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Ci-contre – Ophrys dAymonin.
Fruit du travail conjoint du comité français de lUICN (1), du Muséum National dHistoire Naturelle (MNHN), de la fédération des conservatoires botaniques nationaux et de la société française dorchidophilie, vient de paraître un nouveau chapitre de la Liste rouge nationale (2) évaluant létat de conservation des espèces animales et végétales françaises. Consacré aux orchidées de France métropolitaine, il fait suite aux précédents opus respectivement dévolus aux reptiles, aux amphibiens, aux oiseaux nicheurs et aux mammifères de métropole.
Premier à sintéresser à la flore, ce chapitre augure dun sombre avenir pour les 162 espèces dorchidées qui jonchent le sol métropolitain. Sur les 160 espèces à léchelle nationale soumises à létude (3), 27 sont actuellement menacées de disparaître du territoire français. Parallèlement, 36 espèces dorchidées sont classées dans la catégorie « quasi-menacée », soit plus dune espèce sur cinq. Si rien nest entrepris pour améliorer leur situation, tout laisse à penser que leur état se dégradera rapidement.
Les causes de cette raréfaction de la diversité des espèces dorchidées en France sont nombreuses. Toutefois, la principale menace tient à la transformation des milieux naturels par les activités humaines. En illustre le cas de lOphrys dAymonin (Ophrys aymoninii), classée comme « vulnérable », victime de la fermeture des espaces naturels due aux plantations de conifères et à labandon de certaines pratiques agricoles. Autre exemple parlant, le Malaxis des marais (Hammarbya paludosa), jugé « En danger », pâtit pour sa part de lassèchement des zones humides et de leutrophisation (4) de son habitat naturel.
Mais de nombreuses autres pressions pèsent sur cette fleur et ses diverses déclinaisons. Variables selon le milieu dimplantation de chaque espèce, elles comprennent le drainage des marais et des prairies humides, labandon de pratiques agricoles ancestrales comme le fauchage, les prélèvements via les cueillettes illégales ou encore le piétinement par les troupeaux dovins et de caprins.
Espérons que les prochains chapitres à venir se révéleront moins pessimistes. En effet, seront prochainement passés au crible les poissons deau douce, les oiseaux hivernants et migrateurs ainsi que les crustacés deau douce ayant élu domicile en France.
Photo © Philippe Feldmann / SFO
1- Union Internationale pour la Conservation de la Nature
2- Lancé en 2007, le projet de Liste rouge nationale se base sur le principe de la liste dressée par lUICN dont elle reprend les critères de référence. Il vise à supplanter les deux livres rouges français de la faune et de la flore datant de près de 15 ans, devenus aujourdhui obsolètes.
3- Deux espèces dorchidées, lOphrys dAnne (Ophrys annae) et lOphrys de Ficalhoa (Ophrys ficalhoana), nont pas été incluses à létude en raison de leur présence marginale en métropole, en comparaison de leur aire de répartition mondiale.
4- Le phénomène deutrophisation renvoie à l’asphyxie d’un milieu aquatique par une prolifération de végétaux due à un apport excessif de substances nutritives.
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On peut aussi regretter que rien n’est fait pour réimplanter la plupart des espèces en danger, et pas seulement pour les Orchidées. Or, il y a de nombreux particuliers qui seraient prêt à accueillir sur leur terrain de pareilles tentatives. La culture in vitro permet maintenant de multiplier les plants à peu de frais. Un rocaille calcaire qui ne subira plus les agressions liées à une activité agricole voisine est par exemple un candidat idéal mais si l’on attends que la Nature reprenne ses droits, peut-être que dans un siècle une Orchidée reviendra, mais pas celle dont les dernières stations auront disparues trente ans plus tôt…
Soyons honnêtes: il faut préciser que la famille des orchidées est une famille en pleine diversification actuelle, et qu’on y a décrit un très grand nombre « d’espèces », parfois réduites à des populations très localisées. D’où bien sûr le nombre particulièrement élevé de ces « espèces » menacées… Il est probable que les mêmes menaces pèsent sur les orchidées que sur n’importe quelle autre famille de plantes. Mais le mot reste magique, bien sûr… Toujours la com!




