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Cest devenu habituel, comme chaque année le gouvernement vient de fixer le nombre de loups qui pourront être abattus légalement en France, au prétexte de gérer la population du canidé. Selon les décrets qui viennent dêtre publiés, les ministres de lagriculture et de lécologie autorisent le tir de 6 loups pour lensemble des départements suivants : Ain, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Var.
Ces autorisations, valables jusquau 31 mars 2008 sous réserve que le nombre de loups maximum ‘à prélever’ nait pas été atteint au préalable, ne sappliquent pas au cur des parcs nationaux et aux réserves naturelles nationales, lesquels restent des lieux où lespèce est strictement protégée.
Officiellement ces prélèvements ne doivent pas nuire au bon état de conservation des populations françaises de loups, dans leur aire de répartition naturelle. De même, afin de ne pas dépasser le nombre de prélèvements autorisés, en cas ‘dabattage’ ou de blessure dun loup, une suspension automatique des opérations de ‘destruction’ en cours est prise, dans lensemble des départements, durant 24 heures.
Néanmoins, à linverse des années précédentes, aucune distinction de sexe nest faite lors des tirs, tandis que les conditions dexécution sont considérablement assouplies, même si en théorie il faut toujours que :
- des dommages importants soient occasionnés aux troupeaux ;?- la mise en uvre de mesures de protection et de leffarouchement (1) ne solutionnent pas le problème.
En effet, de nombreux détournements de ces 2 principes sont prévus. Ainsi, dans le cas où, dune année sur lautre, malgré la mise en uvre de mesures de protection et le recours à leffarouchement, la récurrence des attaques de loups sur des troupeaux confirme une forte probabilité de nouveaux dégâts pour la période à venir, le recours au tir de défense est possible. Dans ce cas, en donnant la possibilité à léleveur de tirer sur un loup, même en dehors dune situation dattaque, lEtat privilégie le passé au détriment dune éventuelle évolution de la situation du prédateur.
De même, des tirs sont également envisageables dès lors que les mesures de protection et deffarouchement ne sont pas considérées fiables, la notion de fiabilité étant laissée au libre arbitrage du préfet. Enfin, dans le cas de troupeaux considérés comme non protégeables, des tirs de défense sont encore envisageables.?Bref, à aucun moment une évaluation de la pertinence des mesures de protection adoptées par le professionnel (clôture électrique, chien de protection, gardiennage, etc.), conditionne le passage à la possibilité de tir de loups. Or, sauf à éliminer tous les loups dune région donnée, un tir ne remplacera jamais la protection dun troupeau par un berger et des chiens expérimentés type Patou, en nombre suffisant.
Par ailleurs, dans les zones où la présence du loup est inhabituelle (territoires de colonisation récente), les mesures de protection sont jugées officiellement aléatoires, lEtat faisant curieusement fi de toute anticipation de larrivée des loups avec, par exemple, la mise en place de mesures de protection des troupeaux. Ici, il appartient au préfet dévaluer la situation pour autoriser directement déventuels tirs de défense ou de prélèvement.??Alors que depuis 1992, date de son retour en France via lItalie, le loup voit sa population augmenter (plus dune centaine dindividus aujourdhui) et conquérir de nouveaux territoires, il est vrai que dans ces conditions, la prévention des dommages quil est susceptible doccasionner à lélevage est normale. De même, ce nest vraisemblablement pas la suppression de 6 loups qui changera grand-chose à sa dynamique. Ceci dit, pour avoir un aperçu plus réel de la situation, il faut également compter avec les destructions illégales (poison, piégeage, tir non autorisé) qui alourdissent sensiblement le bilan global et, peuvent localement, conduire à la disparition dune meute complète. Aussi, en assouplissant considérablement les possibilités de tirs, lEtat envoie un signal important à certains éleveurs et chasseurs, en rendant notamment les contrôles plus difficiles.
Dautre part, si lanimal éliminé est un solitaire, il est très probable que dautres loups le remplaceront à plus ou moins court terme, dès lors que les conditions daccueil sont écologiquement bonnes. Par ailleurs, selon un constat (2) de lONCFS (office national de la chasse et de la faune sauvage), si lanimal tiré appartient à une meute, celle-ci va devenir moins performante dans ses actions de chasse et aura donc tendance à aller davantage à la facilité, à savoir les animaux délevage.
Pour finir, alors que certains troupeaux concentrent à eux seuls un grand nombre dattaques, en assouplissant sa législation, lEtat ne se donne pas les moyens dagir là où se situe le problème, à savoir les troupeaux livrés à eux-mêmes, sans aucune surveillance. Dans ces cas, le maintien du versement des indemnités dattaque de loup et/ou la destruction des prédateurs ne réglera en rien le problème et ne fait quorienter les nécessaires aides au soutien de l’élevage vers les éleveurs qui ne se donnent pas toutes les chances de cohabiter avec le loup.
1- Les moyens deffarouchement pouvant être mis en uvre sans demande préalable, en dehors du cur des parcs nationaux, dans la mesure où le troupeau est protégé ou quil sagit dune situation inhabituelle, sont les suivants :
- fladries (fils auxquels sont attachés des rubans de couleurs) ;
- effarouchement à laide de sources lumineuses ou sonores (dispositif soumis à lautorisation du directeur du parc, dans le cur des parcs nationaux) ;
- sur autorisation, tirs non mortels (interdite dans le cur des parcs nationaux), avec des munitions (balles ou chevrotines) en caoutchouc ou à grenaille métallique dun diamètre inférieur ou égal à 2,25 mm.
2- Constat publié dans le bulletin de lONCFS, Quoi de neuf n° 16.
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le 11 mai 2007 à 12:00
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Mais laissez donc vivre les loups, nom-de-dieu !. Et que les éleveurs accordent un peu plus d’attention à leurs bêtes, qu’ils les aiment, et cessent de les voir comme des produits d’élevage.
Si nous aimions réellement les animaux, nous ne les tuerions pas, sous aucun prétexte, nous les accueillerions, nous les connaîtrions mieux, et saurions qu’ils sont aussi sensibles que nous.
Dans quel monde vivent donc ces exploiteurs et ces régulateurs de l’environnement ? Un nouveau Disneyland peut-être ?!!!…




