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Houleux, le débat sur les ondes promet encore quelques soubresauts. Savant mélange dincertitudes scientifiques, de craintes des populations, de malaise des élus locaux et de pressions économiques des opérateurs, la question de limpact sanitaire des ondes électromagnétiques est sans conteste une affaire de débat public. Ainsi ce contexte de méfiance exacerbée où les plaintes et les recours en justice commençaient à se multiplier, avait conduit, en février dernier, le premier ministre François Fillon à demander lorganisation dune table ronde, seule issue apparente pour dépassionner le débat. La recette « Grenelle » qui se clone à tout va, brevetée comme la panacée par le gouvernement, allait là encore servir. Du 23 avril au 25 mai, autour de la table ronde, différentes parties prenantes, élus, associations de consommateurs et de défense de lenvironnement, opérateurs de la téléphonie mobile, représentants des services publics cherchèrent donc la conciliation sur le sujet des ondes.
Antennes-relais, timides avancées
Le rapport de restitution est tombé ce matin. Pour le gouvernement, un premier point, et non des moindres : « en létat actuel des connaissances scientifiques, et compte tenu des faibles niveaux dexposition autour de ces installations (antennes de téléphonie mobile, N.D.L.R.), lhypothèse dun risque pour la santé pour les populations vivant à proximité des antennes-relais de téléphonie mobile ne peut être retenue ». A lévidence, la mobilisation des associations PRIARTéM, Agir pour lEnvironnement et Robin des Toits pour réduire les seuils dexposition na pas été entendue. La position du gouvernement reste la même, avant et après les discussions. Sur cet aspect, seules les conclusions de lOMS (1), qui nont pas évolué depuis 2006, cest-à-dire « quil nexiste aucun élément scientifique probant confirmant déventuels effets nocifs », font foi. La Secrétaire dEtat chargée de lEcologie, Chantal Jouanno, précise néanmoins quelle attend désormais le rapport de lAfsset (1) et les conclusions de létude Interphone, prévue pour septembre 2009, afin de disposer dune vision claire sur les connaissances scientifiques.
Ceci étant, que le gouvernement adopte une telle posture nannule pas pour autant les incertitudes, les inquiétudes du public et les difficultés de gestion. « Les élus locaux sont pris en tenaille » précise Nathalie Kosciusko-Morizet. Dun côté ils souhaitent améliorer la couverture numérique de leurs administrés, et, dun autre, ils veulent prendre en compte les appréhensions des riverains et les réticences locales devant limplantation des antennes-relais. Ainsi la Secrétaire dEtat propose que soient mis en place des « plans prévisionnels de déploiement » afin que les maires puissent exercer leurs prérogatives en matière de contrôle de limplantation avec des outils efficaces.
Face aux seuils dexposition qui, daprès le rapport de restitution, « cristallisent » les oppositions, la réponse du gouvernement est la mise en uvre dune expérimentation afin didentifier une « valeur cible » acceptable, selon le principe ALARA (« as low as reasonably possible », aussi bas quil est raisonnablement (techniquement et financièrement) possible, N.D.L.R.). Le seuil à 0,6 V/m, demandé par les associations, a été rejeté, faute de preuve pour ainsi dire. Un protocole de test devrait donc être mis en route, pour aller vers de meilleures technologies, et 1 million deuros sera débloqué dès le mois de juin pour évaluer les émissions dans les lieux sensibles.
La protection des enfants et lusage du téléphone
Le problème des ondes ne se limite pas bien entendu à la question des antennes-relais, et lusage des téléphones portables représente un problème de santé publique, surtout quand les utilisateurs sont des enfants. Ici, pas de recours à la controverse scientifique pour se défiler, face aux innocents bambins, le principe de précaution nest pas négociable . Quoique
on discuta sur quelques limites, en loccurrence jusquà quel âge interdire lusage du téléphone ? six ans, dix ans ? pour le moment, rien nest vraiment tranché, tout comme les mesures légales qui devront sappliquer.
Un décret devrait être proposé pour interdire lusage des téléphones, au moins jusquau collège. Sinon, une circulaire invitant les chefs détablissement à prendre des mesures sera adoptée. Les associations sattendaient à des postures franchement plus strictes, et si les ministres se retranchent devant le fait que de nombreux parents souhaitent que leurs enfants disposent dun téléphone portable, Jeannine Le Calvez, de PRIARTéM, trouve que ce choix est du ressort de la ministre de la santé, censée protéger ses concitoyens.
Au final, vingt heures de débat, pour en résumé, sentendre dire que « tout le monde a compris que le sujet était compliqué », comme le conclut Jean-François Girard, président de cette table ronde et « quil serait impertinent de savancer sans les travaux » dexpérimentation prévus. Du coup, les associations quittent la table « déçues et en colère », dénonçant quà chaque étape de discussion « on rabote », selon lexpression de Stephen Kerckhove dAgir pour lEnvironnement. Au sortir de la restitution au ministère de la santé, les représentants des associations appelaient les riverains à rester mobilisés.
1- Organisation Mondiale de la Santé.
2- Agence Française de Sécurité Sanitaire de lEnvironnement et du Travail.
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le 25 mai 2009 à 12:00
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