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Durement frappés par la flambée du prix des carburants, il devient de plus en plus difficile pour les pêcheurs de vivre de leurs activités. Conscients de lurgence de trouver, sinon des solutions, du moins des échappatoires à cette crise énergétique, les différents acteurs de la filière maritime de la région bretonne se sont réunis sous légide du pôle Mer Bretagne pour donner vie au projet Grand Largue. Réunissant nombre de spécialistes de la filière maritime, celui-ci est soutenu par une équipe pour le moins hétéroclite, rassemblant tout à la fois de grandes entreprises telles quAvel Vor Technologie, des laboratoires privés et publics, des PME ainsi que des centres de recherche universitaire parmi lesquels on compte lINSA (1) de Rennes. A la base de cette opération, une idée toute simple : réintroduire la voile sur les bâtiments de pêche dans loptique de réduire la consommation de carburant.
En raison de son caractère aléatoire, le vent nest pas envisagé ici comme une source dénergie de substitution au combustible fossile mais plutôt comme un apport auxiliaire, dont le rôle est de restreindre autant que possible le recours au moteur. Le concept de propulsion hybride nest pas en soi une nouveauté. En mars dernier, un cargo de la marine marchande sétait ainsi vu doté dun mécanisme similaire mais sa voilure sapparentait plus alors à un grand cerf-volant quà une voile standard.
Dans le cadre du programme du Grand Largue, en vue de minorer les coûts dinvestissements, le projet fait appel à des voiles classiques, déjà utilisées dans la navigation de plaisance. Les financements de départ devraient dès lors être amortis en deux ans dutilisation, ladjonction de voiles permettant déconomiser en moyenne entre 20 et 30 % de carburant. De plus, si les prix du gazole et de lessence venaient à poursuivre leur ascension fulgurante, le délai damortissement pourrait encore être revu à la baisse.
Soucieux par ailleurs de ne pas alourdir le travail du pêcheur, le système sera presque intégralement automatisé, exception faite du choix du cap et de la vitesse dictés par le commandant de bord. Une fois muni de ces informations de base, un logiciel dintelligence artificielle gérera la manuvre des voiles en fonction de la force et de lorientation du vent pour parvenir à un rendement optimal.
Lensemble de ces fonctionnalités seront prochainement testées sur un bateau cobaye, spécialement mobilisé pour le projet. Baptisé le Grand Largue, ce chalutier en bois de 16 m est actuellement aménagé en ce sens. Représentatifs de la diversité de la flotte de pêche européenne, deux autres navires sont déjà pressentis pour recevoir léquipement. Il sagit du « Ché Guévara », un bolincheur (2) de 17 m de la société Wakan Tanka, et du « Noz Deiz » un coquillier (3) de 10 m, création de la SARL Laurenti.

Le Grand Largue, le chalutier en bois sur lequel sera testé le procédé d’assistance à la voile
A lheure actuelle, bien que le secteur de la pêche se montre favorable à cette alternative de propulsion hybride, les initiateurs du Grand Largue attendent lissue des essais pour commercialiser le concept. Misant sur la prudence, ils souhaitent en effet prendre le temps de mener à bien diverses séries de tests afin de donner toutes les chances au projet de sinstaller durablement.
Si elle est la plus surprenante, la réhabilitation de la voile nest pourtant pas la seule ambition du Pôle Mer Bretagne. Elle prend corps dans une perspective plus vaste, laquelle consiste à repenser intégralement la motorisation type dun bateau de pêche. Ainsi, sont déjà à létude des procédés de récupération des gaz déchappement, destinés à être reconvertis en sources dénergie.
Quoiquil en soit, sil parvient à faire ses preuves et à soulager les pêcheurs de la pression dont ils sont victimes, le système pourrait bien susciter lintérêt des autres utilisateurs de ce que Jean-Yves Glorennec, acteur du projet, a appelé avec justesse « lautoroute de la mer ».
1- Institut National des Sciences Appliquées.
2- Le bolincheur doit son nom au filet quil emploie, le « bolinche », particulièrement apprécié pour la pêche de petits poissons tels que la sardine, lanchois et le chinchard.
3- Le coquillier est lappellation traditionnelle pour désigner un bateau spécialisé dans le dragage de la coquille Saint-Jacques.
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le 11 juin 2008 à 12:00
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Je cite un extrait d’un article de Jean-Claude Guillebaud, paru dans le Télé Obs du 14 juin : « Isabelle Autissier, de son côté, évoqua le désarroi des pêcheurs du monde entier et insista non pas tant sur le prix des carburants que sur la désertification vertigineuse des fonds marins. Cette dernière justifierait des limitations draconniennes des prélèvements, décisions qu’aucun politique ni institution n’auront jamais le courage de prendre ». (Contribution au 7/9 de Stéphane Paoli sur France Inter le 1er juin). Rien à ajouter.
Je trouve que c’est une excellente idée à laquelle ont aurait du penser depuis longtemps.
Des voiles pourraient sans doute être aussi adaptées sur les cargos transportant des matières non périssables, et pourquoi pas, sur les pétroliers.
Pour en revenir à la pèche, je pense, comme beaucoup qu’il serait également grand temps de créer d’immenses zones de « non pêche », dans des endroits stratégiques, afin de laisser aux poissons le temps de se reproduire en toute tranquillité, car il est évident quaujourdhui, le système de quota ne fonctionne pas à l’échelle de la planète.
Japprécie beaucoup votre site
FG
Pourquoi pas ? mais quelles voiles ? et qui pourra financer une telle installation sur des bateaux qui, a proiri, ne sont pas adaptés pour fonctionner de cette manière. Cela nécessitera probablement une formation que les marins-pêcheurs n’ont sûrement pas. Je crains surtout que cela ne profite qu’à ceux qui ont la capacité de financement, c’est-à-dire aux mêmes…
Questions d’importance : qu’est devenu le navire du commandant Cousteau, l’Alcyone, dont les expérimentations prometteuses pourraient aujourd’hui nous aider ?
Qui peut répondre ?




