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Selon l’estimation réalisée le 3 avril 1998 par le Comité de la prévention et de la précaution, organisme officiel dépendant du Ministère de l’Environnement, la dioxine tuerait entre 1800 et 5200 français chaque année par cancer. Ces chiffres ne prennent pas en compte les autres maladies et morts induites par les dioxines. En effet, ces substances toxiques perturbent le système hormonal avec diverses conséquences sur la santé : malformations à la naissance, modification des défenses immunitaires, baisse de la fertilité…
En outre, une des caractéristiques principales des dioxines est leur toxicité à des doses infimes, le Secrétariat d’Etat à la Santé fixant d’ailleurs comme seuil à ne pas dépasser 1 pg (picogramme) soit un millionième de millionième de gramme par kg de poids corporel par jour, soit pour une personne de 60 kg une dose de 60pg maxi par jour.
Le ministère de l’Agriculture a trouvé l’année dernière des poissons contaminés à la dioxine dans l’est de la France. Les chiffres prouvent que le poisson d’élevage ainsi que le poisson en eau libre sont fortement contaminés par les dioxines. Le Ministère de l’agriculture a alors jugé cette contamination, selon ses propres termes, comme étant « normale ». Néanmoins, le problème tient au fait que ces résultats « normaux » selon le Ministère contribuent à soumettre les consommateurs à des doses de dioxines dépassant le double de la dose journalière admissible (DJA) fixée par le Secrétariat d’Etat à la Santé…
Voici un exemple concret, celui d’une truite sauvage contaminée, pêchée dans une rivière des Vosges. Selon le Secrétariat d’Etat à la Santé un enfant d’une trentaine de kilo ne doit pas dépasser le seuil de 30 pg de dioxines par jour, seulement, en mangeant une portion de 100 g de ce poisson, l’enfant va être soumis à 53 pg de dioxines, car selon le Ministère de l’agriculture, ce poisson contient 0,53 pg de dioxines par gramme de poids frais. A lui seul, ce morceau de poisson expose donc l’enfant à pratiquement le double de la norme autorisée.
D’autres aliments, essentiellement ceux qui contiennent des graisses animales, apportent encore plus de dioxines. Ainsi, une évaluation réalisée par le Centre national d’information indépendante sur les déchets (CNIID) à partir des habitudes alimentaires des français montre qu’une alimentation moyenne entraîne un dépassement de la Dose journalière admissible (DJA) pour l’ensemble de la population (voir les graphiques). Cela est particulièrement inquiétant pour les enfants qui dépassent systématiquement le double de la norme française et 200 fois la norme américaine de 0,01 pg/kg de poids corporel/jour.
Si certains professionnels de l’agro-alimentaire, tels que la Société des poulets Duc, ont décidé de prendre des mesures préventives et demandent à leurs fournisseurs de prouver que leur production se trouve à une distance minimale de tout incinérateur de déchets, l’une des principales sources de contamination par les dioxines, d’autres, au contraire sont favorable à un assouplissement de la règlementation actuelle.
Pour Pierre-Emmanuel Neurohr, Directeur du CNIID, « Le CNIID demande à Dominique Voynet d’instaurer immédiatement un moratoire sur la construction de tout nouvel incinérateur de déchets et d’appliquer le principe de précaution le plus élémentaire en alignant la dose journalière admissible française sur celle des Etats-Unis, 100 fois moins laxiste. » En collaboration avec son avocat, l’association envisage également des actions légales pour mise en danger de la personne humaine.
Les deux graphiques ci-dessous représentent l’ingestion journalière d’un enfant et d’un adulte, étalée sur une semaine, et estimée à partir des habitudes alimentaires des français (source : INSEE) et des chiffres de contamination de la nourriture par les dioxines (source : Ministère de l’agriculture). La courbe du haut représente l’exposition maximale de la population générale, celle du bas l’exposition minimale. Le problème est patent pour les enfants qui sont en moyenne au double de la norme française et à 200 fois la norme américaine. Certaines parties de la population française peuvent être soit moins exposées (végétariens par exemple) ou au contraire sur-exposées, comme les gros mangeurs de produits laitiers ou de poisson.
Source : CNIID
Source : CNIID
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le 21 mars 2000 à 12:00
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