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Société - lois - politique

 »Investissement Socialement Responsable » : une appellation illégitime ?

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Dans le prolongement des rapports « Banques françaises, banques fossiles » et « Assurances

françaises : changements climatiques garantis », publiés respectivement en 2007 et 2008, l’ONG des Amis de la Terre (2) vient de publier une nouvelle étude « Investissement socialement responsable : l’heure du tri », s’intéressant cette fois-ci aux coulisses de l’Investissement Socialement Responsable ou IRS. Concrètement, ce système financier soumet la gestion d’actifs à des critères de sélection non plus uniquement financiers, mais également environnementaux et sociaux.  

Depuis quelques années, l’ISR suscite un engouement croissant un peu partout dans le monde. En France, les fonds ISR représentaient 50,7 milliards d’euros en 2009. Entre 2008 et 2009, le volume des encours ISR aurait augmenté de 70 %, représentant ainsi 1,9 % des actifs sous gestion en France. Mais, comme le soulignent les Amis de la Terre, les belles promesses vantées par ce système s’essoufflent vite.

De fait, l’ONG a analysé 89 fonds ayant bénéficié du label ISR de Novethic (1) en 2009. Parallèlement, elle a sélectionné 15 entreprises s’étant fait remarquer entre 2008 et 2010 pour leur comportement irresponsable, qu’il s’agisse de controverses environnementales, sociales, portant atteinte aux droits des peuples autochtones, à la souveraineté alimentaire etc. Elles englobent trois entreprises financières (AXA, BNP Paribas, Deutsche Bank), cinq énergéticiens (Total, BP, Royal Dutch Shell, Areva, GDF Suez) ainsi que Novartis et Bayer en santé, Nestlé en agro-alimentaire, BMW dans le secteur automobile, Andritz dans le domaine technologique, Rio Tinto pour le secteur minier et France Telecom en matière de télécommunications.

Au final, chaque entreprise sélectionnée apparaît entre 7 (Areva) et 56 fois (GDF Suez) parmi les 89 fonds ISR analysés. Parmi ces 89 fonds, 71 fonds comptent, en effet, dans leurs portefeuilles au moins une des 15 entreprises controversées. Sur l’ensemble, 10 fonds se distinguent particulièrement par la densité de présence des firmes multinationales incriminées, dont BNP Paribas Etheis (BNP Paribas Investment) et SG Actions Europe ISR (Société Générale Gestion). Il apparaît donc que « seule une infime minorité des fonds ISR pratiquent un investissement réellement responsable des points de vue environnementaux et sociaux ». L’appellation ISR s’avère donc non fondée pour une grande majorité des produits d’épargne vantés comme tels par les banques et les assurances.

Ces dysfonctionnements s’expliquent, en partie, par le fait qu’il n’existe pas de définition stricte  et légale de l’ISR. Celui-ci s’est, en effet, développé de façon désordonnée, au gré des initiatives propres aux différents gestionnaires d’actifs. En outre, un manque de transparence fait que les épargnants et les investisseurs ne peuvent choisir leurs placements en fonction de l’impact réel de leur investissement. Enfin, les défaillances des processus de sélection sont également pointées du doigt. Les visites de terrain étant exceptionnelles, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) reposent majoritairement sur l’étude des documents de communication des entreprises. Exemple éloquent, lorsque explose la plateforme de forage Deepwater Horizon le 20 avril 2010 au large du Golfe du Mexique, la firme pétrolière BP bénéfice des notations « une volonté de réduire son impact environnemental » et « une démarche active en gestion de la sécurité », qui lui permet d’apparaître dans une partie des fonds ISR.

Cécile Cassier
1- Novethic décerne chaque année un label ISR aux fonds disponibles aux particuliers et qui remplissent certaines conditions. Misant sur la transparence, il exige notamment que 90 % du portefeuille fasse l’objet d’une analyse environnementale, sociale et de gouvernance. En 2009, 92 fonds et 25 gestionnaires d’actifs ont reçu la labellisation de Novethic.

2- Parallèlement, les Amis de la Terre publient le guide éco-citoyen « Environnement : comment choisir mon épargne ? ». Celui-ci classe les produits d’épargne, du livret A à l’assurance-vie, en passant par le livret développement durable, selon leurs impacts et leurs risques sociaux et environnementaux.
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Emballage et étiquettes

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Le sujet de l’emballage en grande surface fait couler de plus en plus d’encres au fil des dernières années. Cela va logiquement de pair avec le fait que l’écologie n’est plus un sujet qu’il est possible d’ignorer. Une partie grandissante de la population régule avec plus ou moins de convictions ses tâches du quotidien pour adopter un mode de vie à la fois sain et plus respectueux de la planète. Une des problématiques les plus redondantes est alors : comment consommer en limitant le plus possible son impact sur l’environnement ? Les grandes surfaces étant casi incontournables pour les citoyens urbains, il est facile de se sentir impuissant par rapport à l’impact écologique de nos achats. emballages plastiques, provenance des produits, pratiques nocives pour l’environnement etc. Autant d’aspects qui rendent vos courses un vrai casse-tête si vous possédez la volonté de consommer « eco-friendly ».

Le problème du plastique :

C’est plutôt simple : le plastique est partout dans notre société. Que l’on achète des produits alimentaires, éléctro-menagers ou hi-tech les emballages et sur-emballages celluloïds entourent une quantité astronomique des marchandises présentent en rayon des magasins. Si il existe des initiatives comme les épiceries sans emballages ou l’achat se fait au poids, les habitudes des consommateurs peinent à changer et leur impact réel reste à prouver. Pour cause, le plastique est matériaux extrêmement polluant du début à la fin de sa chaîne de production. La simple fabrication du plastique nécessite comme on le sait l’usage de ressources naturelles non renouvelables comme le pétrole ou le charbon. Une quantité affolante de déchets plastiques se retrouvent par la suite dans les océans, catastrophe écologique telle qu’on appelle la surface de déchets marins en plastique le «  Septième Continent ».

Alors comment consommer en réduisant son impact sur l’environnement ?

L’application Yuka est un outil en vogue qui vous permet de scanner les étiquette adhésives des produits que vous trouvez en grande surface. Cela vous permet d’obtenir rapidement des informations sur la qualité nutritionnel et l’impact écologique de ce que vous achetez. Globalement il est important de porter une attention particulière à l’emballage de votre produit. Evitez à tout prix les suremballages qui finirons immédiatement à la poubelle pour mettre des années à se dégrader. Privilégiez alors les écolabels en vous assurant que le produit contient bien une étiquette écologique biodégradable, preuve que vous payez pour une marque soucieuse de l’environnement.

Alors si faire évoluer les mentalités n’est pas chose aisée, c’est en disant non aux pratiques non durables de l’industrie alimentaire qu’il est possible de la faire changer. Faire vos achats en réfléchissant à deux fois sur la provenance et le packaging des produits sont des gestes simples qui permettront à nos enfants de poser le pied sur une planète préservée.

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Société - lois - politique

Les banques en ligne, quel bilan écologique ?

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Les français, professionnels comme particuliers, sont de plus en plus nombreux à choisir une banque en ligne.

Cet engouement s’explique par les nombreux avantages qu’elles présentent : le client peut accéder 7 jours sur 7 à son compte, il peut également effectuer ses opérations bancaires en toute autonomie. Des outils lui permettent d’optimiser la gestion de son budget ou de son entreprise. Les frais bancaires et de tenue compte sont réduits, aspect fort avantageux pour les clients qui se plaignent régulièrement du caractère excessif de ces frais. Des conseillers sont disponibles par téléphone, mail et chat dans des plages horaires étendues ce qui répond mieux aux attentes des clients. Les entreprises sont également séduites par cette solution qui facilite le lien entre leur compte bancaire et leur comptabilité.

Le choix d’une banque en ligne se justifie donc par l’ensemble de ces aspects pratiques qui simplifient grandement la vie des usagers. Mais il s’inscrit également dans une démarche et un mode vie soucieux de l’environnement.

En effet, les services en ligne réduisent considérablement l’impact écologique des activités bancaires.

Les services bancaires dématérialisés ont donc un impact carbone moindre.

Tout d’abord l’usage du papier, grand consommateur de ressources naturelles, se trouve réduit grâce aux comptes en ligne qui stockent l’ensemble des documents utiles sur le compte des clients leur permettant d’y accéder à tout moment.

Ainsi, les services de banques en ligne mettent fin aux nombreux envois postaux de relevés bancaires ou d’avis d’opération. Outre, la réduction du volume de papier généré, ceux sont les transports polluants de courrier qui disparaissent.

Ensuite, les banques en ligne sont situées dans un local unique. La consommation en ressources non renouvelables nécessaires à la fourniture d’eau et d’électricité des agences se voit tout naturellement diminuée de façon significative.

De plus, les déplacements en agence qui provoquent des émissions de gaz à effet de serre deviennent inutiles, et plus particulièrement dans les zones éloignées des centres-villes.Le bilan écologique des banques en ligne est donc incontestablement plus satisfaisant que celui des banques qui fonctionnent avec un réseau d’agences.

Enfin, elles soutiennent de plus en plus l’innovation et plus particulièrement dans le domaine de la protection de l’environnement, sujet au centre des préoccupations aussi bien des particuliers que des professionnels et institutionnels.

 

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En Allemagne, un referendum citoyen pour sauver les abeilles

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Voilà qui devrait conforter une partie de nos compatriotes qui arborent leurs gilets jaunes chaque week-end depuis 14 semaines maintenant : en Allemagne, un référendum sera bientôt organisé pour la conversion de terres aux normes de l’agriculture biologique. Pourquoi les gilets jaunes y trouveront un motif de satisfaction ? Parce que le referendum dont il est question est d’initiative citoyenne, le fameux « RIC » dont on nous rebat les oreilles.

Une petite formation politique écolo de Bavière a simplement déposé une pétition pour demander que 20% des terres arables du Land respectent les normes biologiques d’ici 2025, un chiffre qui montera à 30% en 2030, et auquel s’ajoutent les 10% d’espaces verts publics qui subiront le même traitement et un plus strict contrôle des taux d’engrais et de pesticides dans les rivières. Le résultat fut inespéré, puisque pas moins de 1,75 millions de citoyens ont soutenu le texte, par ailleurs baptisé « Sauver les abeilles », dépassant largement le seuil du million de signataires susceptible de déclencher l’organisation, dans les six mois à venir, d’une consultation du corps électoral. Une dynamique citoyenne dans la droite lignée des dernières élections locales bavaroises d’octobre dernier, lorsque le parti des Verts est devenu avec 19% des voix la deuxième force politique de la puissante région.

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Si les électeurs bavarois vont dans le sens de la question posée au referendum, ils initieront peut-être un mouvement à l’échelle nationale pour permettre à l’Allemagne, 4ème consommateur mondiale de pesticides, d’enrayer le déclin qui apparaît inexorable de nombreux insectes, comme alertait une étude australienne la semaine dernière qui le comparait même au « plus massif épisode d’extinction depuis la disparition des dinosaures ».

Un adversaire coriace devrait cependant se trouver sur la route d’une Allemagne plus verte : Bayer, fleuron de l’agrochimie national, qui s’est récemment offert l’américain Monsanto pour 63 milliards d’euros. Le même Monsanto, qui tire une part massive de ses revenus du Round-Up, herbicide dérivé du glyphosate.

Alors, mieux vaut-il sauver la planète et penser à demain, ou ne pas bousculer une des plus grandes entreprises du monde pour ne pas chambouler l’économie d’aujourd’hui ? Vous avez quatre heures.

Photo : DannyPerezPhotography/Flickr/CC

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