
Recevez chaque semaine l'ACTUALITE d'Univers Nature par email |
180 289 abonnés des Actualités depuis 1999 un STOP PUB numérique offert 5 journalistes |
> Voir tous les chiffres clés
- Comment trouver une mutuelle adaptée à la ...
- Apprendre l’anglais en ligne
- Couper l’eau pendant le savonnage !
- Chaudière à basse température ...
- L’hiver, faut-il hiberner ou préparer le ...
Follow @twitterapi

Le 30 décembre dernier, en Inde du Sud, plus de 15 000 personnes ont manifesté leur opposition à la création dune réserve de tigres dans le parc de Mudumalai. Un nouveau cas de conflit qui montre que, malgré les discours à leau de rose des institutions de conservation, concilier protection des espèces et droits des peuples autochtones reste un problème épineux.
Le parc de Mudumalai, dans létat du Tamil Nadu, fut créé en 1940. Originellement de 60 km², il couvre actuellement 321 km². La totalité de cette superficie a été déclarée comme « habitat critique du tigre » et la création dune zone tampon dun rayon de 5 km autour de la zone a été proposée par le Département des Forêts. Cest en 2006 que le gouvernement indien amendait la loi de protection de la faune sauvage pour y inclure la catégorie « Réserve de tigres ». Ces réserves, conçues comme la plupart des aires protégées, comprennent un noyau, dit « habitat critique du tigre » et une zone périphérique, la zone tampon. La partie centrale doit demeurer « inviolée », en dautres termes, exempte de toutes activités humaines. Dans le texte de loi, une telle inscription doit obligatoirement faire lobjet dune consultation publique, obtenir laccord des tribus résidentes et des peuples forestiers de la zone et des avis dexperts documentés. Dans la zone tampon, vivre et travailler est encore possible, mais avec des restrictions que le gouvernement a toute amplitude dimposer.
Pour les autorités locales, les habitants et de nombreux collectifs dusagers, linscription de Mudumalai en réserve de tigres est totalement illégale. Selon les déclarations du Peoples Livelihood Rights Protection Movement, la notification en réserve de tigres sest faite sans le consentement des Gram Sabhas, les assemblées villageoises, sans aucune consultation publique et en labsence totale de recherche scientifique.
Face à cette vive opposition, les déclarations publiques du gouvernement se veulent rassurantes, quoique complètement démagogiques. Le gouvernement accuse les braconniers et les contrebandiers dexploiter la crédulité des villageois pauvres et précise que dans la zone centrale, un dédommagement de 1 million de roupies (15 200 ) a été accordé à près de 350 familles délogées (ce qui revient à 43 /familles pour quitter sa terre
). Il affirme également que les gens vivant en zone périphérique ne seront pas délogés mais pourront grandement bénéficier du projet. Une fois encore, on cherche à faire passer la pilule avec lécotourisme, une activité pour le moins anecdotique mais toujours mise en avant comme capable de fournir des revenus compensatoires à ces familles dont le mode dexistence et les perspectives de développement se trouvent totalement bouleversés.
Peu convaincus, les opposants revendiquent les droits des autorités traditionnelles à gérer elles-mêmes la terre et les ressources forestières, des droits accordés par le Forest Right Act depuis 2006. En effet, fort des précédents, les populations locales ne peuvent plus se résigner à accepter lautorité de lEtat en la matière. Car le conflit ne date pas dhier. En 1969, 32 000 ha de terres furent saisis par le gouvernement du Tamil Nadu, déniant tout droit aux personnes vivant sur ces terrains dy développer les infrastructures nécessaires à leur besoin, comme la construction dhabitats, décoles ou dhôpitaux, lapprovisionnement en eau potable ou en électricité. Plus de la moitié de cette surface a été placée sous le contrôle du Département des Forêts, laissant libre cours à toute une série dactes frauduleux et dabus de pouvoir. Destruction des champs, extorsion de fonds, arrestations, les premières évictions ont débuté en 1978, systématiquement accompagnées de brutalité, menant jusquen 1981 à de violentes oppositions et à ce quun cultivateur, nommé Louis, simmole lui-même en signe de protestation.
Les manifestations de mardi dernier sont la résonance de cette situation historique dramatique, où la corruption sest fait un matelas douillet dans le lit de la protection de la nature. En mars 2008, une précédente marche de protestation à Masinagudi condamnait les projets du ministère de lenvironnement, accusant également des ONG internationales comme le Bombay Natural History Society et le WWF de participer à cette usurpation de droits. Pour les Adivasis, la tribu autochtone, ce ne sont pas leurs activités de subsistance qui menacent la biodiversité mais les malversations de quelques puissants, notamment dans lexploitation du bois, de connivence avec les autorités forestières.
Il ne reste que 37 tigres à Mudumalai. De quoi largement justifier que des moyens soient alloués, certes, mais qui, mieux que les populations avec qui ils cohabitent, seraient à même de gérer leur protection ? Si légalement, ce dernier point est admis, il semblerait que sur le terrain la situation reste des plus confuses.
>> Réagissez sur cet article avec votre compte Facebook

le 05 janvier 2009 à 12:00
3131 articles publiés sur Univers-Nature, depuis 1999
-
Les derniers articles de l'auteur :
- Isolant : quand le carton détrône le papier …
- Les chemins ruraux sauvés par les sénateurs
- Energie solaire : la révolution Rawlemon
personellement je n’aimerais pas côtoyer un tigre et pourquoi créer une réserve s’il n’y en a plus c’est qu’il ne doit plus y en avoir; et puis, à quoi sert un tigre sinon qu’à dévorer le vivant et toujours les plus inoffensifs ! j’ai de la compassion pour toutes les bêtes mais une espèce qui n’existe plus, je me dis qu’au moins elle ne souffrira plus de la connerie égoïste de l’humain!
Bien sûr, éradiquons les tigres qui ne servent à rien qu’à dévorer le vivant, comme les ours, les loups, les aigles, les dauphins, les baleines, etc…Vivement qu’il ne reste sur cette terre que des hommes, des animaux domestiques et des cultures. Après tout, à quoi ça sert la nature?
Les tigres ?
Combien de divisions ?
Je viens d’en lire un bel exemple !
Quelle réaction basique que celle de Jackie. En fait c’est l’homme qu’il faudraia éradiquer puisqu’il est à l’origine première de tous les troubles dont souffre actuellement la Nature.
Pourquoi Cartu est pour l’éradication des tigres !!!
C’est toujours la même chose, il y a des profiteurs de la situation partout, car je pense que l’on pourrait trouver un accord en dédommageant d’avantage les habitants, car si le site des forêts en fait un parc à visiter il rentrera dans son argent !
Sauvegarder des espèces en danger oui, déplacer des villages entiers pour cela non. C’est presque du terrorisme ! Si nous commencions à protéger réellement les espaces sauvages ou qui tendent à recouvrir de la naturalité? Il y en a partout en france, par fragments, pouvant être connectés par une trame verte! C’est l’idée du ministère de l’écologie actuellement, mais avec une ambition que je trouve frileuse, entre autres car peu écoutée. Un autre exemple de réserve de tigres avec ses soucis et ses avancées/ à l’écotourisme dans la région : http://www.routes-solidaires.com section inde-periyar
C’est toujours le problème, avec l’humain. Il s’imagine sorti de la cuisse de Jupiter, sans passer par la case animale. Alors, il pense qu’éradiquer tout ce qui le gène va lui faciliter la vie. Or, on s’en aperçoit, lorsque l’humain ne vit qu’avec ses congénères, sans interaction avec le reste du milieu vivant, il s’étiole, physiquement et intellectuellement. Son animalité reprend le dessus et cause chez ses semblables de graves dégâts. Les prisons sont de parfaits exemples de cet état de fait.
Il faudra que nous arrivions à admettre que nous sommes parents de tout ce qui constitue la biosphère, ayant vu le jour au sein de celle-ci.
Il le faudra avant que nous commis l’irréparable, c’est à dire l’éradication de toutes les autres formes de vie que la nôtre, par tous les moyens que nous avons à notre disposition. D’ailleurs, si vous voulez participer à cette renaissance du vivant, protégez tous les endroits encore sauvages ou qui sont en voie de le redevenir, car ce sont ces lieux que choisissent les bêtes pour se reproduire, dans le calme et sans lumières parasites.




