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Energie

La loi sur la transition énergétique révélée

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La ministre de l’Energie, Ségolène Royal, a présenté fin juillet en Conseil des ministres sa proposition de loi pour la transition énergétique, qui sera discutée en octobre à l’Assemblée nationale. C’est l’un des grands chantiers du quinquennat de François Hollande, qui devra mettre la France sur les rails d’un « nouveau modèle de société ». Plus prosaïquement, il est évident que la France doit accomplir sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais il en va aussi de l’allègement de notre facture énergétique, qui a frôlé les 70 milliards d’euros en 2013, en grande partie (41%) à cause de la dépendance de la France aux produits pétroliers. Les ménages, quant à eux, ont vu leur facture d’énergie augmenter encore de plus de 40 euros en moyenne, essentiellement à cause de l’augmentation du prix de l’électricité. L’ambition de ce texte était donc de réussir à combiner le développement des solutions vertes, avec des coûts maîtrisés. Pari relevé ?

Issue de 18 mois de travaux préparatoires au cours desquels elle aura porté plusieurs noms successifs, la « loi de programmation de la transition énergétique pour la croissance verte » cristallise en 64 articles les intérêts divergents de plusieurs parties : pronucléaires, écologistes, lobbys des énergies vertes, du bâtiment, du secteur automobile… et semble avoir mis tout le monde d’accord.

D’abord, sur les objectifs généraux de la loi, qui sont ambitieux puisqu’ils portent simultanément sur la réduction de la consommation finale d’énergie (de 50% entre 2012 à 2050), la réduction du recours aux énergies fossiles (de 30% d’ici 2030), et un développement soutenu des énergies renouvelables qui dépasse largement les objectifs fixés par l’Union européenne en 2008. Le tout devra tenir dans une enveloppe de 10 milliards d’euros de prêts, de subventions et d’incitations diverses au développement de solutions plus vertes.

Le développement tout azimuts des énergies vertes

Selon le texte de loi, les énergies renouvelables devront être développées pour couvrir 32% de la consommation d’énergie en 2030, contre 13,7% en 2012. La ministre compte pour cela sur la relance de la politique d’aide à l’énergie solaire, avec le lancement de nouveaux appels d’offre, et une revalorisation du tarif d’achat de cette énergie auprès des particuliers possédant des panneaux photovoltaïques chez eux. Cette aide sera généralisée à toutes les autres énergies présentant du potentiel : l’éolien terrestre et offshore, bien sûr, mais aussi la biomasse et la méthanisation.

Si les chiffres pourraient laisser croire que nous sommes à mi-chemin de l’objectif de 2030, il est bon de rappeler que l’énergie verte produite en France en 2012 provenait à 86% des barrages hydrauliques, qui existent dans le paysage français depuis plusieurs décennies, et dont le potentiel de développement est faible aujourd’hui. Et les offres vertes, proposées par certains fournisseurs d’électricité, reposent encore essentiellement sur l’hydraulique. Autant dire que pour le développement des nouvelles énergies vertes, il serait bon de se décider à accélérer…

La réduction de la part du nucléaire… sans contrôle de l’Etat

Ségolène Royal a déclaré ne pas vouloir « opposer les énergies » et ne condamne donc pas le nucléaire, qui a le mérite selon elle d’avoir « apporté un socle de sécurité de production ». Cette technologie, parce qu’elle dispose d’un bilan carbone neutre, serait « un atout pour la transition énergétique ».

En vertu de cela, l’Etat laissera la bride sur le cou d’EDF, qui se voit autorisé à étendre la durée de vie de ses centrales à 60 ans. Egalement problématique, l’Etat abandonne le droit de faire fermer une centrale nucléaire « pour des raisons politiques », ce qui signifie concrètement qu’aucun calendrier de fermetures ne pourra être défini, pas même pour la centrale de Fessenheim. Le texte laisse donc « une place de choix » au nucléaire, comme en a jugé Henri Proglio, P-DG d’EDF, qui salue également un projet de loi « équilibré »…

L’Etat pourra cependant fixer la part de chaque source d’énergie dans le mix national, avec l’obligation théorique pour EDF de respecter cette répartition. Le texte promet que la puissance installée ne pourra pas excéder son niveau actuel, soit 63,2 GW. Mais cela suffira-t-il à satisfaire l’objectif, promesse du candidat Hollande, de ramener de 75 à 50% la part du nucléaire dans la consommation d’électricité ? Selon EDF, cette part se réduira naturellement avec la croissance de la consommation en énergie de l’économie français et de sa population. Une estimation étonnante, alors que le texte de loi projette justement une baisse de la consommation d’énergie finale de 50% de 2012 à 2050.

Les économies d’énergie, pilier principal du programme de Ségolène Royal

L’énergie la plus propre et la plus économique restera toujours celle qu’on ne consomme pas. La ministre en charge de l’Energie semble l’avoir bien compris, qui a intégré dans son projet de loi un grand chantier de rénovation énergétique des bâtiments. Concrètement, la loi rendra obligatoire les travaux d’isolation thermique dans le cadre des projets de ravalement de façade, et des travaux de toiture ou d’agrandissement. Pour adoucir la pilule, il sera associé à un crédit d’impôt de 30% sur les dépenses engagées par les particuliers.

Cette mesure concerne potentiellement 20 millions de logements mal isolés en France, et 4 millions de ménages en situation de précarité énergétique. Le texte se fonde sur la conviction que l’amélioration de l’isolation des bâtiments permettra d’engranger d’importantes économies, ce qui passera par un véritable « révolution de l’art de bâtir », selon la ministre. Le rythme des rénovations est fixé à 500 000 logements jusqu’en 2017, ce qui n’est pas réaliste dans l’immédiat en raison d’un manque de professionnels qualifiés… Enfin, les ménages qui profitent aujourd’hui du tarif de première nécessité pour l’électricité et du tarif social de solidarité pour le gaz se verront attribué un autre type de financement plus complet, le Chèque énergie, qui couvrira tous les types d’énergies.

Pour réduire la dépendance aux combustibles de toute sorte, le texte prévoit également un soutien accru au développement des véhicules « propres ». Cela regroupe aussi bien les véhicules électriques que les hybrides, ainsi que les véhicules à combustible fossile considérés comme particulièrement peu polluants. Cette mesure sera assurée par d’importants bonus à l’achat, la conversion de la flotte de véhicules de l’Etat, et surtout la mise en place de 7 millions de bornes de recharge d’ici 2030 partout en France.

Une transition énergétique « à la française » ?

De l’aveu même du président, la loi sur la transition énergétique sera probablement la loi la plus importante de son quinquennat. Le projet repose sur un financement de 5 milliards d’euros de prêts aux collectivités, et de 5 autres milliards constitués d’une variété d’aides et d’allègements fiscaux. Le projet, s’il paraît ambitieux, n’est donc pas démesuré. Il y a de plus un point sur lequel la France se démarque, c’est la mise à l’honneur des économies d’énergie. Un choix qui permet de faire d’une pierre deux coûts, en réduisant la facture à la fois pour l’environnement et le portefeuille de l’Etat et des Français.

En filigrane de ces choix, il y a le spectre de la transition énergétique allemande. Celle-ci, en s’appuyant trop largement sur le développement des énergies vertes, a fini par constituer un gouffre financier d’une telle ampleur que Peter Altmaier, ministre de l’Energie jusqu’en 2013, l’a comparé à l’envoi d’une expédition sur la Lune. Le tournant énergétique devrait coûter 24 milliards d’euros à l’Allemagne rien que pour l’année 2014, alors que le pays rejette désormais plus de CO2 qu’il y a dix ans.

Pour cette raison, on peut saluer le choix original du gouvernement, en faveur de l’énergie la moins chère et la plus verte, celle qu’on ne consomme pas.

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Les territoires sont les acteurs clés de la production locale d’énergie

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L’avenir de la production d’énergie en France trouvera tout son potentiel dans les territoires qui la composent.

La production locale d’énergie répond à une volonté sociétale souhaitant renforcer la responsabilité des acteurs locaux. Ces derniers développent d’ores et déjà les expertises qui accompagneront la transition énergétique. Solaire, éolien ou encore biomasse sont des technologies qui ont été impulsées par les tissus territoriaux des régions et des intercommunalités.
La diversification nécessaire des sources d’énergie place les territoires au premier plan dans la maîtrise énergétique nationale. Les chiffres viennent confirmer cette tendance : les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 23% de l’énergie finale en France, l’objectif est de les porter à 32% en 2030.

Une expertise garantie par les territoires afin d’assurer la transition énergétique

En matière d’énergie, les ressources locales sont les plus adaptées pour répondre aux besoins d’un quartier, d’une ville et de communes satellites. Le secteur de la construction offre des exemples très concrets comme les bâtiments à énergie positive.
Dans ce sens, régions et intercommunalités construisent des partenariats avec des acteurs privés. Ces réseaux constituent les intelligences collectives qui travaillent à partir des spécificités de chaque territoire.​ La production locale d’énergie d’EDF​ participe pleinement à cette évolution. L’opérateur historique s’est placé au côté des régions depuis le début de cette prise de conscience écologique, proposant aux acteurs locaux une pluralité d’expertises afin de les accompagner dans la transition énergétique.

 Les acteurs locaux répondront aux enjeux de demain

Les territoires suivent une tendance éco-citoyenne oú le consommateur adopte une démarche responsable et informée. Dans cette perspective, les collectivités territoriales occupent une position stratégique, nourrissant le lien entre état et éco-citoyenneté. Elles sont essentielles pour mettre en avant une dynamique où l’économie respecte l’écologie. Les valeurs sous-jacentes à la production locale d’énergie sont ancrées dans les mots responsabilité, solidarité, confiance et partage. Les territoires s’inscrivent dans ces aspirations sociétales, ils transmettent l’image la plus proche et la plus forte d’un état définissant les possibilités énergétiques du futur. A la fois exemples et forces de proposition, les collectivités se présentent comme les acteurs clés de la production locale d’énergie. Leurs potentiels uniques permettra de maîtriser la stratégie et l’autonomie énergétique propres aux ressources de chaque territoire.

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L’électricité, le sujet d’actu en été ?

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Pour votre fournisseur d'électricité, choisissez en toute connaissance de cause

Le premier juin 2019, avec une hausse du tarif réglementé proche de 6 %, EDF tremblait-elle pour ses 25,3 millions de clients (à fin 2018) encore abonnés au tarif bleu ? La saison étant particulièrement propice au changement et le marché remplis de compétiteurs, ces 23,5 millions d’abonnés au bleu allaient-ils tous basculer sur les nouveaux entrants ? Chaque consommateur allait-il changer et choisir son fournisseur d’énergie ?

À la fin mai, donc quasiment au même moment, était publié un sondage (réalisé en mars) par l’institut CSA pour le comparateur d’offres LeLynx.fr qui annonçait que 56 % des personnes interrogées ne savaient pas que leur facture allait augmenter. Entre temps, les médias communiquèrent largement sur l’augmentation du prix de l’électricité à grands coups de baisse du pouvoir d’achat. Cependant, l’étude révélait aussi que nombreux seraient le consommateurs qui profiteraient de l’augmentation pour changer de fournisseurs.

Les paradoxes de l’électricité d’été

Premier paradoxe, ce n’est pas l’augmentation des tarifs qui favorise les résiliations d’abonnements par milliers, mais… les congés scolaires. En effet, l’été est le moment le plus intense de l’année pour… les déménageurs. Qui dit nouveau nid douillet, dit… nouveaux contrats (et résiliation des précédents).

Le second paradoxe. Toujours en juin 2019, les  médias nous rappelèrent que la chaleur estivale engendre des records de production énergétique. Par exemple, le jeudi 27 juin à 12H40 avec une consommation de 59.460 mégawatts, nous égalions presque le précédent « record » saisonnier du 22 juin 2017 (59.500 MW), chiffre RTE. La faute à qui ? Aux ventilateurs et autres climatiseurs. Plus il fait chaud, plus on refroidit notre intérieur en réchauffant l’extérieur…

Elle est verte mon électricité…

… et souvent moins chère ! Oui certains fournisseurs s’engagent à ce que votre consommation soit compensée par l’injection d’énergie d’origine renouvelable à volume identique. Faut-il se jeter sur ses offres ? Pas obligatoirement : on pourrait imaginer qu’en achetant son électricité à A, ce fournisseur de part ses engagements se force à verdir son réseau. Et bien non. En fait A, il va acheter des Garanties d’Origine (GO) à B. Le GO correspond à un MWh d’électricité d’origine renouvelable produit mensuellement dans la centrale d’électricité de B. Donc si B injecte 10MWh d’énergie renouvelable dans son réseau électrique, il peut vendre 10 GO au fournisseur A qui lui est installé ailleurs.

En conclusion

La plupart des acteurs énergétiques sont sur les rangs pour capter des nouveaux client, et l’été est particulièrement propice aux changements de fournisseurs. Engie, Total, EDF, mais aussi Casino tous alignés pour la course à la signature de contrats. Avec comme arguments le coût, les services ou encore une offre « verte ». Vous avez maintenant quelques cartes en main pour choisir le prestataire qui correspondra le plus à vos attentes.

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Le Vatican en route vers le tout électrique

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Dans leur résidence d’été, les papes Benoît XVI et son successeur François Ier, se déplacent aussi en papamobile. Il ne s’agit cependant pas du même modèle qui leur permet de traverser la foule lors des grands évènements publics, celui qui, depuis l’attentat dont Jean-Paul II a été la cible en 1981, est équipé d’une verrière pare-balle. Nous parlons là d’un exemplaire plus classique, où le souverain pontife peut s’installer dans de confortables sièges en cuir. Et bien devinez quoi : en 2012, c’est une voiture électrique française, la Renault Kangoo ZE, spécialement modifiée et aménagée dans des ateliers de la Mayenne, qui a été offerte au Pape par Carlos Ghosn.

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Depuis l’annonce hautement symbolique de la conversion à la mobilité électrique du chef de l’Eglise catholique, le Vatican a persisté dans la voie des énergies propres : des panneaux solaires sur les toits du micro-Etat, dont l’installation a débuté en 2008 et s’est poursuivie ensuite, fournissent aujourd’hui 20% de l’électricité consommée là-bas, ce qui en fait le pays qui produit le plus d’énergie renouvelable au monde par habitant. Vous penserez peut-être qu’il est plus facile d’atteindre de tels sommets lorsque le pays en question ne détend que sur un demi-kilomètre carré et qu’il ne recense que 804 habitants (ce qui en fait évidemment le plus petit de la planète), mais tout de même.

Le Vatican ne semble pas vouloir s’arrêter en si bonne voie puisqu’il vient de signer un contrat avec le fournisseur d’électricité italien Enel X pour l’installation d’une vingtaine de bornes de recharges pour véhicules électriques. Vingt bornes de recharges sur un espace de 0,44 kilomètres carré qui propulseront immédiatement le Vatican en tête des pays les mieux équipés pour la mobilité électrique. D’ailleurs, le gouvernement vient aussi d’annoncer la conversion de la flotte de véhicules des Postes Vaticanes à l’hybride et à l’électrique.

A ce rythme là, et même si rien n’a été annoncé, la prochaine étape se dessine : appliquer à tout le territoire national les règles en vigueur dans certains centre villes qui ont instauré le péage urbain pour restreindre leur accès aux véhicules polluants. Après tout, depuis 6 mois, la ville de Madrid vient de prendre une telle décision, pour une zone de 5 kilomètres carré. 10 fois plus grande que tout le Vatican.

Sachant cela, pour imaginer le micro-Etat comme devenant le premier au monde à devenir 100% mobilité électrique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement.

Photo : GaryCampbellHall/Flickr/CC

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