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Pollution - Déchêts

Emprunter les pistes cyclables pour mieux respirer en pédalant

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Si pédaler au gré des rues de la capitale est un sport à la portée de tous, il nous met également tous à la portée des pots d’échappement. Plébiscitée tant pour ses vertus pour la santé que pour son faible impact sur l’environnement, la pratique du vélo n’en rend pas moins ses adeptes plus vulnérables à la pollution de l’air au regard de l’effort qu’elle induit.

Souhaitant mesurer le degré réel de l’exposition d’un cycliste parisien à la pollution ambiante, l’association Airparif a initié en juin dernier une campagne de mesure, évaluant deux types de polluants, à savoir le dioxyde d’azote et les particules en suspension dans l’air. Grâce à un tricycle équipé de capteurs de pollution directement reliés au cycliste ainsi que d’une caméra informant sur le parcours suivi, des relevés ont été effectués au cours de l’été dernier, exception faite de la période comprise entre le 15 juillet et le 15 août où le trafic dans la capitale se trouve fortement diminué. Afin de tenir compte de la diversité des aménagements de voirie (pistes cyclables…) et de leur influence potentielle sur la qualité de l’air respiré par le cycliste, on a sélectionné quatre trajets distincts (1).

A la lumière des résultats obtenus, il est apparu que les niveaux de dioxyde d’azote et de particules ne coïncidaient pas nécessairement et ce, même s’ils étaient mesurés sur des portions de routes identiques. Ainsi, concernant le dioxyde d’azote, le niveau maximal s’observe lorsque le cycliste circule dans le flux de la circulation, au plus près du trafic routier. Relevé sur le tronçon des « Quais », il a atteint les 136 μg/m3. A l’inverse, ce sont les pistes cyclables qui ont enregistré les niveaux les plus faibles, compris entre 57 et 88 μg/m3.

Du point de vue des particules, la faveur va à la fois aux pistes cyclables et aux couloirs de bus ouverts aux vélos, ces aménagements correspondant aux niveaux les plus faibles relevés. Toutefois, là encore, l’immersion du cycliste dans le flux de la circulation l’expose aux niveaux de particules les plus élevés mesurés.

S’imposant d’elle-même, la conclusion de cette étude veut que, plus on s’éloigne du trafic routier, mieux on se préserve de la pollution. Ainsi, les pistes cyclables sont d’autant plus profitables aux disciples du guidon qu’elles s’implantent sur un vaste trottoir éloigné de la circulation ou qu’elles sont séparées du trafic par une voie de stationnement ou un muret. S’ils représentent un moindre mal du fait de leur largeur (environ 5 m), les couloirs de bus peuvent, néanmoins, enregistrer des pics de pollution, tout particulièrement à hauteur des feux tricolores lors du redémarrage des bus et des taxis. Enfin, le passage à proximité de bouches d’aération, de ventilation du métro ou de parkings, en contribuant à la remise en suspension des particules dans l’air, augmente l’exposition du cycliste.

Mais, cela ne doit pas servir d’excuse pour laisser le vélo sommeiller dans la remise. Comme le souligne Patrick Le May, médecin coordonnateur d’une étude similaire, « il y a plus de bienfaits à faire du vélo, même dans des conditions polluées, qu’à rester sédentaire ». D’autant que l’automobiliste n’est guère mieux loti, l’habitacle de sa voiture étant une protection bien illusoire face à la pollution. Menée en 2008 à Toulouse, une étude (2) comparant différents modes de transport sur un trajet d’une vingtaine de minutes, reliant les mêmes points de départ et d’arrivée, a révélé que les niveaux moyens de dioxyde d’azote auxquels s’exposait le cycliste étaient cinq fois moins importants que pour l’automobiliste. Le même rapport étant de l’ordre de deux fois moins en ce qui concerne les particules. Ne s’agissant que de moyennes, il est entendu que ces résultats restent tributaires du nombre de véhicules côtoyés et de la vitesse et des caractéristiques propres à chacun.

Cécile Cassier

1- Les quatre trajets sont :

« Rivoli » : l’axe allant de la Bastille à la Concorde (rue Saint-Antoine et Rivoli).

« Daumesnil » : une partie de l’avenue Daumesnil, en partant de la Bastille et en passant par la rue de Lyon

« Arsenal » : sur le boulevard de la Bastille et le boulevard Bourdon, en prenant par le quai de la Rapée

« Quai » : le long de la Seine, depuis la Place de la Concorde jusqu’au boulevard Henri IV

2- « A pied…à vélo… en métro… en bus… en voiture : quel air respirons-nous ? », étude de l’ORAMIP (Observatoire régional de la qualité de l’air en région Midi Pyrénéennes), septembre- octobre 2008.
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

pesticides warning

La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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