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Guerre de l’ortie : interdiction de la bio et appel à Jacques Chirac

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L’interdiction de la vente, de l’utilisation et de la détention de produits phytopharmaceutiques ne bénéficiant pas d’une autorisation de mise sur le marché est hors-la-loi avec la loi d’orientation agricole parue au Journal officiel du 5 janvier 2006 (1). Concrètement, cela signifie que les agriculteurs bio et les nombreux jardiniers qui les utilisent tombent sous le coup de cette loi.

En effet, pour respecter le cahier des charges bio, interdisant tout recours aux produits chimiques de synthèse, le paysan bio est quasiment obligé d’utiliser des traitements non-homologués à base de produits naturels, aussi, au-delà de l’aspect environnemental, cette loi d’orientation agricole fait passer tout le secteur de l’agriculture biologique hors la loi. De même, un agriculteur conventionnel, qui souhaiterait évoluer vers un mode de production bio, se voit dans l’impossibilité de se former à l’utilisation et fabrication des traitements naturels… Impossible dès lors, pour lui, d’adopter le mode de production agricole qui est le plus sain pour les individus et l’environnement aujourd’hui.

Quoi que l’on puisse s’interroger sur la nécessité de tout contrôler…, il n’est pas forcément illogique de vouloir encadrer l’utilisation et la fabrication de ce type de produits, ne serait-ce que pour leur conserver leur qualité d’origine et éviter des erreurs de manipulation. Néanmoins, en imposant une homologation identique aux produits de traitements des végétaux, qu’ils soient d’origine chimique ou naturelle, la loi fait un amalgame. Alors que les premiers sont des biocides, des produits qui tuent à la vie, les seconds encouragent la vie ; il n’y a qu’à se rendre dans une exploitation bio pour s’en rendre compte… Par ailleurs, l’homologation telle qu’elle est proposée soulève plusieurs problèmes : le coût impossible à assumer pour des structures qui par définition sont de tailles réduites, ainsi que la notion de propriété pour les produits à homologuer… En effet, aujourd’hui qui peut s’attribuer la paternité de tel ou tel produit naturel, utilisé parfois depuis plusieurs siècles…

Au final, en ne donnant quasiment que la seule possibilité d’homologuer des produits phytosanitaires chimiques, l’homologation apparaît plus comme un droit à polluer que comme une garantie de sécurité sanitaire pour les individus et l’environnement.

En outre, en interdisant la notion de recommandation : ‘Toute publicité commerciale et toute recommandation pour les produits définis à l’article L. 253-1 ne peuvent porter que sur des produits bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché…’, Bernard Bertrand, porte parole de l’association des Amis de l’ortie, estime dans une interview (2) au portail Univers-nature.com que ‘… c’est la mémoire populaire qui est touchée’ et d’ajouter qu’en empêchant la transmission ‘… des savoirs qui font partie de notre mémoire à tous… c’est également le droit à la diffusion de l’information, pour le journaliste, qui est attaqué gravement.’

Dans la continuité de cedossier rendu public il y aura bientôt 2 semaines, face à l’ampleur des diverses réactions et témoignages de soutiens que les Amis de l’ortie ont reçu, l’association a décidé d’initier la mise en place d’un collectif ouvert à tous et dénommé « Candide », pour défendre ce dossier devant l’administration. D’autre part, dans une lettre ouverte (cf. ci-dessous) au Président de la République, Jacques Chirac, l’association demande au Chef de l’Etat ‘…qu’il prenne conscience des conséquences de cette loi d’orientation, à l’évidence contraire aux principes de la charte des droits de l’Homme, mais aussi à celle des citoyens dont il est le garant’.

1- Texte de loi d’orientation agricole n° 2006-11, du 5 janvier 2006 : extraits correspondants / texte complet en téléchargement.

2- Voir l’interview de Bernard Bertrand

3- Pour le collectif, contacter Michèle Lesage au 02 32 57 35 74 ou orfol@aol.com

Pascal Farcy
© photo : Editions de Terran

Voir les précisions des ministères de l’économie et de l’agriculture apportées depuis la parution de cet article.

L’association des Amis de l’ortie

Lettre ouverte au Président de la République

Le 12 septembre 2006

Le saviez-vous M. le Président ?

Depuis le 01 juillet 2006, toute la filière de l’agriculture biologique est illégale en France !

Plus encore, les jardiniers amateurs ne peuvent plus ni utiliser, ni détenir des produits qui ne seraient pas homologués par l’administration, homologation dont les règles sont fixées par les tenants de l’agro-industrie.

Et vous qui encouragez les agriculteurs à utiliser moins de pesticides, comment vont-ils faire pour ne plus polluer nos nappes phréatiques et notre assiette ?

On se le demande bien, car depuis la nouvelle loi d’orientation agricole du 05 janvier 2006, avec effet d’application au 01 07 06, qui modifie notre code rural, « sont interdites la mise sur le marché, l’utilisation et la détention par l’utilisateur final (le consommateur donc, ndla !) des produits phytopharmaceutiques, s’ils ne bénéficient pas d’une autorisation de mise sur le march酠». En clair, les agriculteurs biologiques ou les candidats à la conversion, utilisant majoritairement des produits naturels non homologués, sont privés d’outil de travail !

Attendez ce n’est pas tout, M. le Président, il y a mieux encore !

Figurez-vous que l’art. L. 253-7 de cette même loi précise que « toute publicité commerciale et toute recommandation » concernant les-dits produits non homologués sont également interdites.

Atteinte à la liberté de transmettre des savoirs traditionnels, à celle de l’information aussi, atteinte enfin au droit le plus élémentaire du citoyen, celui de travailler son jardin comme il l’entend…

Nous voyons déjà M. Dominique Bussereau s’offusquer, crier à l’interprétation hâtive de son texte ; nous le voyons déjà assurer qu’à aucun moment, il n’a eu l’intention de nuire à nos libertés fondamentales, encore moins d’aller à l’encontre de la charte des droits de l’homme, ni de celle du citoyen, dont vous êtes le garant, Monsieur le Président !

Nous voulons bien le croire, M. Bussereau est sincère…

Mais alors, comment expliquer l’intervention de deux fonctionnaires de l’état* chez un paysagiste, promoteur de techniques agricoles alternatives et novatrices et la saisie de cours, de documents pédagogiques, mais aussi la copie de brevets ? Sur quelles bases, ces fonctionnaires de l’état ont-ils agi, si ce n’est pas sous le couvert de ce texte législatif ?

Des cours et des documents pédagogiques ! Vous avez bien lu, M. le Président.

Et comment expliquer qu’une nouvelle intervention des fonctionnaires de la DGCCRF soit programmée mardi 19 septembre, justement chez l’Éditeur de ce même paysagiste, qui a le tort d’avoir co-signé un livre hautement subversif : Purin d’ortie & compagnie, aux éditions de Terran.

Le hasard M. le Président ! Nous n’en doutons pas un seul instant !

Comment M. le Président, vous ne croyez pas au hasard ? Vous parlez de censure, d’inquisition !

Oh non, n’exagérez pas, Purin d’ortie & cie, ce n’est pas le Goncourt tout de même, juste un petit livre jaune de recettes de grands pères, de votre grand-père peut-être !

Non, il ne faut pas être paranoïaque M. le Président.

Il n’empêche, votre attachement à la mémoire rurale et vos interrogations nous rassurent.

Nous sommes convaincus que vous saurez expliquer à votre Ministre de l’agriculture, qu’il y a peut-être mieux à faire, que de tuer dans l’œuf l’espoir que représente pour la survie de notre agriculture familiale, pour la santé de l’environnement et celle du consommateur, l’utilisation de produits naturels dont le seul défaut serait de ne pas correspondre aux critères de l’agrochimie !

Les milliers de petites gens indignées par ce texte maladroit, vous demandent solennellement M. le Président, de faire le nécessaire afin que cette loi soit amandée ou abrogée la liberté de cultiver la terre comme chacun l’entend soit préservée, mais aussi qu’aucune atteinte ne soit apportée, durant votre mandat, à notre mémoire collective rurale.

Pour l’association des Amis de l’ortie… son porte-parole, Bernard Bertrand, écrivain-paysan !

* Service de l’Inspection Nationale des Enquêtes de Concurrence, de Consommation et de Répression des Fraudes et le Service Régional de la Protection des Végétaux de l’Ain.

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Les bons outils font les bons… agriculteurs

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Pour le matériel agricole en général qu’il s’agisse d’une moissonneuse batteuse ou d’une tondeuse en passant par les outils, que l’on soit particulier ou professionnel, avons-nous besoin impérativement d’acheter du neuf ?

Faut-il forcément passer par la case Grande Surface de Jardinage/Bricolage pour acheter sa tondeuse ? Pourquoi ne pas privilégier un vieux tracteur à une neuve tondeuse autoportée ? De la même manière, le matériel agricole en général, coute cher, tracteur, benne agricole, moissonneuse batteuse, avec les années, ces engins offrent des technologies de plus en plus pointues, pour des prix de plus… mirobolants.

Cependant, depuis plusieurs années il existe un site spécialisé pour découvrir les annonces de tracteurs agricoles ? Il s’agit du site Agriaffaire, le lieu dédié à l’achat et à la vente de matériel agricole, viti-vinicole, forestier et de motoculture, qu’il s’agisse de matériel neuf ou d’occasion.

Fondé en 2000 par trois agriculteurs français, ce site est la plateforme d’annonces d’achat et de vente de matériel agricole d’occasion comme neuf. Offrant de multiples possibilités et méthodes d’achat et de vente, il met aussi à disposition des vendeurs et acheteurs, un Observatoire des prix pour permettre à chacun d’évaluer les fluctuations et les prix moyens des principaux matériels agricoles.

Outre l’observatoire, parmi les nombreuses bonnes idées  qui animent ce site, se trouve la rubrique dédiée aux épaves, une sorte de « casse » pour y chiner en ligne les pièces mécaniques,  comme vous pourrez le constater en cherchant à en savoir plus sur les modèles.

Près de 300.000 machines y sont commercialisées, cela va du matériel peu utilisé à des pièces de collection toujours en état de marche. De l’arracheuse de pomme de terre dernière génération en passant par le tracteur de 1958, vous y trouverez un vaste choix pour répondre à tous les besoins.

 

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De l’engrais dans mes toilettes

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Dans le monde de demain, l’eau deviendra (si elle ne l’est pas déjà) la plus importante des ressources. Réfléchir dès aujourd’hui à des solutions pour l’économiser apparaît comme une sage solution. Interdire de laver sa voiture ou de remplir sa piscine en période de canicule font déjà partie des solutions, mais il s’agit de mesures d’urgence, pas de prévention. D’après le centre d’information de l’eau, l’un des postes où les économies d’eau pourraient être les plus spectaculaires, ce sont les toilettes, qui engloutissent 20% de notre consommation quotidienne.

La solution des toilettes sèches existe, mais il faut bien reconnaître que nombre d’entre nous pouvons bloquer sur le principe (recouvrir ses déjections de sciure, les récupérer et les composter), y voyant un manque d’hygiène rédhibitoire. Des étudiants britanniques imaginaient eux économiser l’équivalent du volume de 26 piscines olympiques chaque année en encourageant simplement leurs camarades sur leur campus universitaire d’uriner dans leur douche le matin, sans passer par la case toilettes. Même problème, cela peut poser un problème d’hygiène à la majeure partie de la population. En revanche, la solution de récupérer l’urine des toilettes pour la transformer en engrais devrait être plus facilement acceptée. Après tout, c’est comme cela que nous produisons des engrais naturels depuis des siècles, grâce aux rejets des élevages agricoles.

Toopi Organics, une société française, travaille sur un procédé qui permettrait d’économiser de substantiels volume d’eau potable, dont 200 milliards de litres sont pollués chaque année en France dans nos toilettes. L’idée est simple et comprend 3 étapes :

  • récupérer l’urine, qui est naturellement riche en azote, phosphore et potassium (3 nutriments qui favorisent la croissance des plantes) pour le dépolluer d’abord en filtrant les résidus médicamenteux et hormonaux. Les festivals, les collectivités et les laboratoires d’analyse sont ciblés comme « sources » dans un premier temps.
  • enrichir l’urine nettoyé en micro-organismes pour améliorer son potentiel fertilisant pour les plantes.
  • distribuer cet engrais 100% biologique dans des coopératives agricoles ou auprès des fabricants d’engrais bio.

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Des tests sont actuellement en cours pour valider le procédé de Toopi Organics, et dès qu’ils se seront avérés concluants, le produit de leurs recherches devrait être disponible à la vente.

Vous ne regarderez plus jamais vos toilettes de la même façon…

Photo : www.toopi-organics.com

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Ensemble avec les labels MSC et ASC pour la Semaine de la Pêche Responsable

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A l’occasion de la deuxième édition de la semaine de la pêche responsable (19-25 février), différents protagonistes se mobilisent pour mieux sensibiliser le public à la nécessité de préserver les ressources aquatiques et les écosystèmes marins. Venez découvrir deux labels qui offrent la possibilité de faire le bon choix de produits pour préserver l’environnement.

Une semaine pour sensibiliser

Chaque année dans le monde, une personne consomme en moyenne 20 kg de poisson par an, soit près de deux fois plus qu’il y a 50 ans. En conséquence, 90 millions de tonnes de poisson sont capturées chaque année, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Les limites des ressources océaniques sont presque franchies et les mauvaises pratiques, la surpêche ou la pêche illégale vident nos océans. Dans son rapport 2017 sur les impacts environnementaux, le MSC précise que la démarche invitant les consommateurs à privilégier les produits de la mer labellisés durables incite les pêcheries à améliorer leurs pratiques pour répondre aux critères environnementaux du MSC.

C’est pourquoi La semaine de la pêche responsable donne l’occasion aux consommateurs de mieux comprendre les enjeux de la pêche durable et de l’aquaculture responsable. Mais aussi de mieux comprendre les solutions qui sont proposées. Retrouvez l’appel à action en suivant ce lien

 

Lors de vos achats, vous aussi, vous pouvez avoir un rôle actif.

Les lables MSC et ASC vous permettent d’identifier rapidement et facilement les produits qui sont respectueux des ressources marines et des écosystèmes. La prochaine fois que vous aurez envie de poisson, n’oubliez pas de chercher les deux logos bleu et vert dans les rayons :

Label MSC

 

Des entreprises qui encouragent la consommation responsable des produits de la mer

Supermarchés, marques, restaurants collectifs, fournisseurs… soutiennent eux aussi la Semaine de la pêche responsable avec le MSC et l’ASC. Ces acteurs participent également activement auprès des consommateurs, puisqu’ils représentent une quantité importante de prises de poissons capturés, et sont donc essentiels à la préservation de la biodiversité marine. Tout au long de la semaine, ces entreprises sensibilisent eux aussi à l’importance des labels MSC et ASC auprès du grand public. Demandez plus d’information à ce sujet dans votre magasin !

 

Pour plus d’informations sur la Semaine de la Pêche Responsable, rendez-vous sur le site internet du MSC

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