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« Plus des trois quarts des forêts mondiales ont été défrichés, fragmentés ou dégradés » annonce le World Ressources Institute (WRI).
Résultat du dernier exercice dune coalition internationale pour la conservation des forêts (1), réalisée par le WRI, lUniversité du Dakota du Sud et lUICN (2), une cartographie planétaire des forêts vient dêtre publiée. En simplifiant à lextrême, pour un effet visuel des plus spectaculaires, cette carte mondiale se décline sur une gamme de deux tons, le vert pour les paysages forestiers actuels et le brun pour représenter lespace forestier « historique ». Du vert foncé marquant les « forêts intactes » de la ceinture intertropicale et de lextrême nord, au beige des zones cultivées, lenjeu de cette cartographie est de montrer que la reconquête est possible, que les espaces défrichés durant 8 000 ans dhistoire planétaire, pourraient redevenir des forêts, « des bénéfices pour le climat et bien dautres grandissant avec les arbres ».
Sur cette carte mondiale, à si vaste échelle, lestimation des surfaces occupées historiquement par la forêt sest tout de même faite à grands ‘coups de louche’. Toutes les zones où le climat serait favorable à la forêt sont considérées comme des « forêts historiques ». A lexclusion des grands déserts et des secteurs daltitudes, la forêt était donc partout. De cette image, qui nous donne à voir un monde couvert darbres, les organisations responsables de ce travail espèrent faire un outil pour mobiliser lopinion et les décideurs vers des politiques de restauration forestière.

Après les cartes globales de la FAO, celles de lévaluation des écosystèmes pour le millénaire (Millenium Ecosystem Assessment), le WRI et ses partenaires insistent dans un discours globalisant, qui masque la diversité des situations et qui, jusquà présent, naura mené quà des interventions visant à plus de contrôle sur la gestion territoriale des pays en voie de développement. Autour des bénéfices et services tirés de la forêt, « séquestration du carbone, réduction des risques dinondation, conservation de la biodiversité, etc. », émerge une perception très idéalisée de ce milieu. La forêt est devenue un concept, sans géographie, ni histoire. Elle nest plus un lieu particulier, aux compétences particulières et habité par des sociétés particulières. Limage qui est véhiculée par de telles cartes est celle dun monde où les bergers qui voient le chêne vert gagner les anciens pâturages, où le pêcheur sénégalais qui savance dans les mangroves, où lingénieur de lONF qui gère les arbres de la forêt de Tronçais, où les Guaranis qui chassent entre les lianes, sannulent purement et simplement. Est-ce bien là le monde dans lequel nous vivons ? Le slogan qui accompagne cette nouvelle carte du lobbying planétaire pour la conservation, « les idées transforment les paysages » fait presque froid dans le dos.
Elisabeth Leciak
Carte © World Ressources Institute
1- The Global Partnership on Forest Landscape Restoration
2- Union Internationale pour la Conservation de la Nature
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Carte © World Ressources Institute
2- Union Internationale pour la Conservation de la Nature
Je trouve que la reproduction de cette carte est illisible. Dommage parce qu’on a du mal à évaluer les commentaires ensuite.
Pour bien lire les cartes de la déforestation, en Afrique notamment,je vous conseille l’excellent ouvrage de Rolland Ramade: « éléments d’écologie appliquée » qui montrait déja très bien(en 1974..) l’étendue du problème.
Ce livre a peut être été remis à jour(éditeur ediscience),à moins qu’il ne soit passé aux oubliettes ?
j’ai lu par ailleurs que de brillants stratèges (investis par nos parlements?) veulent chiffrer la biodiversité en valeur ajoutée dans nos économies de marchés:le sérieux de cette réflexion se mesurera certainement aux prix annoncés: Or ils ont déjà estimé qu’un hectare de n’importe qu’elle fôret vivante vaudrait dans les 900 euros…
Ce prix rassurera sans doute les acteurs de la filière bois internationale qui craignaient une multiplication de réserves botaniques préservées côtées sur les marchés de l’art, les prommoteurs inquiets de devoir payer plus cher le terrain boisé qu’ils vont devoir (malheureusement…) raser pour y batir leur superbe « résidence du bois »,ou les multinationales qui coupent et brulent un peu partout et sans permission les forets des autres au profit du marché du tabac et du steack haché réunis,ou de leurs cultures intensives brevetables mais non renouvelables.
En dehors du fait qu’on se demande pourquoi la valeur d’une fôret devrait être indexée sur des critères commerciaux en vigueur qui nient toute espèce de reconnaissance à une vision sacrée du patrimoine vivant,on voit bien là comment l’irresponsabilité politique du moment va encore conforter les systèmes officiels ou mafieux qui font le sale boulot en toute légitimité, puisque c’est socialement accepté par les riches aveugles que nous sommes de piller le reste du monde ,quand ce n’est pas son propre jardin qu’on a déjà assassiné.
Voici un lien sur la carte en + gros :
http://www.wri.org/map/worlds-forests-restoration-perspective




