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Maladie réémergente dans plusieurs régions du monde, la peste fait encore beaucoup parler delle. Si en France, les derniers cas recensés remontent à 1945, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Toujours présente en Amérique, en Asie et en Afrique, elle connaît une recrudescence à Madagascar depuis les années 1980. Avec 200 à 300 cas officiels par an, le pays affiche, en effet, lun des taux les plus élevés chez lhomme.
A lheure actuelle, linfection persiste sur lîle chez une espèce de rongeur introduite à la faveur de migrations humaines. Il sagit du rat noir, originaire dInde, également connu sous lappellation scientifique de Rattus rattus. Due à la bactérie « Yersinia pestis », linfection se transmet via les puces des rongeurs.
Des travaux récents de chercheurs de lIRD (1) et du Laboratoire Central de la Peste (Ministère de la Santé et Institut Pasteur de Madagascar) ont retracé larrivée de cette maladie à Madagascar. Daprès leurs conclusions, le rongeur porteur du fléau aurait débarqué sur lîle lors de mouvements migratoires humains remontant à plus de 1000 ans. Sil a été établi quun seul événement de colonisation en était à lorigine, deux hypothèses saffrontent quant à savoir lequel il faut retenir. La migration pourrait ainsi provenir soit dInde, région dont est originaire le rat noir, soit des régions anciennement colonisées de la Péninsule arabique.
En 1898, cest au tour de la peste de faire son apparition sur lîle, amenée par un bateau en provenance dAsie et accostant dans le port de Tamatave. Débute alors la première épidémie au sein des populations de rat noir. Phénomène qualifié de « plus surprenant » par les scientifiques, dès les années 1920, la peste se propage sur les hauts plateaux, situés au centre de lîle, avec pour seul hôte naturel le rat noir.
En théorie sensible à la maladie, le Rattus rattus devrait mourir des suites de la maladie, poussant les puces à se chercher un autre hôte. Si le rongeur vit en contact avec les hommes, le risque alors est de voir les puces se réfugier au sein des populations humaines et dy propager le fléau. Une menace de taille puisque linfection atteint chez lhomme un taux de mortalité de 30 à 60 % en labsence de traitement. Lune des formes de peste pouvant être transmise par les puces, la peste bubonique (2) est considérée comme la forme la plus courante.
Ce nest pas, toutefois, le scénario qui sobserve à Madagascar. En effet, si les rats noirs des zones côtières restent vulnérables, ceux des hauts plateaux ont, pour leur part, développé une forte résistance à la maladie. A en croire Jean-Marc Duplantier, chercheur à lIRD et co-auteur de ces travaux, « En moins dun siècle, ces derniers sont devenus 1 000 fois plus résistants ». Des tests menés en laboratoire sur des rats nés en captivité de parents résistants auraient démontré que cette capacité est dorigine génétique. A lheure actuelle, dautres recherches sont en cours afin didentifier les gènes de limmunité concernés et de comprendre comment la résistance a pu évoluer avec une telle rapidité à Madagascar.
1- Institut de Recherche pour le Développement
2- Il existe trois formes de la maladie, en fonction de la voie dinfection : la peste bubonique transmise par les puces, la peste septicémique qui peut être due également aux piqûres de puces ou à un contact direct avec des matières infectieuses, ou la peste pulmonaire causée par linhalation de gouttelettes infectieuses.
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le 24 mai 2010 à 12:00
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