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Pollution - Déchêts

Fuite d’uranium : l’ASN relève des dysfonctionnements à la SOCATRI

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Depuis que la fuite d’effluents contenant de l’uranium, à l’usine SOCATRI (1) en début de semaine, a été rendue publique, de nombreuses informations contradictoires ont circulé. L’inspection menée hier par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) permet enfin d’éclaircir la situation.

Les quatre inspecteurs de l’ASN, accompagnés de deux experts de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), ont notamment constaté que :

– des cuves remplies d’effluents uranifères restent fuyardes ou sont démunies de bac rétention ;

– l’excavation des terres contaminées n’a été que partiellement réalisée ;

– la partie du canal Ouest, entre le point de rejet de l’installation et la rivière la Gaffière, est contaminée par des effluents uranifères ;

– les conditions d’exploitation lors de l’incident présentaient des irrégularités par rapport aux dispositions réglementaires applicables.

D’autre part, l’analyse de la chronologie des événements, de la communication et des premières actions entreprises par la SOCATRI, a vu les inspecteurs relever des lacunes en matière d’information des pouvoirs publics.

Aujourd’hui, il apparaît que l’incident a débuté aux environs de 23 heures, au cours de la vidange d’une cuve de stockage contenant de l’uranium naturel dilué, avec le constat de la présence de liquide uranifère dans le bac de rétention situé sous la cuve, mais alors en travaux. Au cours des heures suivantes, la surveillance mise en place a montré qu’une partie de ce liquide se répandait en dehors du bac de rétention dont l’étanchéité s’est révélée défectueuse. La présence d’uranium a alors été constatée dans une canalisation d’évacuation de SOCATRI. La Direction du site a mis en place son organisation d’urgence interne à 6 h 15, tandis que l’ASN n’était avertie de l’incident et des dispositions prises qu’à 7 h 15 et la préfecture de la Drôme à 7 h 30. Au final, ce ne sont pas 30 mais environ 20 m3 d’effluents uranifères qui se seraient infiltrés dans les sols et déversés dans la rivière La Gaffière, soit une quantité de 240 kg d’uranium, dont 75 auraient atteint la rivière.

En conséquence, au regard de ces nombreux dysfonctionnements et anomalies relevés sur le site, ce matin l’ASN a pris la décision d’imposer immédiatement à la SOCATRI la suspension de l’arrivée d’effluents dans la station de traitement à l’origine de la pollution et la mise en place de mesures de mise en sécurité. Soulignons toutefois que la suspension de l’activité de cette station ne devrait pas beaucoup gêner la filière d’AREVA, puisque l’incident s’est produit dans le cadre de l’arrêt de cette installation de stockage.

Parallèlement, l’exploitant se voit aussi obligé de mettre en place un plan de surveillance renforcée comprenant notamment des analyses dans les rivières et la nappe phréatique environnantes dont les résultats doivent être régulièrement transmis à l’ASN.


Une prochaine nouvelle inspection est d’ores et déjà programmée pour vérifier l’état de l’installation et l’application des mesures demandées. Enfin, notons que cette fuite a été classée en incident au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale de classement des événements nucléaires).

Pascal Farcy
1- La SOCATRI, filiale de EURODIF SA, fait parti du groupe nucléaire français AREVA. Située sur le site nucléaire du Tricastin, dans la Drôme, c’est une Installation d’assainissement et de récupération d’uranium.
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

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La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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