une proie hors de son champ de vision, située à quelques mètres d’elle (surtout les lombrics dont elle raffole) qu’elle peut ainsi « croquer » à belles dents (dentition sur les 2 mâchoires).

Sa reproduction

Vers la fin de l’été ou au début du printemps, le mâle va venir à la rencontre de la femelle et se placer sous elle (elle se retrouve sur son dos) il n’y a pas de pénétration, juste un frottement. Le mâle, va émettre des spermatozoïdes regroupés en spermatophore que la femelle va absorber avec son cloaque. L’accouplement dure entre 15 et 30 minutes et la fécondation est interne.

La gestation, mal définie, est assez longue (plusieurs mois).
La naissance a lieu parfois en octobre, mais plus fréquemment après l’hibernation en mars. La femelle libère dans l’eau, par son cloaque, des larves bien développées (entre 10 et 35, parfois beaucoup plus) de 3 cm de long. Exceptionnellement, il arrive que la femelle expulse les larves encore dans leur oeuf, l’éclosion ayant alors lieu dans les secondes qui suivent.
salamandre amphibienLes larves naissent dans un milieu aquatique où l’eau est peu profonde. Elles ressemblent à des petits tritons avec 4 membres, et possèdent au départ de leur vie une respiration branchiale, ainsi qu’une nageoire caudale. Elles sont facilement reconnaissables grâce à leur couleur jaune au niveau des pattes.

La salamandre qui possède des poumons après sa transformation, ne peut aller dans l'eau qu'à une seule condition : il faut qu'elle ait pied, pour ne pas se noyer !

Petit à petit la métamorphose va se faire, les pattes et les poumons vont se développer, et les larves vont se préparer pour sortir de l’eau et avoir une vie terrestre. La métamorphose dure de 2 à 6 mois, selon les régions et parfois plus en montagne. Une fois sortie de l’eau, notre salamandre n’y retournera que pour donner naissance à ses petits.

Moeurs

Elle aime surtout sortir la nuit, et après les pluies orageuses. Elle passe la majeure partie de sa journée cachée dans des endroits frais et humides, (sous une vielle souche d’arbre, pierre, caverne, etc…), elle y passe aussi l’hiver d’octobre à mars, où elle hiberne.
On peut la rencontrer quelquefois le jour, lorsque pour mettre au monde ses petits, elle cherche un point d’eau.

Son prèsent

salamandre seauBien que protégée, elle est comme beaucoup d’animaux, en voie de disparition, le déboisement, la pollution des eaux, sont en partie responsables, mais les voitures ont aussi leur part de responsabilité.
Dans certaines régions des initiatives sont prises. Las de retrouver les salamandres, grenouilles et autres amphibiens écrasés sur les routes, l’O.N.F et diverses associations ont aménagé les bas-côtés en barrages munies de seaux. Lorsque les amphibiens veulent traverser, ils longent la paroi, tombent dans un des seaux, et se trouvent piégés. Le matin il suffit de récupérer le seau avec tous ses occupants, et de traverser la route pour les y déposer de l’autre coté.

Grâce au système des barrages sur le bas-coté, plusieurs milliers d'amphibiens échappent à la mort chaque année.

Croyance

Auparavant, on pensait que les salamandres étaient incombustibles et vivaient dans le feu.

 

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De qui, la chauve-souris ou la poule, faut-il s’occuper ?

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Environnement

L’une est menacée de disparition, l’autre se retrouve entassée avec 100 000 autres congénères dans un hangar. Face à la multitude des urgences, faut-il placer des priorités dans nos réflexions, à savoir : est-il plus important de préserver les espèces au nom de la biodiversité, ou de mettre fin aux souffrances animales causées par l’Homme ?

L’un n’empêche pas l’autre, me direz-vous, alors pourquoi sentons-nous une certaine division entre les naturalistes d’un côté, et les protecteurs des animaux de l’autre ?

Révolte et passion pour le monde animal

De très nombreuses associations de protection animale sont spécialisées pour une cause très précise et correspondant à une vision très imagée de la souffrance animale : pour l’une, ce sera le combat pour l’abolition du foie gras ou de la corrida (sadisme, agonie…), pour l’autre, celui pour promouvoir des cirques sans animaux (enfermement, esclavage…) ou encore pour l’interdiction de l’expérimentation animale (stress, torture…).
D’autres associations de terrain s’attachent plus particulièrement à soigner les animaux blessés ou à accueillir dans les refuges des animaux abandonnés ou maltraités.

Il en va, pour toutes ces associations, de la protection de l’animal en tant qu’individu, avec une motivation généralement basée sur la révolte face à une souffrance considérée comme injuste.

Parallèlement à ces combats, d’autres auront une conception plus naturaliste et se mobiliseront pour pérenniser des espèces protégées dans un souci de biodiversité. Là encore, c’est l’imaginaire qui va souvent orienter l’engouement pour tel ou tel animal : ainsi les baleines, les dauphins, ou encore de nombreux oiseaux, vont-ils bénéficier d’une bonne image et provoquer l’empathie. Parallèlement, le thon rouge, aussi protégé soit-il en tant qu’espèce, est avant tout considéré en tant que « stock » de nourriture, et la souffrance du poisson que l’on pêche ne mobilise guère les foules.

Ces amoureux de la nature sont, pour la plupart, animés par une passion et une fascination pour ces espèces, et c’est tout naturellement qu’ils souhaitent protéger ces êtres qu’ils admirent.

Une même solidarité ?

Protecteurs des animaux et défenseurs de « la faune » ne doivent pas se sentir opposés. Il n’y a pas les bons protecteurs d’un côté et les mauvais de l’autre, il n’y a pas les « radicaux » d’un côté et les « modérés » de l’autre. Il y a des personnes qui, en fonction de leur sensibilité, de leur expérience, s’orienteront vers tel ou tel aspect de la cause animale, vers telle spécialisation ou vers telle généralité. Tous sont les composantes d’une même solidarité pour le monde animal, les premiers s’attachant à défendre l’animal exploité par l’homme, les seconds tentant de préserver les animaux libres de l’expansion humaine.

Une Terre
pour
tous

Enfin, faut-il toujours garder à l’esprit qu’un troisième aspect du monde animal nécessite d’être défendu avec autant d’énergie, c’est la notion de « lieux de vie », ou habitats, afin que ces animaux que nous défendons puissent trouver refuge dans un espace qui corresponde à leurs besoins.

Chaque année l’urbanisation, l’industrialisation et l’infrastructure des transports suppriment et fragmentent des millions d’hectares de terres cultivables et d’espaces naturels aux dépens des lieux de vie des espèces animales.

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Face à cette injustice, la Protection Animale doit rester unie et complémentaire, pour défendre le Vivant dans son ensemble, réconciliant l’être sensible humain avec l’être sensible non humain, tous se partageant un même lieu de vie qu’est la Terre.

Extrait d’un article paru dans le magazine Regard Animal n°3, édition janvier-février 2011, De l’individu aux lieux de vie, par Julie Lescieux et Jean-Claude Hubert.

Regard Animal s’attache à à défendre ces trois aspects du monde animal : l’animal en tant qu’individu, en tant qu’espèce, et en tant que co-habitant d’une Terre à respecter.


Depuis mai 2011, Regard Animal est devenu un cahier internet de VegMag. Retrouvez dans le magazine des réflexions positives sur la condition animale, la présentation d’initiatives solidaires, et l’actualité du monde associatif.

Découvrez sur le site vegmag.fr, l’agenda 2011 de tous les évènements écologiques et éthiques autour des animaux, de la Journée sans fourrure au Noël des animaux !

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