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Le développement des cultures OGM en France ne va pas sans conséquences sur les autres cultures et protéger des contaminations fortuites les filières classiques et bio induit des coûts supplémentaires. La coexistence de ces différentes formes de production est même parfois impossible, comme le montre une étude réalisée par le CREG (Centre de Recherche et dEtude en Gestion) et lUniversité de Pau pour Greenpeace.
A léchelle mondiale en 2007, 114,3 millions dhectares ont été cultivés en OGM, avec une progression de 12 % enregistrée depuis 2006. Les surfaces en France ont également connu un important développement, passant de 5 000 ha de maïs MON810 en 2006 (un maïs génétiquement modifié pour produire un insecticide) à environ 20 000 ha en 2007. Depuis 1997, un étiquetage portant la mention ‘susceptible de contenir des produits issus dOGM’ permet au consommateur de choisir parmi les offres du marché. En 2003, un seuil de 0,9 % a été fixé, établissant la teneur en OGM au-delà de laquelle un produit doit porter cette mention. Pour les productions biologiques, la limite de tolérance est de 0,1 %. Le respect de ces seuils implique pour les agriculteurs conventionnels et bio de se prémunir de toute présence fortuite dOGM dans leurs productions. Or, avec laugmentation des surfaces cultivées en OGM, le risque de contamination augmente aussi.
Une cohabitation difficile
Le rapport réalisé par le CREG et lUniversité de Pau, commandé par Greenpeace, revient sur les possibilités de coexistence entre les différentes formes dagriculture. Les auteurs se sont notamment appuyés sur des travaux de recherche menés par lINRA concernant les risques de pollinisation croisée entre OGM et non OGM. La pollinisation croisée existe pour les espèces allogames, cest-à-dire les végétaux chez lesquels les organes mâles et les organes femelles qui vont se reproduire ensemble se trouvent sur des individus différents, comme cest le cas, par exemple, du maïs. Le pollen est transporté par le vent ou les insectes, et féconde une autre plante de la même espèce, voire despèces voisines. Les flux de gènes entre parcelles sont rendus possibles par ces phénomènes et dépendent ainsi très fortement de la distance qui les sépare et du sens du vent. Quand des parcelles cultivées en OGM côtoient dautres champs, il semblerait que le maintien dun taux de contamination inférieur à 0,9 % ne soit réalisable quavec une distance de sécurité allant de 20 à 50 m. Mais, avec un vent défavorable, soufflant du champ GM vers le champ conventionnel, on ne peut jamais atteindre une absence totale dOGM.
Outre la pollinisation croisée, dautres risques de contamination existent tout au long de la production. Il sagit notamment de la présence dorganismes génétiquement modifiés dans les lots de semences et du mélange avec les résidus contenus dans les moissonneuses et bennes de transport utilisées conjointement par différents producteurs. En prenant en compte lensemble de ces risques, les auteurs du rapport concluent que, dans les zones où se pratique la culture du maïs transgénique, des taux inférieurs à 0,1 % sont impossibles à obtenir dans les autres productions. Lagriculture bio ne pourra donc pas cohabiter avec les OGM. Le seuil pour lagriculture classique peut, en revanche, être maintenu, mais à condition que dimportantes mesures soient prises, notamment garantir des semences contenant moins de 0,5 % dOGM et un matériel agricole soigneusement nettoyé.
Des coûts de restructuration et de contrôle
On le voit, la coexistence entre différentes formes dagriculture est soumise à de fortes contraintes. Maintenir des productions sans OGM implique non seulement un véritable engagement pour sauvegarder la diversité des agricultures, mais très concrètement, des coûts supplémentaires. Les charges induites vont des changements de pratiques nécessaires pour limiter la présence fortuite dOGM dans les productions (isolement des cultures, restructuration des exploitations, barrière pollinique, entretien du matériel), jusquaux sommes engagées dans la mise en place du contrôle et de la traçabilité. Pour le maïs, elles sont comprises dans une fourchette allant de 5 à 37 /tonne et dépendent de la pression OGM autour des champs. Pour le poulet, afin de sécuriser la provenance de lalimentation, les coûts supplémentaires avoisinent les 5 cts/kg pour la vente au détail.
Si une coexistence est inévitable, ces frais devraient être logiquement à la charge des producteurs OGM. Mais sans cadre réglementaire, ils pourraient bien encore se répercuter sur le consommateur. Tant quil aura le choix
1- Télécharger l’étude Analyse des coûts induits sur les filières agricoles par les mises en culture dorganismes génétiquement modifiés
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le 31 octobre 2008 à 12:00
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