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Climat

Nouveaux pics pour les concentrations de gaz à effet de serre

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L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM*), vient de publier son premier bulletin annuel sur les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Les mesures, effectuées pour l’année 2004 par les quarante-quatre pays participants, révèlent que les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre d’origine humaine ont atteint des niveaux records. Ainsi les valeurs sont de : 377,1 ppm* pour le dioxyde de carbone (CO2), 1 783 ppb* pour le méthane (CH4) et 318,6 ppb pour le protoxyde d’azote (N2O). Comparées à l’ère préindustrielle ces nouvelles valeurs représentent une hausse de 35 % pour le CO2, de 155 % pour le CH4 et de 18 % pour le N2O. Sur les dix dernières années la hausse se chiffre à 19 ppm pour le CO2, 37 ppb pour le CH4 et 8 ppb pour le N2O.

Il est à noter que si le CO2 et le N2O augmentent très régulièrement, 1,8 ppm/an pour le CO2 et 0,8 ppb/an pour le NO2, le CH4 semble se stabiliser avec aucune augmentation notable en 2004. Par ailleurs, quel que soit le pays, les concentrations sont globalement les mêmes, le brassage des gaz se faisant entre 12 à 18 ans à l’échelle de la planète.


En parallèle à la publication de ces résultats, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) vient de mettre en place un indice annuel d’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (AGGI) permettant de déterminer le « niveau de capacité des gaz à effet de serre à retenir la chaleur rayonnante » (forçage radiatif). L’indice, qui a été fixé à 1 pour l’année 1990 (année de référence utilisée par le protocole de Kyoto), se situe à 1,2 en 2004 soit une augmentation de 20 % pour les vingt-cinq dernières années.

Ces résultats ne sont pas une surprise, tant que les consommations mondiales des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) ne décroîtront pas significativement le CO2 continuera à s’accumuler dans l’atmosphère.

Ainsi, le protocole de Kyoto, apparaît de plus en plus incapable de freiner la hausse des concentrations atmosphériques de CO2. Ses insuffisances sont sans doute liées aux faits que :

– d’importants émetteurs de CO2 (USA, Chine, Inde…) ne sont pas soumis aux contraintes du protocole,

– les pays signataires ne comptabilisent pas volontairement les émissions liées aux transports internationaux (aérien et maritime),

– les émissions générées par la fabrication des produits consommés par les pays signataires, échappent de plus en plus aux quotas puisque fabriqués par les pays non-signataires du protocole.

Le prochain bulletin des concentrations, pour l’année 2005, devrait être publié en novembre 2006 par l’OMM.

Michel Sage

* Établie à Genève, l’Organisation météorologique mondiale, qui compte 187 Membres, est le porte-parole scientifique autorisé du système des Nations Unies pour tout ce qui concerne l’atmosphère et le climat de notre planète.

* ppm : initiales de « partie par million » soit le nombre de molécules de gaz à effet de serre pour un million de molécules d’air.

* ppb : initiales de « partie par billion » soit le nombre de molécules de gaz à effet de serre pour un milliard de molécules d’air.

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Le drapeau du réchauffement climatique

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A chaque vague de froid hivernal, les climatosceptiques sont de sortie : le pare-brise de leur voiture est recouvert de givre, ce qui serait donc la preuve irréfutable que le réchauffement climatique est une invention destinée à servir les intérêts d’on ne sait quelle organisation mondiale secrète. Bref, « on » nous ment.

Evidemment, ces personnes font en réalité une confusion entre la météo et le climat. La météo s’apprécie à un instant t, dans un endroit donné. Il y a tout juste un mois par exemple, la Corse connaissait un épisode neigeux surprenant. Un phénomène étonnant, certes, mais qui ne traduit pas pour autant un refroidissement de la planète. Ici, nous parlons de météo. En revanche, lorsque durant tout le XXe siècle, les relevés de température partout sur la planète augmentent de 0,6°C, on peut parler d’une tendance au réchauffement climatique global, malgré des épisodes ponctuels météorologiques comme celui vécu par les Corses il y a quelques semaines.

Comment illustrer ce phénomène simplement, le plus simplement possible, pour pouvoir facilement l’expliquer aux plus sceptiques d’entre nous ? Ed Hawkins, climatologue et professeur de science du climat à l’Université de Reading au Royaume-Uni, a imaginé une méthode de modélisation ludique du changement global : la création, pour chaque pays, d’un drapeau de son réchauffement.

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 Le réchauffement mondial illustré

Le chercheur s’est appuyé sur une base de données mondiale qui compile tous les relevés de température effectués partout sur la Terre depuis 1901. Lors du XXe siècle, il a calculé la moyenne des températures pour chaque région du globe puis, pour chaque année (et en fonction de la moyenne précédemment établie), il a attribué une couleur : du bleu très clair (conforme à la moyenne du XXe siècle) au rouge très foncé (qui traduit une hausse marquée par rapport à cette même moyenne). Chaque année est alors représentée par une bande, bandes qui sont accolées les unes aux autres pour créer le « drapeau du réchauffement » de chaque zone du globe, qui sont tous consultables sur https://showyourstripes.info/

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Le drapeau du réchauffement en France

Le résultat est accablant. Quel que soit le pays ou la région du monde que l’on sélectionne, le résultat est similaire : bleuté à gauche et rouge vif à droite, traduisant une sévère agitation de tous les thermomètres du monde, et prouvant par-là même le réchauffement climatique.

Plus simple, c’est impossible : Donald T., si tu nous lis…

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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Game of Thrones : Réchauffement climatique is coming

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Cette nuit, Game of Thrones, la série phénomène, a repris après deux ans d’absence pour présenter son ultime saison. Sept épisodes que plus d’un milliard de personnes (si l’on en croit les chiffres qui concernent les visionnaires illégaux sur internet à chaque épisode) vont s’empresser de dévorer et de commenter pour enfin obtenir une réponse à cette question qui les taraude depuis 2011 et la diffusion du premier épisode de la série : Qui finira donc par prendre place sur le Trône de fer pour gouverner les Sept royaumes ?

Sans attendre la diffusion, des dizaines de théories ont été développées par des fans plus ou moins sérieux et, parmi celles-ci, une semble avoir retenu l’attention du Gouvernement. Cette théorie voudrait que la série soit en fait une métaphore de notre réalité et de notre attitude vis à vis des dangers environnementaux qui pèsent sur nous, au premier rang desquels le réchauffement climatique. « Winter is coming » (ou « l’Hiver arrive »), la plus célèbre réplique de la série, qui annonce l’arrivée imminente d’une intense période glaciaire accompagnée d’innombrables malheurs pour nos personnages préférés, préviendrait en fait contre le réchauffement climatique. Et la lutte de pouvoir des maisons Stark, Targaryen, Lannister pour accéder au mythique Trône de fer plutôt que de se préoccuper de la menace approchant, les Marcheurs Blancs, serait une parabole de la propension de nos dirigeants à ne pas voir plus loin que le bout de leur nez et à favoriser des intérêts particuliers paraissant bien ridicules face aux enjeux globaux qui s’annoncent.

Brune Poirson, ministre de la Transition écologique et solidaire, et ses équipes semblent avoir bien intégré cette théorie, au point que la ministre propose depuis hier, veille de reprise de la série, et alors que l’excitation médiatique est au summum, une vidéo inspirée de Game of Thrones, et mettant en garde contre le réchauffement climatique. Sur des images de la série, la responsable politique pose sa voix : « Une grande menace pèse sur l’humanité. Certains en doutent, on peut le regretter. Même si les hivers peuvent paraître un peu plus rigoureux, un peu plus froids à certains endroits, il y en a d’autres où ce n’est pas le cas. Nous devons nous battre, nous battre pour endiguer cette menace qui monte et nous unir tous pour lutter contre le vrai mal, le seul qui doit unir l’humanité : le réchauffement climatique ». Et en guise de conclusion, l’accroche « Le réchauffement climatique is coming », écrit dans la police propre au show américain.

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 Succès garanti sur les réseaux sociaux. Et dans les comportements quotidiens futurs ?

Photo : Compte Twitter de Brune Poirson

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