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Le préfet des Alpes-Maritimes, Jean-René Garnier, vient d’ordonner le tir d’un loup dans le Mercantour (vallée de la Vésubie). Des gardes de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) sont arrivés dès jeudi 7 décembre au matin pour prêter main forte à leurs collègues des Alpes-Maritimes. Equipés avec des armes à infra-rouge et accompagnés de chiens, ils ont immédiatement pris position à Venanson. Afin d’attirer des loups, des brebis mortes ou isolées ont été installées.
La raison invoqué pour justifier ce déploiement de force est qu’il est reproché au loup d’avoir tué des brebis présentes en altitude, dans un troupeau non gardé.
S’il peut apparaître compréhensible d’éliminer un animal qui pose réellement problème par son comportement vis à vis des troupeaux, cela ne peut se concevoir qu’en accord avec les textes internationaux que la France a ratifiés, ce n’est donc qu’en cas d’échec des moyens de prévention et à la condition que cela ne nuise pas à la survie de l’espèce, que l’élimination peut être décidée. Or ici ce n’est pas le cas, selon la Mission Loup de FNE (France Nature Environnement) le troupeau n’est ni gardé quotidiennement par un berger, ni parqué la nuit. En outre, lors des attaques de fin novembre, les brebis attaquées séjournaient dans 30 à 40 cm de neige, sans clôture de protection, ni chien, ni berger. Elles étaient donc livrées à elles-même. Si pour des ongulés sauvages comme le chamois ou le bouquetin cette situation n’est pas préjudiciable, il en va autrement pour des animaux domestiques tels que des brebis. En outre, la décision prise ne relève pas d’un décret préfectoral, il s’agit donc d’une procédure illégale.
Tout comme Florence Englebert de la Mission Loup, on peut s’interroger sur l’importance d’un tel déploiement de force (au frais des contribuables) et la présence de chiens laisse à penser qu’une battue n’est pas impossible. En effet, il apparaît probable, que même si l’on fait tout pour les attirer, les loups, animaux plutôt discrets, ne seront pas au rendez-vous des gardes de l’ONCFS, néanmoins, s’ils se montraient, on peut légitimement craindre le pire, car il serait étonnant dans ce cas qu’il n’y ait qu’un seul animal d’abattu…
Au niveau humain, cette décision ne reconnait pas l’efficacité des moyens de prévention, encore prouvée, cette saison, par la baisse de la prédation du loup sur les troupeaux domestiques (notamment grâce à l’augmentation du nombre de troupeaux gardés) et fait fi du travail et des efforts consentis par tous les éleveurs et bergers qui font leur métier correctement.
Dans ces conditions, détruire un loup ne servira à rien et n’évitera pas que ce troupeau ou d’autres, livrés à eux même, subissent des attaques de prédateurs (loups ou chiens). D’autant plus que, comme chaque hiver dans le massif du Mercantour, plusieurs troupeaux vont encore devoir affronter des conditions météorologiques défavorables qui devraient inciter tout éleveur digne de ce nom à rentrer ses bêtes en bergerie (chaque hiver des troupeaux bloqués doivent être secourus, dans les cas extrêmes l’administration locale a même recours à l’héliportage, le tout au frais du contribuable).
En réaction à ces évènements, FNE demande au ministère de l’Environnement de tout mettre en œuvre pour faire interrompre immédiatement le processus de tir et appelle au soutien de tous pour que la raison s’impose et qu’aucun loup ne soit abattu.
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le 15 décembre 2000 à 12:00
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