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Alors que les premiers cas de chikungunya sont apparus depuis près dun an sur l’île de La Réunion, les premières mesures de traitement ne date que de quelques semaines. Si en matière de veille sanitaire, la précipitation n’est assurément pas bonne conseillère, force est de constater que le délai d’intervention n’a pas été mis à profit pour préparer une action durable. Les opérations de démoustication pour éradiquer l’épidémie sont en effet menées en faisant fi de tout principe de précaution, de jour comme de nuit.
Jusqu’à la fin de la semaine dernière, deux insecticides étaient utilisés, le téméphos et le fénitrothion sans que leurs impacts sanitaires sur la santé humaine, comme sur la flore et la faune n’aient été étudiés.
Dans la précipitation, les précautions élémentaires n’ont même pas été respectées, comme l’évacuation des personnes avant pulvérisation, la mise en sécurité des individus fragiles et la diffusion à la population des conseils de sécurité. Des écoles ont ainsi été évacuées d’urgence pour « désagrément causé par des vapeurs toxiques », tandis que certains enfants étaient conduits aux urgences.
Sur le plan de la biodiversité, de nombreux insectes, autres que les moustiques, sont touchés, d’autant que les traitements ont été menés de manière parfois très abusive, comme dans des zones en altitude où aucun moustique et aucun cas de chikungunya n’ont été répertoriés. Par voie de conséquence, les oiseaux sont également touchés, alors que les insecticides pulvérisés vont entraîner une pollution des rivières.
Toutefois, après l’utilisation d’un 3e insecticide, le deltaméthrine, que la préfecture de l’île a décidé de pulvériser le 13 février, dans tous les quartiers avec des canons ayant une portée de 50 mètres, c’est finalement un produit biologique, le ‘Bti’, qui pourrait venir à bout des larves de moustiques chikungunya. Ce produit larvicide biologique est une spore bactérienne présente naturellement dans les sols, qui ne présenterait aucun risque pour la faune ou l’être humain et est plébiscité par le WWF qui demande la généralisation de son application ‘…dans toute l’île pour en protéger ses habitants et notamment ses enfants, ainsi que son environnement aux multiples facettes uniques dans le monde’.
Mais n’est ce pas un peu tard, et comment en est-on arrivé à une épidémie qui touche 100 000 personnes à la Réunion, soit un habitant sur sept ?
La mauvaise gestion de la question environnementale sur l’île est certainement une réponse.
Ce département d’Outre Mer compte en effet 215 décharges sauvages et seulement 3 communes sur 24 possèdent une station d’épuration en bon état. Les autres font avec des installations obsolètes ou déversent leurs eaux usées directement dans l’océan ou dans les sols. Dans ces conditions, comment éviter la prolifération des moustiques et des maladies affiliées, le chikungunya en étant l’illustration flagrante.
Quant au bilan humain, la Réunion a connu un excès de mortalité significatif (+10 %) en 2005, par rapport à la moyenne des 6 années précédentes, la question du lien avec lépidémie de chikungunya qui submerge actuellement lîle est donc posée.
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le 21 février 2006 à 12:00
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