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Le Sommet mondial sur l’alimentation qui vient de s’ouvrir ce matin à Rome, a été l’objet d’un discours sans compromis du Directeur général de la FAO (1) à l’attention des nombreux Chefs d’Etats et de gouvernements présents. Alors qu’il devait être consacrée aux défis du changement climatique et des agrocarburants, le sommet devrait être voué essentiellement à la lutte contre la faim et la malnutrition. En effet, la réunion se tient dans un contexte de crise alimentaire mondiale majeure, laquelle dépasse la dimension humanitaire habituelle en touchant également les pays développés où elle contribue, avec la hausse du prix de l’énergie, à l’inflation.
Aujourd’hui, alors que 862 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, Jacques Diouf, le Directeur de la FAO, considère que ‘le temps du verbe est largement dépassé’ et que ‘le moment de laction est venu’. Renouvelant sa demande aux dirigeants des pays les plus riches pour quils consacrent 30 milliards de dollars par an à la relance de lagriculture, il a fait un parallèle entre cette somme et les 1 200 milliards de dollars d’armements dépensés au niveau mondial en 2006, avant de s’interroger sur la possibilité ‘… dexpliquer aux personnes de bon sens et de bonne foi que lon ne peut pas trouver 30 milliards de dollars par an pour permettre à 862 millions daffamés de bénéficier du droit humain le plus fondamental, celui à la nourriture, donc à la vie?’.
Après avoir rappelé quil avait attiré lattention publique, dès le mois de septembre dernier, sur les risques de conflits sociaux et politiques dus à la faim, il a noté que ‘…la communauté internationale ne réagit, malheureusement, que lorsque les médias apportent dans les foyers des pays nantis le spectacle douloureux de ceux qui souffrent dans le monde.’

Jacques Diouf, le Directeur général de la FAO
Jacques Diouf a estimé que la crise actuelle était en fait ‘la chronique dune catastrophe annoncée’ et que si rien n’est fait, ‘…malgré limportance de leurs réserves monétaires, certains pays risquent de ne pas trouver d’aliments à acheter’.
Par ailleurs, alors qu’au cours de la première moitié des années 1990, le nombre de personnes sous-alimentées a diminué, la courbe s’est de nouveau inversée. Or, en dépit des engagements pris au Sommet mondial de lalimentation de 1996, de réduire de moitié le nombre de personnes qui ont faim à lhorizon 2015, les ressources pour financer les programmes agricoles des pays en développement ont nettement baissé passant de 17 % des aides versées en 1980 à 3 % en 2006. Simultanément, les pays de lOCDE (2) ont détruit les agricultures locales en subventionnant fortement les leurs (372 milliards de dollars de soutien en 2006), arrivant à l’aberration de proposer sur les marchés des pays en développement des denrées à un prix inférieur à la production locale…
Enfin, le développement des biocarburants concurrence fortement la production alimentaire, J. Diouf soulignant qu’en 2006 ce sont 11 à 12 milliards de dollars publics qui ont été utilisés pour détourner de la consommation humaine 100 millions de tonnes de céréales afin de produire des agrocarburants. En conséquence, pour le directeur de la FAO, ‘Le problème de linsécurité alimentaire est de nature politique. Cest une question de priorités face aux besoins humains les plus fondamentaux.’
1- La FAO est lOrganisation des Nations Unies pour lAlimentation et lagriculture.
2- LOCDE est lorganisation de coopération et de développement économiques, dont les membres sont principalement des pays européens, auxquels sajoutent les USA, le Canada, le Japon, la Corée et la Turquie.
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