
Recevez chaque semaine l'ACTUALITE d'Univers Nature par email |
180 289 abonnés des Actualités depuis 1999 un STOP PUB numérique offert 5 journalistes |
> Voir tous les chiffres clés
- Comment trouver une mutuelle adaptée à la ...
- Apprendre l’anglais en ligne
- Couper l’eau pendant le savonnage !
- Chaudière à basse température ...
- L’hiver, faut-il hiberner ou préparer le ...
Follow @twitterapi

En France, lamiante a été à lorigine de plus de 35 000 décès depuis le milieu des années soixante jusquà son interdiction en 1997. Compte tenu des très longs délais de latence des pathologies malignes, et notamment du cancer de la plèvre (mésothéliome), 60 000 à 100 000 décès sont attendus dans les 20 à 25 ans à venir. Cette analyse sur l’amiante, qui multiplie les accusations en direction de l’Etat et des professionnels, ne provient pas d’un groupe environnemental, mais d’une mission d’information du Sénat, présidée par le sénateur Jean-Marie Vanlerenberghe (UDF).
Pour la mission d’information du Sénat, l’évolution vers une ‘épidémie’ de cancers est inéluctable et irréversible, d’autant que les effectifs concernés sont considérables, puisque l’Institut de veille sanitaire a récemment évalué à 27,6% le pourcentage actuel des retraités masculins exposés à l’amiante au cours de leur vie professionnelle.
Par ailleurs, rendu public ce matin, le rapport rappelle que si le caractère cancérigène de l’amiante était déjà souligné par le Parlement européen en janvier 1978 et que des alertes avaient été données dès 1906, il a fallu attendre 1997 pour que la France interdise ce produit qui entrait dans la composition de multiples produits (isolant thermique et acoustique des murs, toitures, plafonds et canalisations, protection contre l’incendie, vêtements de pompiers, joints d’étanchéité, filtres à air, gants de four, grille-pain, plaquette de frein…).
Sur ce point, composé d’industriels, de scientifiques, de partenaires sociaux et de représentants des ministères, le comité permanent amiante (CPA) apparaît comme un ‘modèle de lobbying, de communication et de manipulation’ qui aurait, selon le rapport, ‘…joué un rôle non négligeable dans le retard de l’interdiction de ce matériau en France’.
Ainsi, à juste titre, la responsabilité civile des employeurs pour faute inexcusable est désormais systématiquement reconnue par les tribunaux, tandis que la responsabilité de lEtat a été affirmée en 2004 par le Conseil dEtat pour défaut de réglementation spécifique avant 1977, et pour le caractère tardif et insuffisant de la réglementation après cette date.
Si progressivement, les fibroses pulmonaires provoquées par linhalation des fibres damiante se raréfient, le risque n’est hélas pas derrière nous, du fait de lamiante résiduel et environnemental auquel sont plus particulièrement exposées certaines populations (professions de second uvre dans le bâtiment, personnels de maintenance et dentretien, ouvriers des chantiers de désamiantage ), la réglementation en ce domaine étant mal appliquée notamment en matière de respect des règles de sécurité, d’autant que certains de ces professionnels ont souvent un statut précaire.
Pour prévenir de nouvelles contaminations, le rapport sur l’amiante propose un renforçant des dispositifs de précaution, de sassurer de linnocuité des produits de substitution (comme les fibres céramiques réfractaires), et de réglementer la mise sur le marché des produits chimiques. Dans cette perspective, la mission a formulé 28 propositions, dont :
- améliorer linformation des salariés susceptibles davoir été exposés à lamiante au cours de leur carrière pour quils soient plus nombreux à demander à bénéficier dun suivi médical post-professionnel ;
- sanctionner le refus de certains employeurs de délivrer lattestation dexposition à lamiante à laquelle les salariés concernés ont légalement droit ;
- assurer à tous les personnels ayant été exposés à lamiante au cours de leur carrière un traitement équitable au regard de la « préretraite amiante », indépendamment de leur statut ;
- améliorer la prise en compte législative de la protection des salariés travaillant sur des chantiers amiantifères ;
- établir et publier un code de traçabilité des déchets amiantés ;
- favoriser la valorisation des déchets vitrifiés de lamiante ;
- informer les clients des espaces commerciaux doutillage et de bricolage des dangers de lamiante ;
- privilégier dans la conception des machines, la protection contre la dispersion des poussières ;
- interdire les fibres céramiques réfractaires, sauf absence avérée de produits de substitution (dans ce cas, renforcer le contrôle de leur utilisation) ;
- renforcer les moyens de contrôle sur limportation des produits provenant de pays nayant pas interdit lamiante.
En outre, pour faire face à ce que le considère être ‘plus grand drame sanitaire que nous ayons connu ces dernières années’, 27 à 37 milliards deuros devront être trouvés dans les vingt ans à venir pour la prise en charge des victimes de lamiante.
>> Réagissez sur cet article avec votre compte Facebook

le 26 octobre 2005 à 12:00
3131 articles publiés sur Univers-Nature, depuis 1999
-
Les derniers articles de l'auteur :
- Isolant : quand le carton détrône le papier …
- Les chemins ruraux sauvés par les sénateurs
- Energie solaire : la révolution Rawlemon




