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On aurait pu penser que la série dincidents qui a touché le site nucléaire du Tricastin, dans la Drôme, était close, mais il nen est rien. Cest au cours dune opération périodique de renouvellement du combustible nucléaire quun nouvel incident a eu lieu le 8 septembre dernier. Proposé initialement au niveau 1 sur léchelle INES (1), soit léchelon le plus faible, lincident s’est produit lors de louverture du cur du réacteur à eau pressurisée ‘Tricastin 2′, pour y renouveler le combustible qui se présente sous la forme de 157 assemblages comportant chacun 264 crayons de combustible.
Au cours de lopération, alors que le couvercle de la cuve du réacteur et les structures internes supérieures de maintien sont retirés pour remplacer le combustible (2), 2 assemblages sont restés accrochés à ces structures au cours de lenlèvement (cf. illustration). En conséquence, lopération a été immédiatement stoppée, les 2 assemblages restant suspendus sous leau dans la cuve, tandis que lexploitant faisait procéder à lévacuation du bâtiment réacteur et à son isolement.

Schéma de l’incident survenu sur le réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire du Tricastin
Aujourdhui, alors que lincident est toujours en cours, lASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) évalue la solution technique proposée par EDF pour récupérer les deux assemblages combustibles, avant de donner son aval à lopération. Si pour le moment il ny a pas eu de conséquences tant pour le personnel de la centrale que pour lenvironnement, dans la situation actuelle ‘une éventuelle chute des deux assemblages pourrait avoir deux conséquences : un risque de criticité, à savoir le déclenchement dune réaction en chaîne incontrôlée, et un risque de relâchement à lintérieur et à lextérieur de la centrale de produits de fission gazeux’, selon lAutorité de Sûreté Nucléaire. Bien quelle reconnaisse ces risques, sachant que les assemblages combustibles demeurent suspendus dans de leau de refroidissement ayant une forte concentration de bore, absorbant les neutrons, lASN considère une réaction en chaîne peu probable.
Néanmoins, même si le nucléaire français connaît déjà un précédent (en 1999, à la centrale nucléaire de Nogent sur Seine, dans lAube), sans tomber dans le catastrophisme, il faut reconnaître que la situation au Tricastin est plus grave avec 2 barres suspendues, au lieu dune seule en 1999. En effet, lors de lopération de récupération du premier assemblage combustible, le risque de provoquer la chute du second est réel. Par ailleurs, dans ce réacteur certains crayons contiennent du plutonium, ce qui augmente nettement les risques de réaction en chaîne.
Sil reconnaît que lhypothèse dun accident avec relâchement de radioactivité nest pas la plus certaine, le réseau Sortir du nucléaire souligne toutefois quil est ‘absolument nécessaire’ que la date dintervention sur les 2 barres suspendues soit rendue publique pour permettre aux riverains de ‘décider sils veulent rester ou non à proximité de la centrale lors de la tentative dEDF, dont personne ne sait comment elle se finira’. En outre, lassociation rappelle que ‘les pastilles diode, parfois distribuées par les autorités en cas daccident nucléaire, ne protègent que de liode radioactif mais pas des autres produits radioactifs dégagés par un accident nucléaire.’
Si la survenue dun incident sur un site industriel, fût-il nucléaire, nest hélas pas un événement exceptionnel, la succession dincidents en un laps de temps aussi court, comme actuellement sur le site du Tricastin, souligne immanquablement un dysfonctionnement. Face à cette situation, la prudence voudrait que les responsables du site se donnent le temps danalyser le pourquoi de cette succession dincidents avant que lon ne gravisse les niveaux de léchelle INES
Schéma © ASN
1- L’INES est l’échelle internationale de classement des événements nucléaires. Elle couvre les événements se produisant dans toutes les installations nucléaires civiles et pendant le transport des matières radioactives et compte 7 niveaux : par ordre croissant, de 0 à 3, la dégradation progressive des différentes barrières entre le cur du réacteur nucléaire et l’extérieur, de 4 à 7, une incidence croissante sur l’environnement et les personnes.
2- En préalable à l’ouverture du réacteur, celui-ci est évidemment arrêté, le circuit de refroidissement dépressurisé, puis la piscine du réacteur où se trouve le combustible est remplie d’eau borée.
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