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Au Pérou, un projet dexploitation pétrolière menace les derniers indiens isolés de la forêt amazonienne. Sans contact avec le reste du monde, ces groupes indigènes, déjà survivants, ne sont pas immunisés contre des maladies aussi communes pour nous que la grippe ou la varicelle et pourraient voir leur population décimée par le seul contact avec des hommes étrangers à leur territoire.
En janvier dernier, la compagnie franco-britanique Perenco faisait lacquisition de Barrett Resources LLC, une société détenant des permis d’exploitation pétrolière au Pérou. En achetant Barrett, Perenco obtenait du même coup le juteux contrat de licence du « block 67 ». Situé en plein cur de la forêt amazonienne, à la frontière avec lEquateur, cette concession a un potentiel de production qui sélève jusquà 100 000 barils de pétrole par jour et qui justifie très largement les 1,5 milliard de USD que compte y investir la compagnie. Ce projet dexploitation, pour lequel 14 puits sont prévus, va également nécessiter linstallation sur la zone de près de 1500 ouvriers. Aussi surprenant que cela puisse paraître, tout autant que linfrastructure elle-même, la seule présence de ces ouvriers sur le territoire représente en elle-même une très grande menace.
Des contacts entre populations humaines qui peuvent être mortels
Lespace forestier dans lequel se trouve localisé ce prometteur « block 67 » de la région de Napo est habité par des groupes dindiens isolés, fermement opposés à la présence étrangère et, non immunisés, extrêmement sensibles à toute forme de contact. Dans le bassin amazonien au Pérou, tout comme au Brésil, les indiens isolés sont des groupes de survivants, ou descendants de survivants, de tribus massacrées par des chercheurs dor ou des agriculteurs, qui ont pris la décision, il y a plusieurs décennies, de sisoler pour se préserver. Daprès François Michel le Tourneau, chercheur au CNRS, dans une interview accordée à LCI, il existerait plus de 60 groupes ethniques dindiens isolés. Cette population humaine, vivant selon ses propres principes et sans contact avec le reste du monde, est estimée à seulement 1 ou 2 milliers dindividus. Or, lisolement que ces peuples ont choisi, pour sauver leur culture et leur mode de vie, est aussi la condition impérieuse de leur survie. On se rappellera notamment, dans les années 80, la mort de plus de la moitié des Nahuas de la forêt péruvienne suite à la propagation de maladies infectieuses après leur premier contact avec des bucherons.

Dans la zone même où cherche à simplanter Pérenco, des lances ont été placées en croix par les Indiens isolés pour empêcher les étrangers d’entrer sur leurs terres, signifiant explicitement leur refus de tout contact.
Vu les antécédents de la Compagnie pétrolière Perenco, on ironise un peu à lire sur son site internet quelle sengage sur la voie de la responsabilité sociale et que son objectif est dapporter une contribution positive aux communautés locales. Encore faudrait-il quelle reconnaisse lexistence même de ces communautés. Car, dans le cas de lexploitation du « block 67 », lentreprise nie fermement la présence dindiens isolés sur la zone.
Face aux enjeux qui motivent ce genre de position de la part de lentreprise, des associations comme Survival International et lAIDESEP (la plus grosse organisation indigène péruvienne) sengagent dans une lutte difficile pour sauver ces indiens et empêcher lexploitation de la zone. Bien quun recours juridique soit possible en sappuyant sur les conventions internationales qui protègent les droits des populations indigènes, on bascule rapidement dans une situation inextricable. La convention 169 de lOIT (Organisation Internationale du Travail) stipule que tout projet affectant directement ou indirectement les communautés autochtones doit être informé et doit obtenir le consentement des dites communautés. Mais, alors, que faire, quand les groupes dindiens isolés refusent explicitement tout contact et, que, ce quil faut défendre justement, est bien ce droit quils ont de prendre eux-mêmes leur décision ?
Elisabeth Leciak
Photo © Marek Wolodzko/Survival
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Photo © Marek Wolodzko/Survival

le 09 janvier 2009 à 12:00
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laissez les en paix!!!!!!!!!
un peu plus au sud, dans le Parc National Cordillera Azul, il y a aussi du pétrole, paraît-il… Le même type de problème se posera dans quelques années, quand le besoin en pétrole deviendra plus fort que le besoin de protéger. C’est bien triste mais j’ai une voiture donc que dire ?…




