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Energie

Abandon de la taxe carbone, un peu de joie, beaucoup d’amertume

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La taxe carbone est morte, du moins dans sa version franco-française. Prévue dans le Pacte écologique de Nicolas Hulot et adoptée, entre autres, par les deux principaux candidats à l’élection présidentielle de 2007, elle devait entrer en vigueur au 1er juillet prochain. Néanmoins, ce matin, le Premier ministre, François Fillon, a annoncé son abandon. S’exprimant devant les députés UMP, qui l’avaient difficilement voté, il s’est prononcé en faveur d’une taxe carbone européenne (1).

Initialement imaginée applicable à tous les produits, en fonction de leur contenu ‘CO2’, issu notamment des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), la taxe carbone revue par le gouvernement semblait vouloir s’orienter vers une taxe appliquée uniquement aux énergies fossiles, sur une base de 17 € la tonne de CO2. En faisant payer la pollution et les émissions de CO2, l’objectif de cette taxe n’était pas de remplir les caisses de l’Etat, mais d’induire progressivement des changements dans notre approche à l’énergie, en particulier pour le chauffage et les transports. Décriée pour ne pas être suffisamment ambitieuse, injuste pour les petits revenus et les ruraux, ou encore comme une contrainte insupportable pour les industriels, cette taxe n’aura pas survécu aux résultats des élections régionales.

Cette annonce n’est évidemment pas passée inaperçue, et les réactions ont été vives tout au long de la journée, que cela soit par communiqués de presse ou déclarations. Si le MEDEF et les députés UMP affichent leurs satisfaction, Michel Rocard, président de la commission en charge des propositions sur cette taxe carbone, a déclaré sur Europe 1, ‘regretter vivement cette décision’, considérant que ‘C’est très dangereux de laisser croire aux gens qu’on peut attendre’et que le gouvernement n’était ‘pas très courageux’. Jean-Louis Borloo, l’actuel ministre de l’écologie, qui œuvre à la politique environnementale et énergétique de la France depuis 2007, ‘reste convaincu’ que la fiscalité écologique est ‘absolument indispensable pour accélérer la mutation écologique et économique de notre pays.’ Il considère que ‘la contribution carbone a été l’otage de débats qui ont dépassé largement le champ de l’écologie et qui ont conduit à une profonde incompréhension.’ S’il se dit, à titre personnel, déçu, mais souhaite continuer à se ‘battre pour cette grande idée’. Pour Yannick Jadot, Pascal Canfin et Jean Paul Besset, euro-députés Europe Ecologie, ‘Prisonnier des lobbies les plus productivistes’ et ‘d’une majorité qui n’a jamais caché son opposition au Grenelle de l’environnement’, Nicolas Sarkozy a ‘progressivement vidé la contribution climat énergie proposée de tous ses éléments d’efficacité énergétique et de justice sociale’. Aujourd’hui, ‘plutôt que de modifier son projet pour le rendre écologiquement efficace et socialement juste, il le jette aux oubliettes.’

Pour les associations, la fondation Nicolas Hulot estime cette annonce ‘incompréhensible’, considérant qu’elle ‘marque une vraie rupture dans l’ambition française en matière de protection de l’environnement’. Selon la fédération France Nature Environnement (FNE), en repoussant à ‘2013 une éventuelle entrée en vigueur’, le gouvernement donne ‘un très mauvais signal à la communauté internationale et aux Français’. Le réseau Action Climat souligne que les multiples outils fiscaux et financiers destinés à économiser l’énergie et à développer les renouvelables ne peuvent suffire parce qu’ils n’influencent que le choix des équipements et non pas l’utilisation qui en est faite. A ce titre, il demande ‘au gouvernement de revenir sur cette annonce’, considérant que la taxe carbone est ‘toujours un outil indispensable, qui doit être mis en œuvre de manière ambitieuse dans les plus brefs délais’. Serge Orru, du WWF-France, considère quant à lui que ‘La France doit assumer son leadership européen et maintenir son projet de taxe carbone afin de permettre l’émergence d’une taxe carbone minimum à l’échelle de l’Union. Ne pas le faire, c’est renier l’esprit du Grenelle et dévaloriser définitivement le leadership que la France essaye de porter sur le climat depuis sa présidence de l’Union’. Enfin, l’UFC-Que Choisir, qui se montrait sceptique quant à l’efficacité de la taxe carbone à faire évoluer les comportements, appelle ‘le gouvernement à mettre en place sans tarder une véritable fiscalité verte, socialement équitable et écologiquement efficace’, tout en rappelant que l’ensemble des pollueurs doit être impliqué et que ‘le consommateur ne doit pas être captif de la situation, il doit avoir une alternative crédible’.

Pascal Farcy
1- Une telle taxe au niveau européen est loin d’être acquise. Actuellement, seuls la Suède, le Danemark et l’Irlande en ont adoptée une.
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Les territoires sont les acteurs clés de la production locale d’énergie

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Avis sur maisons Pierre Des constructions modernes 2

L’avenir de la production d’énergie en France trouvera tout son potentiel dans les territoires qui la composent.

La production locale d’énergie répond à une volonté sociétale souhaitant renforcer la responsabilité des acteurs locaux. Ces derniers développent d’ores et déjà les expertises qui accompagneront la transition énergétique. Solaire, éolien ou encore biomasse sont des technologies qui ont été impulsées par les tissus territoriaux des régions et des intercommunalités.
La diversification nécessaire des sources d’énergie place les territoires au premier plan dans la maîtrise énergétique nationale. Les chiffres viennent confirmer cette tendance : les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 23% de l’énergie finale en France, l’objectif est de les porter à 32% en 2030.

Une expertise garantie par les territoires afin d’assurer la transition énergétique

En matière d’énergie, les ressources locales sont les plus adaptées pour répondre aux besoins d’un quartier, d’une ville et de communes satellites. Le secteur de la construction offre des exemples très concrets comme les bâtiments à énergie positive.
Dans ce sens, régions et intercommunalités construisent des partenariats avec des acteurs privés. Ces réseaux constituent les intelligences collectives qui travaillent à partir des spécificités de chaque territoire.​ La production locale d’énergie d’EDF​ participe pleinement à cette évolution. L’opérateur historique s’est placé au côté des régions depuis le début de cette prise de conscience écologique, proposant aux acteurs locaux une pluralité d’expertises afin de les accompagner dans la transition énergétique.

 Les acteurs locaux répondront aux enjeux de demain

Les territoires suivent une tendance éco-citoyenne oú le consommateur adopte une démarche responsable et informée. Dans cette perspective, les collectivités territoriales occupent une position stratégique, nourrissant le lien entre état et éco-citoyenneté. Elles sont essentielles pour mettre en avant une dynamique où l’économie respecte l’écologie. Les valeurs sous-jacentes à la production locale d’énergie sont ancrées dans les mots responsabilité, solidarité, confiance et partage. Les territoires s’inscrivent dans ces aspirations sociétales, ils transmettent l’image la plus proche et la plus forte d’un état définissant les possibilités énergétiques du futur. A la fois exemples et forces de proposition, les collectivités se présentent comme les acteurs clés de la production locale d’énergie. Leurs potentiels uniques permettra de maîtriser la stratégie et l’autonomie énergétique propres aux ressources de chaque territoire.

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L’électricité, le sujet d’actu en été ?

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Pour votre fournisseur d'électricité, choisissez en toute connaissance de cause

Le premier juin 2019, avec une hausse du tarif réglementé proche de 6 %, EDF tremblait-elle pour ses 25,3 millions de clients (à fin 2018) encore abonnés au tarif bleu ? La saison étant particulièrement propice au changement et le marché remplis de compétiteurs, ces 23,5 millions d’abonnés au bleu allaient-ils tous basculer sur les nouveaux entrants ? Chaque consommateur allait-il changer et choisir son fournisseur d’énergie ?

À la fin mai, donc quasiment au même moment, était publié un sondage (réalisé en mars) par l’institut CSA pour le comparateur d’offres LeLynx.fr qui annonçait que 56 % des personnes interrogées ne savaient pas que leur facture allait augmenter. Entre temps, les médias communiquèrent largement sur l’augmentation du prix de l’électricité à grands coups de baisse du pouvoir d’achat. Cependant, l’étude révélait aussi que nombreux seraient le consommateurs qui profiteraient de l’augmentation pour changer de fournisseurs.

Les paradoxes de l’électricité d’été

Premier paradoxe, ce n’est pas l’augmentation des tarifs qui favorise les résiliations d’abonnements par milliers, mais… les congés scolaires. En effet, l’été est le moment le plus intense de l’année pour… les déménageurs. Qui dit nouveau nid douillet, dit… nouveaux contrats (et résiliation des précédents).

Le second paradoxe. Toujours en juin 2019, les  médias nous rappelèrent que la chaleur estivale engendre des records de production énergétique. Par exemple, le jeudi 27 juin à 12H40 avec une consommation de 59.460 mégawatts, nous égalions presque le précédent « record » saisonnier du 22 juin 2017 (59.500 MW), chiffre RTE. La faute à qui ? Aux ventilateurs et autres climatiseurs. Plus il fait chaud, plus on refroidit notre intérieur en réchauffant l’extérieur…

Elle est verte mon électricité…

… et souvent moins chère ! Oui certains fournisseurs s’engagent à ce que votre consommation soit compensée par l’injection d’énergie d’origine renouvelable à volume identique. Faut-il se jeter sur ses offres ? Pas obligatoirement : on pourrait imaginer qu’en achetant son électricité à A, ce fournisseur de part ses engagements se force à verdir son réseau. Et bien non. En fait A, il va acheter des Garanties d’Origine (GO) à B. Le GO correspond à un MWh d’électricité d’origine renouvelable produit mensuellement dans la centrale d’électricité de B. Donc si B injecte 10MWh d’énergie renouvelable dans son réseau électrique, il peut vendre 10 GO au fournisseur A qui lui est installé ailleurs.

En conclusion

La plupart des acteurs énergétiques sont sur les rangs pour capter des nouveaux client, et l’été est particulièrement propice aux changements de fournisseurs. Engie, Total, EDF, mais aussi Casino tous alignés pour la course à la signature de contrats. Avec comme arguments le coût, les services ou encore une offre « verte ». Vous avez maintenant quelques cartes en main pour choisir le prestataire qui correspondra le plus à vos attentes.

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Le Vatican en route vers le tout électrique

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Dans leur résidence d’été, les papes Benoît XVI et son successeur François Ier, se déplacent aussi en papamobile. Il ne s’agit cependant pas du même modèle qui leur permet de traverser la foule lors des grands évènements publics, celui qui, depuis l’attentat dont Jean-Paul II a été la cible en 1981, est équipé d’une verrière pare-balle. Nous parlons là d’un exemplaire plus classique, où le souverain pontife peut s’installer dans de confortables sièges en cuir. Et bien devinez quoi : en 2012, c’est une voiture électrique française, la Renault Kangoo ZE, spécialement modifiée et aménagée dans des ateliers de la Mayenne, qui a été offerte au Pape par Carlos Ghosn.

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Depuis l’annonce hautement symbolique de la conversion à la mobilité électrique du chef de l’Eglise catholique, le Vatican a persisté dans la voie des énergies propres : des panneaux solaires sur les toits du micro-Etat, dont l’installation a débuté en 2008 et s’est poursuivie ensuite, fournissent aujourd’hui 20% de l’électricité consommée là-bas, ce qui en fait le pays qui produit le plus d’énergie renouvelable au monde par habitant. Vous penserez peut-être qu’il est plus facile d’atteindre de tels sommets lorsque le pays en question ne détend que sur un demi-kilomètre carré et qu’il ne recense que 804 habitants (ce qui en fait évidemment le plus petit de la planète), mais tout de même.

Le Vatican ne semble pas vouloir s’arrêter en si bonne voie puisqu’il vient de signer un contrat avec le fournisseur d’électricité italien Enel X pour l’installation d’une vingtaine de bornes de recharges pour véhicules électriques. Vingt bornes de recharges sur un espace de 0,44 kilomètres carré qui propulseront immédiatement le Vatican en tête des pays les mieux équipés pour la mobilité électrique. D’ailleurs, le gouvernement vient aussi d’annoncer la conversion de la flotte de véhicules des Postes Vaticanes à l’hybride et à l’électrique.

A ce rythme là, et même si rien n’a été annoncé, la prochaine étape se dessine : appliquer à tout le territoire national les règles en vigueur dans certains centre villes qui ont instauré le péage urbain pour restreindre leur accès aux véhicules polluants. Après tout, depuis 6 mois, la ville de Madrid vient de prendre une telle décision, pour une zone de 5 kilomètres carré. 10 fois plus grande que tout le Vatican.

Sachant cela, pour imaginer le micro-Etat comme devenant le premier au monde à devenir 100% mobilité électrique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement.

Photo : GaryCampbellHall/Flickr/CC

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