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Pour la première fois aux USA, le gouvernement et douze organisations uvrant pour la protection des oiseaux ont dressé un bilan national sur lavifaune (1). Issu dun suivi ornithologique sur les quarante dernières années, le rapport 2009 montre un déclin global avec près dun tiers des espèces menacées ou objets dinquiétude. Sur les 800 espèces doiseaux qui fréquentent le territoire américain, 67 dentre elles sont inscrites sur les listes fédérales despèces en danger et on estime à ce jour quune dizaine despèces sont probablement éteintes.
Daprès le rapport, un américain sur quatre est un « bird watcher », et lengouement pour la nature, habilement administré, génère dans ce pays près de 122 milliards de dollars chaque année, autant que le e-commerce. Néanmoins, cette passion des étatsuniens pour lornithologie ne réduit pas les menaces qui pèsent sur la faune sauvage. A lheure du bilan, la jeune nation américaine qui, en deux siècles, a vu sa population humaine passer de 8 millions dhabitants à 300 millions, constate avoir perdu plus de la moitié de ses zones humides, quil ne reste que 2 % des prairies qui sétendaient à perte de vue au 19ème siècle et que toutes les forêts primaires se trouvant à lEst des Rocheuses ont disparu. Pour les oiseaux, selon les habitats considérés, les chiffres diffèrent néanmoins et si la situation est tout à fait dramatique dans les déserts et les prairies où, respectivement 75 % et 55 % de lavifaune déclinent, on remarque des améliorations pour les zones humides depuis les 25 dernières années.

Les zones côtières et marines affectées
Victimes de la pollution, de la surpêche, du changement climatique et de la dégradation des sites de nidification, les espèces océaniques sont, pour 39 % dentre elles, en diminution. Plus de la moitié des limicoles fréquentant les côtes américaines ont vu leur nombre se réduire, comme par exemple le Bécasseau maubèche dont les populations ont connu une chute fulgurante de 82 %. Les pluviers et les sternes, sensibles aux perturbations causées par la fréquentation humaine et la présence danimaux domestiques, sont également concernés. Par exemple, avec aujourdhui une population de 6 000 individus, le Pluvier de Wilson a perdu 78 % de ses effectifs depuis les années 70. Effectivement, les dérangements peuvent être importants si on considère quaux Etats-Unis près de 180 millions de personnes fréquentent le littoral chaque année pour les activités de loisirs. La détérioration des sites maritimes est exemplaire à Hawaï, un des cas les plus alarmants du pays. Lîle abrite un tiers des espèces listées et 71 espèces ont disparu depuis sa colonisation.
Le rêve américain qui ne profite pas aux oiseaux
Cela dit, ce nest très certainement pas le tourisme qui représente la plus grande menace. Au titre des causes de ce déclin global de lavifaune, les auteurs du rapport ne hiérarchisent pas mais citent évidemment le développement urbain et industriel, les infrastructures pour la production dénergie, lagriculture et le changement climatique.
Devant lurbanisation, hormis bien sûr la destruction des habitats qui lui est concomitante, le rapport fait état de plus dun milliard doiseaux qui meurent chaque année par suite de collisions contre les obstacles artificiels, fenêtres dimmeubles, tours de transmissions, lignes électriques et turbines éoliennes. La production énergétique et minière est alors ciblée directement comme étant un risque majeur, un constat finalement assez rare dans les documents officiels. Les infrastructures de lénergie, champs de pétrole et de gaz, fermes éoliennes et champs pour la géothermie réduisent et fragmentent les habitats naturels mais les effets sont également directs alors que par exemple, le grand tétras évite systématiquement de nicher près des installations où le bruit peut être un important facteur de nuisances.
Après le pétrole, les oiseaux paient aussi le tribut dune autre des grandeurs américaines : lagriculture intensive et la pollution qui laccompagne. Chaque année, les USA utilisent près de 2,3 millions de tonnes de pesticides, ce qui implique, selon les ornithologues, la mort par empoisonnement de plus de 400 000 oiseaux.
Devant de tels résultats diffusés par le Secrétariat de lIntérieur, les principales organisations ornithologiques, comme The American Bird Conservancy ou The National Audubon Society, invitent vivement à renforcer les mesures de conservation. Des mesures qui ne devront bien sûr pas se limiter aux USA, car ce bilan, assez déplorable, reste dans la lignée dune situation mondiale qui ne lest pas moins. Pour les oiseaux, daprès lUICN, à léchelle globale, 12% des espèces sont menacées de disparition.
1- The State of the Birds
Graphique daprès North American Bird Conservation Initiative, U.S. Committee, 2009. The State of the Birds, United States of America, 2009. U.S. Department of Interior: Washington, DC.
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