
Recevez chaque semaine l'ACTUALITE d'Univers Nature par email |
180 289 abonnés des Actualités depuis 1999 un STOP PUB numérique offert 5 journalistes |
> Voir tous les chiffres clés
- Comment trouver une mutuelle adaptée à la ...
- Apprendre l’anglais en ligne
- Couper l’eau pendant le savonnage !
- Chaudière à basse température ...
- L’hiver, faut-il hiberner ou préparer le ...
Follow @twitterapi

Dans un rapport publié le 26 janvier, les associations PAN Europe et Générations Futures ont mis en évidence le recours récurrent par un nombre croissant dEtats membres de lUnion européenne à une clause réglementaire permettant de contourner la législation européenne des pesticides. En effet, inclus à la Directive européenne sur les pesticides ( Directive 91/414 ), larticle 8.4 prévoit la possibilité dune dérogation pour lutilisation dun pesticide non autorisé pendant 120 jours en cas de « danger imprévisible qui ne peut être maîtrisé par d’autres moyens. ». Selon la procédure décrite, cet usage doit néanmoins être « limité et contrôlé ».
Au cours des 4 dernières années, PAN Europe a étudié lutilisation de cette dérogation par les Etats membres, constatant une montée en puissance des dérogations délivrées. En effet, le nombre de dérogations de ce type, accordées dans lUE, est passé de 59 en 2007 à 321 en 2010, soit une augmentation de 500 %. Parallèlement, le nombre dEtats membres accordant de telles dérogations est passé de 15 en 2007 à 24 en 2010. Dans cette logique du toujours plus, le nombre de matières actives faisant lobjet de dérogations a suivi la même courbe ascendante, 152 matières actives étant actuellement concernées.
Palmarès peu reluisant, la France est présentée comme « « le champion européen de ces moyens détournés dobtenir lautorisation dutilisation de pesticides, passant de 0 dérogations en 2007 à 74 en 2010 ». Elle est notamment suivie de la Grèce (54 en 2010), du Portugal (31), de lAllemagne (24) et de Chypre (18). Sil arrive que ces dérogations sappliquent à des pesticides peu toxiques, à linstar des produits agréés AB, il sagit dans la plupart des cas de pesticides de synthèse nocifs. Sont ainsi concernés des fumigants (1) dangereux comme le 1,3-Dichloropropene et le Metam-sodium, danciens composés organochlorés tel lendosulfan ou des neurotoxiques comme le Glyphosat.
Pour les associations, le fait que bon nombre dEtat membres, qui ne connaissaient pas de situation de « danger imprévisible » en 2007 (Chypre, France, Italie, Roumanie), déclarent aujourdhui de telles listes de « danger imprévisible qui ne peut être maîtrisé par d’autres moyens » est très suspect. Le doute est dautant plus fort que les motifs de ces dérogations sont souvent peu crédibles. Exemple parlant, la dérogation pour le glyphosate semble peu légitime alors que des alternatives, telles que le désherbage mécanique, sont disponibles.
Renforçant lhypothèse selon laquelle ces dérogations de 120 jours sont une ruse pour contourner la voie normale dhomologation des pesticides, la procédure suivie est très opaque. De fait, les Etats membres ne publient aucune notification relative à la nature du « danger imprévisible », ni aucune précision quant aux contrôles dune « utilisation limitée ». Lobligation dabsence dalternatives prévu par larticle source ne semble guère plus respectée, comme le révèle la disponibilité de très nombreuses alternatives chimiques ou
techniques. Le public ne dispose pas non plus dinformations sur lévaluation par les Etats membres des risques pour le consommateur, obligation pourtant prévue par la Commission.
Interprétant ce manque de transparence comme un signe propre aux malversations, les associations réclament la tenue de réunions ouvertes lors des négociations préalables à la dérogation, ainsi que la publication des documents présentés lors de celles-ci. Elles recommandent également de vérifier toutes les dérogations accordées en 2010 au regard du respect des réglementations en vigueur.
1- La fumigation est « une opération consistant à introduire un gaz ou une substance donnant naissance à un gaz dans latmosphère dune enceinte ou dans le sol » (DRAAF Auvergne).
>> Réagissez sur cet article avec votre compte Facebook

le 28 janvier 2011 à 12:00
3131 articles publiés sur Univers-Nature, depuis 1999
-
Les derniers articles de l'auteur :
- Isolant : quand le carton détrône le papier …
- Les chemins ruraux sauvés par les sénateurs
- Energie solaire : la révolution Rawlemon
« Sil arrive que ces dérogations sappliquent à des pesticides peu toxiques, à linstar des produits agréés AB »
Un produit est toxique ou ne l’est pas ! Il est toujours toxique par sa répétition !!!!!
AB devient de moins en moins fiable. Où allons-nous ????
A nous de bien lire les ingrédients et de choisir les fabricants. J’espère que Demeter et Lima sont toujours fiables !
la législation Europeenne sur les pesticides n’est pourtant déjà que fort peu contraignante. Les technocrates qui pondent ce genre de directives rédigées sur mesure, ne le font pas par hasard: Les compromis foireux profitent toujours à ceux qui ont les cartes en main: à savoir les lobbies de l’agrochimie, maitres du monde moderne.
DONC,quand les peuples d’Europe auront enfin réussi à forcer leurs dirigeants à refonder la PAC dans l’agro écologie appliquée,les poules auront peut être des dents…mais leur sourire sera éclatant .




