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Le 9 décembre dernier, lorganisation des Amis de la Terre, le réseau CTPD (1) et la coalition Counterbalance (2) ont publié un rapport accablant relatif au projet de la mine de Mopani, en Zambie. Intitulé « Projet Mopani : l’Europe au cur d’un scandale minier », celui-ci met en lumière les intérêts des divers actionnaires, assouvis au détriment des populations locales et des préoccupations environnementales. Cette étude fait suite à deux missions effectuées en Zambie, respectivement en mars 2009 et août 2010.
En février 2005, la Banque Européenne dInvestissements (BEI) (3) investit 48 millions d’euros dans la mine de cuivre de Mopani, en Zambie. Privatisée, celle-ci est actuellement gérée par le consortium Mopani Copper Mine (MCM), dont l’actionnaire principal est l’entreprise suisse Glencore. Mais le bilan à tirer du projet minier savère déplorable. Outre que MCM ne contribue quasiment pas au budget de la Zambie, la mine de Mopani se révèle être un désastre social et environnemental. Les populations locales doivent faire face à une précarisation du travail et des agriculteurs sont expulsés de force. Au niveau environnemental, les eaux sont contaminées à l’acide sulfurique, lair est pollué par le dioxyde de soufre, et la production massive de déchets a « des conséquences sanitaires lourdes sur la santé des riverains ». A lépoque où les mines étaient gérées par la compagnie dexploitation ZCCM, lentreprise minière assurait tous les services publics dans les communautés voisines (hôpitaux, écoles, entretiens des infrastructures ). Après la privatisation, les entreprises privées délaissent la plupart de ces services sociaux, lesquels ne sont pas repris par lEtat.
Selon Savior Mwambwa, directeur de l’ONG zambienne CTPD, MCM profite du fait que le gouvernement zambien na pas les moyens de contrôler ses activités pour rester très opaque sur sa production. Le consortium prétend même ne pas faire de profits, ce qui lui permet dêtre exempt dimpôts. Nombreuses sont les compagnies minières à suivre cet exemple en Zambie. Ainsi, selon la Zambian Revenue Authority (ZRA), sur 12 compagnies minières, une seule paie limpôt sur les bénéfices. Les autres déclarent ne jamais avoir fait de bénéfices « au sens de la législation fiscale en vigueur » dans le pays.
Anne-Sophie Simpere, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, résume la situation en ces termes : « La BEI a utilisé des fonds européens pour le développement afin de soutenir des multinationales richissimes dont l’objectif prioritaire est la maximisation du profit ( ) ».
Depuis 2000, la BEI a signé pour 650 millions d’euros de prêts à des mines en Afrique. En
Zambie, plus de 80 % des financements de la BEI sont allés au secteur minier entre 2000 et 2007. Pourtant, malgré cette prétendue aide au développement, 68 % de la population zambienne vit sous le seuil de pauvreté. Aujourdhui, les Amis de la Terre demandent aux Etats européens, actionnaires de la BEI, d’adopter un moratoire sur les financements de la Banque dans le secteur minier.
1- Centre for Trade and Policy Development est un réseau de 12 ONG zambiennes travaillant sur le commerce et le développement
2- Conterbalance est une nouvelle coalition européenne dONGs travaillant dans les secteurs du développement et de lenvironnement qui vise à réformer la Banque européenne dinvestissement.
3- Créée par le Traité de Rome en 1958, la Banque Européenne dInvestissement (BEI) est une institution peu connue et qui reste discrète alors quelle gère en 2009 un portefeuille de prêt de 79 milliards deuros. Ses actionnaires sont les Etats membres de lUnion européenne, qui contribuent à son capital. Les orientations de la Banque sont décidées par les ministres des Finances européens. La France fait partie des quatre plus gros actionnaires de la BEI, avec le Royaume-Uni, lAllemagne et lItalie.
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le 15 décembre 2010 à 12:00
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Ecrivons à Christine Lagarde pour protester contre cette initiative de la BEI.
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