
Recevez chaque semaine l'ACTUALITE d'Univers Nature par email |
180 289 abonnés des Actualités depuis 1999 un STOP PUB numérique offert 5 journalistes |
> Voir tous les chiffres clés
- Comment trouver une mutuelle adaptée à la ...
- Apprendre l’anglais en ligne
- Couper l’eau pendant le savonnage !
- Chaudière à basse température ...
- L’hiver, faut-il hiberner ou préparer le ...
Follow @twitterapi

LArctique est en train de connaître de profonds bouleversements climatiques. En 2004 déjà, létude Arctic Climate Impact Assessment indiquait que la région avait connu le réchauffement le plus important de ces dernières décennies à léchelle mondiale, avec des températures moyennes annuelles de 2 à 3 degrés C° plus élevées que dans les années cinquante.
Ce réchauffement a bien entendu profondément modifié létat des glaces de la région. La glace marine de la fin de lété arctique sest amincie de 40 % par endroits, lépaisseur de la banquise, qui était de 4,88 m en moyenne dans les années 1980, n’est plus que de 2,75 m. De plus, en septembre dernier on a enregistré la plus faible étendue de glace arctique jamais observée par satellite, avec seulement 3.3 millions de km2 de banquise, soit une baisse denviron 20 % par rapport à la moyenne basse de septembre pour la période 1978-2001. Une superficie de 800,000 km2, soit 1,5 fois la France, a ainsi été perdue.
De tels changements ne vont pas sans de graves perturbations pour les communautés de lArctique, concernant notamment la chasse. Pour les quelque 155 000 Inuits vivant dans la région, la chasse est, au-delà dun moyen de subsistance, un véritable lien social, culturel et économique. La transformation forcée de ces sociétés traditionnelles basées sur la subsistance en sociétés économiques basées sur le salariat est une véritable catastrophe. Dans les villes dArctic Bay et Igloolik, le chômage dépasse les 20 %, lalcoolisme est un problème grave et le taux de suicide est un des plus élevés au monde. De plus, la chasse étant en diminution, le passage de la nourriture traditionnelle à des aliments commerciaux a entraîné une augmentation des taux dobésité et de diabète, notamment parmi les jeunes générations.
La faune ne se porte guère mieux. Il nest pas rare maintenant de voir des ours blancs faméliques roder près des villages en quête de nourriture. Le réchauffement est en train de tuer à petit feu le plus grand carnivore terrestre, dont il ne reste que 22 000 spécimens. La banquise est capitale pour les ours polaires car c’est depuis cette plate-forme gelée qu’ils chassent les phoques, leurs proies principales. Avec la diminution de cette dernière, les ours chassent moins et meurent de faim. De plus, les femelles se montrent plus sensibles à cette disette qui provoque une altération de leur processus de lactation, résultat on assiste à un accroissement de la mortalité chez les oursons. On pourrait également parler des colonies de goélands décimées, des caribous malades, de l’apparition d’insectes et de plantes inconnus sous ces latitudes, des morues de l’Atlantique migrant encore plus au nord à la recherche d’eaux froides, …
Selon des scientifiques, ayant procédé pendant cinq ans à une évaluation de la couche dozone de la Terre, la dégradation de lozone au-dessus du Pôle Nord a atteint des sommets, ce printemps, avec la perte de près de la moitié de lozone à 18 kilomètres au-dessus du pôle et la destruction de 30 % de la couverture totale de lArctique. Il semblerait que laccumulation dans latmosphère des gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement planétaire, pourrait paradoxalement entraîner le refroidissement de la haute atmosphère, et contribuer ainsi à lamplification de la perte en ozone. Les scientifiques prévoient quun « trou » dans lozone, similaire à celui qui est apparu au-dessus du Pôle Sud pourrait apparaître au-dessus de lArctique dici deux décennies.
De plus, une autre interaction humaine a été mise en avant pour expliquer cette situation en Arctique. Le Journal of Geophysical Research a trouvé une corrélation entre la fonte des glaciers de l’Arctique et les quantités de ‘suie’ produites par l’homme au cours du XXe siècle. En effet, les particules de suie, lorsqu’elles se déposent sur la glace, favorisent l’absorption de lumière, accélérant le dégel et leur présence dans le ciel nordique altère la météorologie en réchauffant l’air. Un tiers de cette suie proviendrait des émissions carbonées en Asie du Sud-Est, un autre tiers des feux de forêt et autres combustions dans la nature et le reste des fumées industrielles et de la pollution automobile occidentale.
>> Réagissez sur cet article avec votre compte Facebook




