
Recevez chaque semaine l'ACTUALITE d'Univers Nature par email |
180 289 abonnés des Actualités depuis 1999 un STOP PUB numérique offert 5 journalistes |
> Voir tous les chiffres clés
- Comment trouver une mutuelle adaptée à la ...
- Apprendre l’anglais en ligne
- Couper l’eau pendant le savonnage !
- Chaudière à basse température ...
- L’hiver, faut-il hiberner ou préparer le ...
Follow @twitterapi

Aujourdhui suspecté dêtre nocif pour lhomme, le bisphénol A (BPA) est omniprésent au sein de la filière dédiée au conditionnement alimentaire. Ce composé chimique participe entre autres à la fabrication de résines dites « époxy-phénoliques », lesquelles constituent le revêtement intérieur des cannettes et des boîtes de conserve ainsi que les couvercles métalliques des pots et bouteilles en verre. Le BPA entre également dans la composition du plastique polycarbonate, apprécié pour sa légèreté et sa transparence, ainsi que pour sa bonne résistance aux chocs. Des vertus qui ont contribué à généraliser son maniement. Aujourdhui, ce type de plastique est utilisé dans la fabrication de vaisselle, de récipients destinés au four à micro-ondes, de boîtes de conservation, de bouteilles deau et de lait recyclables et de conteneurs deau réutilisables. Enfin, justifiant les inquiétudes quant à sa possible toxicité, le BPA se retrouve par ailleurs dans la composition de certains biberons.
Présent dans de multiples contenants, le BPA peut migrer en petites quantités dans les boissons et les aliments sous leffet de la chaleur (eau bouillante), de lacidité ou du contact avec des graisses, et ainsi être assimilé par lorganisme humain. Or, imitant lhormone sexuelle féminine, lstrogène, le BPA est un perturbateur endocrinien potentiel. Ces possibles effets sur la fertilité et le système hormonal alimentent aujourdhui de nombreux débats scientifiques. Et si la santé des consommateurs en est lenjeu déterminant, ceux-ci connaissent un nouvel élan suscité par le degré de dangerosité de lexposition des nourrissons exposés à cette substance.
En effet, en janvier 2007, lAutorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) fixait la dose journalière admissible (DJA) (1) au-dessous de laquelle lexposition au BPA nétait pas problématique à 0,05 milligramme/kg de poids corporel. Mais nombreux sont ceux qui aujourdhui remettent en cause la validité de cet avis, tout particulièrement dans le cas des nouveaux nés plus vulnérables de par leur masse corporelle réduite.
En réponse à ces incertitudes persistantes, lEFSA a publié en juillet dernier un nouveau communiqué dans lequel elle confirme la faible nocuité de lexposition au bisphénol des consommateurs. Entérinant les données précédemment divulguées, elle met laccent sur la capacité de lorganisme humain à métaboliser et à évacuer rapidement le bisphénol A. Sinscrivant dans la même optique, les conclusions rendues sur la polémique relative aux nourrissons savèrent tout aussi rassurantes car, selon lorganisme européen, « les nouveaux nés ont la capacité déliminer une quantité de BPA bien supérieure à la dose journalière tolérée ».
Pourtant, tout le monde ne partage pas ce point de vue. En avril dernier, le Programme de toxicologie national des Etats-Unis (US National Toxicology Program) appelait ainsi à faire preuve de vigilance quant aux conséquences des taux dexposition actuels au BPA sur le système nerveux et le comportement tant des ftus que des nourrissons et des enfants. Une prudence partagée par le gouvernement canadien dont une évaluation préliminaire a reconnu le bisphénol A comme étant une substance toxique au regard des critères définis par la Loi canadienne sur la protection de lenvironnement de 1999. A la lumière des réserves émises par le ministère de la Santé (Santé Canada), notamment concernant les tout-petits, les instances gouvernementales ont fait part de leur souhait dinterdire limportation, la vente et la promotion de biberons contenant du bisphénol A dans le cas où aucune nouvelle information ne serait apportée par les consultations publiques qui se déroulent actuellement sur cette thématique.
Lui reprochant pour sa part dignorer les études scientifiques réalisées sur des cellules en culture dont elle est lauteur, lassociation Antidote Europe accuse lEFSA de minimiser les risques réels. En effet, selon lassociation, les recherches entreprises par ses équipes de chercheurs auraient révélé « des activités cancérigènes et de perturbateur endocrinien ». Démentant largument avancé par lEFSA selon lequel la capacité de lorganisme à éliminer le bisphénol A le protégerait de ses propriétés toxiques, Antidote Europe insiste sur le fait que la plupart des médicaments sont métabolisés et éliminés dans les heures suivant lingestion, sans que le patient ne soit pour autant à labri deffets secondaires.
Si le débat autour du bisphénol A est donc loin dêtre clos, la législation européenne REACH pourrait apporter un regard neuf sur la polémique, ayant entamé le 1er juin dernier une nouvelle phase au cours de laquelle les industriels seront amenés à démontrer linnocuité de toute substance jugée suspecte.
1- La dose journalière admissible correspond à la quantité dune substance pouvant être ingérée par jour sans risque affirmé. Elle est exprimée en fonction du poids corporel.
>> Réagissez sur cet article avec votre compte Facebook

le 26 août 2008 à 12:00
3131 articles publiés sur Univers-Nature, depuis 1999
-
Les derniers articles de l'auteur :
- Isolant : quand le carton détrône le papier …
- Les chemins ruraux sauvés par les sénateurs
- Energie solaire : la révolution Rawlemon
Que doit-on comprendre?
Dans quels plastiques précisément cela se trouve -t-il? PP, PEHD, PET ?
Le plastique réalisé à partir de bisphénol A est le plastique polycarbonate (PC). Ce dernier sert à la fabrication des biberons, bouteilles, articles de table…Mais on utilise également le bisphénol A pour fabriquer des résines époxy, lesquelles entrent dans la composition des revêtements de boîtes de conserve. Le plastique polycarbonate et les résines époxy peuvent par ailleurs être utilisés dans la fabrication de matériel médical (oxygénateurs sanguins…), de résines de scellement, d’articles de sport (casque de hochey…), appareils électroniques (dispositifs d’alarme…). Si on met l’accent sur leur application dans le conditionnement alimentaire, c’est que le fait de chauffer les récipients peut faciliter la diffusion du bisphénol A dans les aliments ou les boissons présentes dans les contenants. Mais, l’EFSA comme le ministère de la santé canadien (pourtant réservé) s’accordent à dire qu’il s’agit de quantités minimes, influant peu sur l’adulte. Les articles réalisés avec du plastique polycarbonate portent normalement le numéro de recyclage 7 suivi des abréviations PC.




