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Si le territoire français noffre plus beaucoup de possibilités quant à linstallation de nouvelles installations hydrauliques de grande envergure, le rendement de celles déjà mises en place gagnerait à être optimisé. Cest du moins le point de vue de Jean-Louis Borloo, ministre de lEcologie, qui a présenté mercredi un grand plan de relance de la production hydraulique française.
Disposant dune production annuelle de 70 térawatts-heure par an et dune puissance installée de 25 000 MW, la France a fait de lhydroélectricité sa première source délectricité renouvelable. Cette dernière assure à elle seule 12 % de la production nationale délectricité, consacrant le pays comme le deuxième parc installé en Europe derrière la Norvège.
Une voie prometteuse dont le gouvernement compte bien tirer parti. Premier volet du nouveau plan destiné à redynamiser le secteur hydraulique, on prévoit de renouveler les concessions des 400 plus grands barrages français en autorisant la mise en concurrence de celles-ci. Chacune des candidatures sera soumise à des critères déligibilité. Au nombre de trois, ils comportent une «exigence absolue de sécurité» des installations, une «exigence defficacité énergétique» et une «exigence dexemplarité en termes de qualité des eaux» et de respect des écosystèmes. Si les appels à candidature sont prévus pour 2009, les premières concessions ne seront attribuées quen 2012, la procédure de renouvellement sétalant sur 3 ans.
Autre ambition de ce programme, lEtat souhaite renforcer ses investissements en faveur des barrages. Ces derniers iront, dune part, à la dotation de turbines dites « de nouvelle génération », lesquelles devraient permettre «daccroître de 30 % la puissance électrique des barrages». Parallèlement, mettant à profit la possibilité de stocker à grande échelle lénergie hydraulique, on favorisera le développement de stations de pompage (STEP). Destinées à assurer «une alimentation stable» même en période de pointe, elles devraient rendre caduc le recours aux centrales à fioul.
Un troisième et ultime volet est intégralement consacré à lincidence des barrages sur la qualité des eaux des fleuves et des rivières. En ce sens, loffice national de leau et des milieux aquatiques a été chargé deffectuer un inventaire des 40 000 obstacles (moulins désaffectés, piles de ponts
) contrariant la libre circulation de la faune aquatique. Avec la participation financière des Agences de leau, les obstacles jugés dangereux seront supprimés. Si cette démarche est certes salutaire, on reste plus perplexe face à la dernière annonce. En effet, stipulant que « Les nouveaux équipements devront respecter les milieux naturels », celle-ci confirme implicitement les doutes nourris quant à limpact environnemental des infrastructures en activité.
Bien que producteurs dénergie renouvelable, les barrages font depuis quelques années lobjet dune vive controverse. Suspectés de mettre en péril les écosystèmes dans lesquels ils simplantent, leur installation prête souvent à polémique. Une méfiance justifiée si lon se réfère au rapport de la Commission Mondiale des Barrages (CMB) (1) paru en 2000. Chargée déclaircir la dispute entretenue autour des barrages, celle-ci a confirmé que les grands barrages, du fait de linondation de la zone de réservoir, étaient à lorigine de la «disparition de forêts et dhabitats naturels, de la baisse de population de certaines espèces et de la dégradation de bassins versants en amont». Etaient également évoquées «la perte de biodiversité aquatique, de zones de pêche en amont et en aval, de fonctions assurées par les plaines alluviales en aval, de zones humides, ainsi que des écosystèmes fluviaux, estuariens et marins adjacents».
Malgré ce bilan négatif, la CMB sétait à lépoque montrée optimiste, arguant que des efforts pour remédier à ces dommages environnementaux étaient possibles. Elle avait même fait mention de «certains cas» où «La valeur de lécosystème sest améliorée à travers la création de nouvelles zones humides et les possibilités nouvelles quoffrent les réservoirs en matière de pêche et de loisirs».
Aussi, même si le nouveau plan annoncé par le gouvernement témoigne dune vigilance accrue et dun encadrement renforcé quant au fonctionnement des barrages, la prudence doit rester de rigueur face à la volonté affirmée den augmenter le rendement.
1- La Commission Mondiale des Barrages (CMB) a été créée en 1997 sous limpulsion conjointe de la Banque Mondiale et lUnion Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
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le 26 juillet 2008 à 12:00
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Seule la disparition de l’homme et de son activité est en mesure de laisser l’écosystème libre (boutade évidement).
Il est nécessaire de mesurer le bénéfice risque de chaque opération.
L’installation d’un barrage à un impact local dont on peu mesurer l’incidence, palier à certains, compenser d’autres, et accepter certaines pertes.
La substitution de l’énergie fossile à l’énergie renouvelable ne sera jamais neutre en matière d’environnement (avifaune pour les éoliennes, aquafaune pour l’hydrolien et l’hydrolique,
), mais il me semble bien que le résultat globale soit toujours positif, même si il est localement négatif.
Au delà des possibilités de réduction de nos besoins énergétiques (qui sont bien réels, mais nous devons penser à ceux qui ne consomment pas actuellement et à qui nous ne pouvons refuser e le faire), la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles passe par un aménagement du territoire, et donc sur des incidences notables en matière d’environnement.
À nous d’en prendre la mesure et de mesurer globalement chaque fois le ratio bénéfice/pertes écologique et sociétal.
Au fil des années, la capacité de production d’énergie renouvelable hydraulique diminue. En effet chaque renouvellement de concession d’exploitation par l’Etat actualise les débits d’eau que le titulaire doit réserver pour la faune et la flore de la rivière (récente loi eau), pour des actions particulières environnementales, pour les loisirs, etc. Effet immédiat et durable : moins d’eau passant par les turbines = perte de production … bien supérieure à ce que l’on pourra jamais gagner en rendement!!!




