Connecte-toi avec nous

Pollution - Déchêts

Le démantèlement des navires pèche pour cause de crise mondiale

Publié

au

Si la crise mondiale qui sévit actuellement a de lourdes retombées pour les secteurs financier et économique, d’autres domaines, moins évidents, ne sont guère plus épargnés. Tel est le cas des activités de démantèlement des navires. Si l’on se fie au rapport rendu par l’association Robin des Bois, les envois de bateaux destinés à la démolition en direction des chantiers asiatiques se seraient en effet fortement accrus au cours du dernier trimestre 2008. Loin d’être le fruit du hasard, la concentration des principaux grands sites de démantèlement en Asie s’explique tant par les vastes espaces qui y sont disponibles que par les faibles exigences revendiquées en matière de respect de l’environnement. Aussi n’est-il nullement surprenant que les détenteurs de navires devenus trop chers à l’usage et à l’entretien soient redirigés vers ces chantiers peu regardants.


Un navire en attente de démolition sur un vaste chantier indien

Or, sur la totalité des navires partis à la démolition sur la période observée, 54 % des navires étaient la propriété d’armateurs soit de l’Union européenne, soit de l’Association Européenne de Libre Echange (AELE). Et, alors que les risques encourus, d’une part, par la main d’œuvre et, d’autre part, par l’environnement sont avérés, il semble qu’aucune démarche de décontamination préalable des navires jugés obsolètes n’ait été entreprise. Pourtant, selon Robin des Bois, 65 % des navires partis à la casse pendant le dernier trimestre 2008 ont été retenus à quai dans des ports répartis dans le monde entier pour cause de défaillances techniques. Témoignant d’un relâchement quant aux travaux de maintenance accordés à ces navires, ces avaries sont une fois encore symptomatiques d’un contexte international en crise.

Pour nuancer ce sombre tableau et clore, malgré tout, sur une touche positive, Robin des Bois évoque quatre cas faisant exception à cette tendance générale. Ainsi, les matériaux polluants du Serepca 1, ancien pétrolier appartenant à Total, seront extraits, puis reconduits en Europe pour être traités. Pareillement, dans les chantiers de Bassens en Gironde (France) ainsi que sur une plate-forme située à Concarneau, une vingtaine de bateaux de pêche a pu être démantelée et la plupart des matériaux recyclés. Autre progrès à noter, aux Etats-Unis, 25 navires de la flotte de réserve ont été démantelés à même le territoire, l’Etat semblant se détourner peu à peu du recours à la technique de l’immersion.

Pour ne retenir que la plus célèbre, l’affaire du Clemenceau augure, elle aussi, d’un soin croissant porté aux navires arrivés en fin de vie. Attestant d’un souci réel de transparence, le chantier accueillant le renommé bâtiment sera ouvert, au cours de trois visites, aux associations intéressées. Mais, ces bonnes intentions doivent être tenues pour pouvoir déboucher sur un accord ayant autorité à légiférer à l’échelle mondiale. Un projet de convention internationale est, d’ailleurs, déjà en cours de discussion. Orchestré par l’OMI (Organisation Maritime Internationale), il devrait être défini courant mai 2009, avant d’entrer en vigueur à l’horizon 2015 (1).

Cécile Cassier

1- A lire sur ce thème, l’article « Responsabiliser le démantèlement des navires : un enjeu international », dans le magazine Echo Nature n°23 (janvier / février 2009).
Continuer la lecture

ACTUALITE

Les emballages plastique de retour chez Tropicana

Publié

au

Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

tropicana-univers-nature

Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

Continuer la lecture

ACTUALITE

Le taux de CO2 intègre la météo britannique

Publié

au

Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

guardian-carbone-450

Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

Continuer la lecture

ACTUALITE

C’est la semaine des alternatives aux pesticides

Publié

au

A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

pesticides warning

La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

Continuer la lecture

Tendance