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Climat

Lutte contre les gaz à effets de serre : la France en demi-teinte

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Lors de son discours de rentrée, le premier ministre a soufflé le chaud et le froid sur les questions d’énergie et de transport.

Concernant les transports, premier secteur émetteur de gaz à effet de serre, une version allégée du bonus/malus de l’ancien ministre de l’écologie, s’appliquera aux immatriculations des véhicules à compter du 1er janvier prochain. Seuls 8 % des véhicules (les plus consommateurs de carburants et polluants) verront leur carte grise augmenter de 2 € par gramme de CO2 émis au kilomètre à partir de 200 grammes et de 4 € à partir de 250 grammes. Le bénéfice de cette taxation supplémentaire sera affecté à l’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, pour financer des programmes d’économies d’énergie. Néanmoins, le barème rehaussé de crédits d’impôts pour les kilomètres effectués en voiture sur les trajets domicile/travail rentre en complète contradiction avec la mesure précédente, car favorisant les déplacements journaliers en voiture plutôt qu’en transport en commun ou à vélo. Par contre, l’incitation à l’achat d’une voiture propre est revue à la hausse, avec un crédit d’impôt renforcé à partir de janvier 2006 (2 000 euros au lieu de 1 525 actuellement). Parallèlement à cette mesure, un programme de recherche, de 100 millions d’euros, pour un véhicule sobre en carburant d’ici 5 ans, va être lancé. Les transports collectifs ne sont pas oubliés, ils bénéficieront de 100 millions d’euros pour le financement d’infrastructures et de 300 millions d’euros de prêts de la Caisse des dépôts. Enfin, pour clore cette partie transport, la réduction de la vitesse sur autoroute, à 115 km/h, semble définitivement abandonnée.

En matière de chauffage et d’isolation thermique des habitations, le crédit d’impôt est en hausse. Pour les matériaux d’isolation et les chaudières à condensation, il passera en janvier de 25% à 40 % (pour les logements antérieurs à 1977 et acquis depuis moins d’un an), tandis que les énergies renouvelables, comme les chauffe-eau solaires, verront leur crédit passer à 50 % au lieu de 40 % aujourd’hui.

Globalement ces annonces sont assez froidement reçues par les associations, la position de L. de Marez, de Greenpeace, résumant bien le sentiment général : ‘L’Etat ne pourra pas indéfiniment courir après le cours du baril, cette fuite en avant est irresponsable. Elle revient à refuser de faire les choix énergétiques qui s’imposent, les choix de société pour lesquels les Français sont quant à eux prêts’.

De leur côté, concernant l »aide à la cuve’ annoncée par le gouvernement, le Réseau ‘action climat’ et le Comité de Liaison Energies Renouvelables auraient préféré une mesure ciblée d’aide à la conversion vers un autre mode de chauffage, considérant cette annonce comme un ‘cadeau empoisonné que fait le gouvernement’. Si, sur le principe, cette approche apparaît plus logique, elle apparaît quelque peu extrémiste, une telle mutation ne pouvant se faire que sur plusieurs années. Par ailleurs, les foyers aux revenus modestes, comme les autres d’ailleurs, n’ont pas à supporter les conséquences du manque d’anticipation, vis-à-vis de la pénurie de pétrole qui s’annonce et de la flambée des cours qui l’accompagne, des différents gouvernements qui se sont succédé.

Au-delà de ces mesures, rappelons que la stabilisation du climat impose de diviser par quatre ou cinq les émissions de CO2 des pays industrialisés, en isolant systématiquement à un haut niveau l’ensemble des bâtiments existants et en réduisant massivement les émissions des transports (développement des transports en commun et réduction de la consommation des véhicules).

Pascal Farcy
Photo © Benoît Granier / Matignon
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Le drapeau du réchauffement climatique

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A chaque vague de froid hivernal, les climatosceptiques sont de sortie : le pare-brise de leur voiture est recouvert de givre, ce qui serait donc la preuve irréfutable que le réchauffement climatique est une invention destinée à servir les intérêts d’on ne sait quelle organisation mondiale secrète. Bref, « on » nous ment.

Evidemment, ces personnes font en réalité une confusion entre la météo et le climat. La météo s’apprécie à un instant t, dans un endroit donné. Il y a tout juste un mois par exemple, la Corse connaissait un épisode neigeux surprenant. Un phénomène étonnant, certes, mais qui ne traduit pas pour autant un refroidissement de la planète. Ici, nous parlons de météo. En revanche, lorsque durant tout le XXe siècle, les relevés de température partout sur la planète augmentent de 0,6°C, on peut parler d’une tendance au réchauffement climatique global, malgré des épisodes ponctuels météorologiques comme celui vécu par les Corses il y a quelques semaines.

Comment illustrer ce phénomène simplement, le plus simplement possible, pour pouvoir facilement l’expliquer aux plus sceptiques d’entre nous ? Ed Hawkins, climatologue et professeur de science du climat à l’Université de Reading au Royaume-Uni, a imaginé une méthode de modélisation ludique du changement global : la création, pour chaque pays, d’un drapeau de son réchauffement.

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 Le réchauffement mondial illustré

Le chercheur s’est appuyé sur une base de données mondiale qui compile tous les relevés de température effectués partout sur la Terre depuis 1901. Lors du XXe siècle, il a calculé la moyenne des températures pour chaque région du globe puis, pour chaque année (et en fonction de la moyenne précédemment établie), il a attribué une couleur : du bleu très clair (conforme à la moyenne du XXe siècle) au rouge très foncé (qui traduit une hausse marquée par rapport à cette même moyenne). Chaque année est alors représentée par une bande, bandes qui sont accolées les unes aux autres pour créer le « drapeau du réchauffement » de chaque zone du globe, qui sont tous consultables sur https://showyourstripes.info/

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Le drapeau du réchauffement en France

Le résultat est accablant. Quel que soit le pays ou la région du monde que l’on sélectionne, le résultat est similaire : bleuté à gauche et rouge vif à droite, traduisant une sévère agitation de tous les thermomètres du monde, et prouvant par-là même le réchauffement climatique.

Plus simple, c’est impossible : Donald T., si tu nous lis…

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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Game of Thrones : Réchauffement climatique is coming

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Cette nuit, Game of Thrones, la série phénomène, a repris après deux ans d’absence pour présenter son ultime saison. Sept épisodes que plus d’un milliard de personnes (si l’on en croit les chiffres qui concernent les visionnaires illégaux sur internet à chaque épisode) vont s’empresser de dévorer et de commenter pour enfin obtenir une réponse à cette question qui les taraude depuis 2011 et la diffusion du premier épisode de la série : Qui finira donc par prendre place sur le Trône de fer pour gouverner les Sept royaumes ?

Sans attendre la diffusion, des dizaines de théories ont été développées par des fans plus ou moins sérieux et, parmi celles-ci, une semble avoir retenu l’attention du Gouvernement. Cette théorie voudrait que la série soit en fait une métaphore de notre réalité et de notre attitude vis à vis des dangers environnementaux qui pèsent sur nous, au premier rang desquels le réchauffement climatique. « Winter is coming » (ou « l’Hiver arrive »), la plus célèbre réplique de la série, qui annonce l’arrivée imminente d’une intense période glaciaire accompagnée d’innombrables malheurs pour nos personnages préférés, préviendrait en fait contre le réchauffement climatique. Et la lutte de pouvoir des maisons Stark, Targaryen, Lannister pour accéder au mythique Trône de fer plutôt que de se préoccuper de la menace approchant, les Marcheurs Blancs, serait une parabole de la propension de nos dirigeants à ne pas voir plus loin que le bout de leur nez et à favoriser des intérêts particuliers paraissant bien ridicules face aux enjeux globaux qui s’annoncent.

Brune Poirson, ministre de la Transition écologique et solidaire, et ses équipes semblent avoir bien intégré cette théorie, au point que la ministre propose depuis hier, veille de reprise de la série, et alors que l’excitation médiatique est au summum, une vidéo inspirée de Game of Thrones, et mettant en garde contre le réchauffement climatique. Sur des images de la série, la responsable politique pose sa voix : « Une grande menace pèse sur l’humanité. Certains en doutent, on peut le regretter. Même si les hivers peuvent paraître un peu plus rigoureux, un peu plus froids à certains endroits, il y en a d’autres où ce n’est pas le cas. Nous devons nous battre, nous battre pour endiguer cette menace qui monte et nous unir tous pour lutter contre le vrai mal, le seul qui doit unir l’humanité : le réchauffement climatique ». Et en guise de conclusion, l’accroche « Le réchauffement climatique is coming », écrit dans la police propre au show américain.

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 Succès garanti sur les réseaux sociaux. Et dans les comportements quotidiens futurs ?

Photo : Compte Twitter de Brune Poirson

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