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Le sol, dont lépaisseur varie de quelques centimètres à quelques mètres, est bien plus quun simple support à nos activités. Garant de fonctions écologiques, véritable interface, il permet les échanges gazeux, liquides et de particules entre lair, la terre et les êtres vivants. Il assure des fonctions de filtre et de tampon de première importance. Or, le sol subit de multiples menaces, et nos pratiques devront très certainement être révisées dans les années à venir si nous voulons préserver ce compartiment fragile et limité de lécosystème terrestre.
De lérosion à la contamination chimique : des risques sur tous les fronts
Parmi les atteintes portées aux sols, la Commission Européenne listait, en 2002, huit menaces majeures. En premier lieu, lérosion affecte près de 45 % des sols européens, la France serait touchée sur plus dun quart de son territoire, essentiellement dans les grandes plaines limoneuses du bassin parisien et dans le Sud-Ouest.
Au coté de lérosion, qui exporte chaque année près de 100 kg de terre par hectare, les activités humaines, quil sagisse de lagriculture intensive, de lindustrie ou de lurbanisation galopante, menacent sur tous les fronts. Pour la partie biologique du sol, les situations sont très contrastées dune région à lautre, et Dominique Arrouays, directeur de lunité Infosol à lINRA (Institut National de la Recherche Agronomique), rassure tout de même, en précisant que « les sols français ne sont pas morts ». Néanmoins, il est notable que les micro-organismes, présents par milliards dans quelques grammes de terre, voient leur diversité réduite avec lintensification de lagriculture et la monoculture. Pour la macrofaune, une étude conduite dans le Sud-Ouest a montré que, lors de la conversion des prairies en maïs, la biomasse de ver de terre chutait de 5 tonnes à lhectare à moins de 500 kg. Ici, le fonctionnement même du sol, dans ces capacités déchanges, de stockage du carbone et de recyclage de la matière organique est directement menacé.
Question chimie, la situation nest pas plus réjouissante. Autour des grands centres urbains, les sols sont contaminés par les éléments traces métalliques, que sont, entre autres, le Cadmium, le Zinc, le Plomb ou encore lArsenic. Ces micropolluants proviennent de lindustrie, de la circulation automobile ou même de lagriculture, si on pense au Cuivre utilisé en viticulture. Mais la liste est bien plus longue, et les réseaux dexperts mesurent près de 90 substances considérées comme persistantes, toxiques et capables de saccumuler dans les chaînes trophiques. Entre autres, les polluants organiques (dioxine, herbicides ou pesticides organochlorés), contaminent le sol, et parfois pour longtemps. Dix ans après linterdiction de son utilisation, le lindane, un insecticide, est encore présent dans les couches pédologiques des départements du Nord-Pas-de-Calais, de la Somme ou de la Seine Maritime.
La « bétonisation » ou lannulation pure et simple des fonctions du sol
Avec lérosion, la perte de biodiversité, les contaminations, lacidification, ou encore le tassement par les engins agricoles, les scientifiques, comme Dominique Arrouays, sinquiètent tout autant dun phénomène dont limpact est sans commune mesure : la « bétonisation » des territoires qui mène à lannulation pure et simple de toutes les fonctions du sol. En France, 60 000 ha disparaissent chaque année sous les villes, les parkings et autres routes. Daprès Dominique Arrouays, « tous les dix ans, une surface de la taille dun grand département français est totalement recouverte ».
Jusquà ces dernières années, on sest finalement assez peu intéressé au sol en tant que tel, et selon Didier Rat, chargé de mission sol au Ministère de lAgriculture, il nexiste pas de réglementation spécifique. Dans un tel contexte, si des efforts sont à faire en matière politique, et notamment poursuivre le projet de directive européenne initié en 2006, une étape indispensable à la prise de mesures concrètes est également de dresser un état des lieux de la situation. Cest dans cet objectif, quun réseau de suivi de la qualité des sols, réparti sur 2 000 sites en France, est actuellement mis en uvre par lunité Infosol de lINRA.
« Le sol est une ressource non renouvelable à léchelle humaine » insiste Dominique Arrouays, le préserver est un enjeu majeur pour nos sociétés, mais aussi un véritable défi.
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le 11 février 2009 à 12:00
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Un sol en bonne « santé » (un sol forestier ou de prairie naturelle par exemple) héberge plusieurs tonnes d’invertébrés par hectare (surtout des lombrics), mais aussi quelque chose comme 10 tonnes de bactéries, 5 tonnes de champignons, des tonnes d’algues… Si l’on compare cela aux quelques dizaines de kg/ha seulement représentés par les Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Batraciens qui vivent dessus, on se rend vite compte de l’importance du sol pour le Vie. Et si on ajoute que l’espèce humaine, avec 100 habitant au km2 en France, représente donc environ 5 tonnes au km2, soit 50 kg à l’hectare (plus que tous les autres vertébrés réunis!), on a brossé un bon tableau de la situation… en terme de biomasse!




