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Jusqu’au 25 mars, à Doha au Qatar, la 15e conférence de la CITES (1) uvre au devenir commercial des espèces végétales et animales, avec parmi celles-ci le thon. Ce dossier est connu, la surpêche dont est victime le thon rouge de l’Atlantique (Thunnus thynnus) l’a conduit au bord du point de non-retour. Ses effectifs, en chute libre, ne correspondent plus aujourd’hui qu’à moins de 15 % du stock initial (2), notamment pour alimenter le très lucratif marché japonais des sushis.

En conséquence, les défenseurs de l’espèce n’avaient jamais été aussi optimistes pour voir son commerce interdit, ou au moins encadré au niveau international, via un classement en annexe I ou II de la CITES. Même l’Union Européenne, pourtant à la tête d’une conséquente flottille de pêche au thon, s’était alignée sur la proposition française visant à interdire cette pêche à compter de 2011. Or, contre toute attente, toute protection a été rejetée sans aucune ambiguïté, que cela soit la proposition européenne ou monégasque. La première a ainsi été rejetée par 72 voix contre 43 en faveur d’un classement en annexe I (14 abstentions). Concernant la proposition de Monaco, plus contraignante, le refus fut pire avec seulement 20 pays favorables …
Dans les débats, la virulente intervention de la Libye a probablement marqué un tournant, sans toutefois dédouaner l’attitude de plusieurs autres pays (Canada, Indonésie, Tunisie, Emirats Arabes, Venezuela, Chili, Japon, Grenade, Corée, Sénégal, Turquie, Maroc, Namibie). Par ailleurs, plusieurs intervenants ont souligné, à juste titre, que si les pays riches pouvaient indemniser leurs pêcheurs et avaient les moyens de réorienter leur flotte de pêche, ce n’était pas le cas des pays en voie de développement. En conséquence, l’avenir du thon rouge est renvoyé à la prochaine réunion de l’ICCAT, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique, qui réunit les pays pêcheurs.
Photo © Robin des Bois – C. Nithart
1- La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Environ 5000 espèces animales et 25 000 espèces végétales sont protégées par la CITES et réparties dans trois annexes :
- annexe 1 : liste des espèces animales et végétales dont la survie est la plus compromise, leur commerce international est généralement interdit;
- annexe 2 : liste d’espèces pas forcément menacées d’extinction, mais qui pourraient le devenir si leur commerce n’était pas étroitement contrôlé;
- annexe 3 : liste des espèces inscrites à la demande d’un Etat signataire de la CITES, qui en réglemente déjà le commerce et qui a besoin de la coopération des autres signataires pour en empêcher l’exploitation illégale ou non durable. Le commerce international des espèces inscrites à cette annexe n’est autorisé que sur présentation des permis ou certificats appropriés.
2- En Méditerranée, au cours des dix dernières années, les effectifs de thons rouge ont chuté de 60,9 % (74,2% de 1957 à 2007).
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Etonnant que les japonais n’aient pas fait preuve de plus d’intelligence. Le poids des traditions est-il à ce point lourd qu’il mène à un tel aveuglement? Accepter quelques années de jachère pour donner une petite chance aux tout derniers thons de tenter, si c’est encore possible, de se reconstituer, est-ce trop exiger? C’est mieux d’aller droit dans le mur en niant l’évidence? Le problème du thon sera malheureusement vite réglé puisqu’ils seront prochainement sur la liste des espèces disparues. Les japonais expliqueront alors à leurs enfants et petits-enfants comment et pourquoi ils ont pris la mauvaise décision.




